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«Je m’engage avant tout pour la nature»

Natagriwal est allé à la rencontre d’agriculteurs qui se sont engagés dans le programme agroenvironnemental pour leur poser quelques questions sur leur engagement. L’asbl a interrogé Lothar Vilz, de Mürringen, sur sa participation au programme environnemental et sur la MC4.

Temps de lecture : 3 min

Située à Mürringen, dans les cantons de l’Est, la ferme de Lothar Vilz culmine à 650 mètres, là où les terres sont pauvres et le climat rustique, des conditions semblables, pour certains aspects, à la Suisse et à l’Autriche.

Un événement tragique survenu au sein de sa famille le conduit à revoir son modèle agricole et la manière dont il traite la terre. Aujourd’hui, il élève un cheptel de 120 à 130 bêtes, des limousines, dont 60 mères, dans le respect de la biodiversité. Il produit une viande de qualité très appréciée des chefs de renom qui partagent et soutiennent sa philosophie. Ce changement d’approche, plus à l’écoute de la nature, l’amène à s’engager en 2015 dans le programme agroenvironnemental.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager dans le programme agroenvironnemental ?

Avant tout, je m’engage pour la nature. C’est ma manière de travailler sur la biodiversité qui a permis l’engagement en MC4. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons des prairies de haute valeur biologique.

Ma vision globale de l’agriculture est la culture extensive avec plus de biodiversité, qui protège et soutient l’écosystème, à la place de le détruire. Je suis convaincu de la possibilité de l’existence d’une agriculture saine et autonome qui induit moins de problèmes économiques, écologiques, sociaux et de dépendance aux lobbyistes agro-industriels et pharmaceutiques. La crise que nous vivons nous montre qu’il est temps de changer pour un modèle plus éthique et généralisé qui pourrait faire vivre tout le monde.

Que diriez-vous à vos confrères pour les inciter à s’engager en MAEC ?

La MC 4 constitue un compromis équitable entre un rendement un peu plus bas et une rémunération qui couvre les frais liés à la récolte de fourrage. En effet, les frais d’entretien sont supérieurs mais la prime compense de manière correcte. Ça, c’est pour l’aspect purement financier.

Mais je dirais également à mes confrères qu’il est important de « faire » de la biodiversité, de l’inclure dans le système qui vous le rendra. Pour moi, chaque agriculteur devrait y consacrer 5 à 10 % de sa surface. Tous les agriculteurs pourraient se le permettre, les primes sont là pour les y aider.

La gestion est assez simple : il suffit de ne pas traiter et de laisser venir en fleurs. Et puis, les fleurs dans les champs, les abeilles, les insectes, quel bonheur !

Mettez-vous en place d’autres pratiques favorisant la biodiversité ?

Nous avons placé la biodiversité au centre de nos pratiques. Pour moi, tout agriculteur doit travailler de manière écologique et faire perpétuer la nature. Nous avons planté des arbres et des haies, notamment de l’aubépine qui est favorable aux insectes et aux oiseaux. Nous n’épandons pas de nitrates dans les champs mais plutôt des micro-organismes. Nous récoltons des semences que nous essayons de réintroduire. Nous réalisons encore beaucoup de travail manuellement, comme par exemple la taille des haies. Je ne veux pas trop tasser les sols avec des machines lourdes. La terre me t de nombreuses années à se régénérer, autant lui éviter trop d’efforts supplémentaires !

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