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Pacte vert: les maïsiculteurs européens dénoncent une stratégie de décroissance

Après analyse des stratégies « de la ferme à la table » et « biodiversité », la Confédération européenne de la production de maïs juge que la Commission européenne fait fausse route.

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Climat, alimentation, santé, énergie… « Alors que ces défis sont immenses et que nos concitoyens attendent des réponses allant vers davantage de souveraineté et de protection de leurs valeurs, la Commission oriente l’agriculture de l’UE sur la voie de la décroissance sans tenir compte des enseignements de la pandémie du coronavirus », dénonce la Cepm.

Profondément européens, les producteurs de maïs réunis au sein de ladite confédération rappellent dans un communiqué qu’ils s’investissent année après année pour changer leurs pratiques, progresser, rassurer et satisfaire les aspirations de leurs concitoyens. « Au-delà de son extraordinaire potentiel de production alimentaire, par son aptitude à stocker du carbone dans le sol et sa capacité à fournir des énergies propres (biocarburants, biogaz), le maïs apporte des solutions que l’Union européenne ne peut ignorer. »

Non à la décroissance

Les stratégies « De la ferme à la table » et « Biodiversité », déployées dans le Green deal visent à se dessaisir de cet atout en poursuivant des objectifs chiffrés insensés, estiment les maïsiculteurs européens : 10 % de la surface agricole non productive, réduction des phytos de 50 % et des engrais de 20 %, développement de l’agriculture biologique à hauteur de 25 % et qu’importe si le marché n’est pas là ! « La Commission a-t-elle seulement mesuré l’impact de ces chiffres ? Ce sont d’énormes pertes de productions à l’échelle européenne et des importations massives de produits obtenus avec des méthodes qui y sont interdites ! »

Changer de cap

« Bien loin de refuser toute évolution de pratiques », les producteurs de maïs européens demandent en premier lieu une protection de l’agriculture européenne « de plus en plus fragilisée par d’insupportables distorsions de concurrence ». Ils demandent également de pouvoir participer aux défis mondiaux en développant une production vertueuse pour tous les marchés et grâce à toutes les innovations, « en particulier biotechnologiques ». À l’heure où l’UE s’interroge sur la réglementation sur les biotechnologies, la Cepm rappelle la nécessité d’assurer l’accès aux producteurs et consommateurs européens aux produits qui en sont issus.

Pour Daniel Peyraube, président de la Cepm : « Niant les enseignements de la crise du covid qui ont remis en lumière la nécessité d’une alimentation abondante, locale, de qualité, et de la capacité de l’agriculture à répondre à l’urgence climatique, ce pacte vert a aujourd’hui tout d’un pacte noir. Nous disons oui à la poursuite de l’évolution de nos pratiques mais réellement aux services de nos concitoyens. Nous refusons de sacrifier notre maïsiculture au profit d’importations aux modes de production bannis de nos territoires. L’UE ne doit pas s’entêter sur le chemin de la décroissance, mais redonner à son agriculture européenne la capacité d’exploiter son potentiel.»

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