Valoriser son projet au-delà du cadre scolaire au bac-agro de Ciney

Les Pulpivores ont pour objectifs de valoriser  la pulpe des pommes  en farine alimentaire.
Les Pulpivores ont pour objectifs de valoriser la pulpe des pommes en farine alimentaire.

D ans le magazine « Références » de juin dernier, François Heroufosse, directeur général de Wagralim, confirmait que « c’est surtout du côté du personnel de production ou des techniciens qui y sont liés que se posent de vrais problèmes de recrutement… ». Le secteur a besoin de personnel qui puisse être autonome et proactif dans son domaine d’expertise.

Former les étudiants à l’entrepreneuriat n’est pas une nouveauté à la haute Ecole et cette année académique, elle a décidé de passer à la vitesse supérieure ! Plus qu’un but en soi, l’« entrepreneuriat » est aussi une approche pédagogique innovante. Les compétences nécessaires sont multiples et doivent être développées dans tous les cursus : créativité et innovation ; autonomie, prise de responsabilités, rigueur…

Ces compétences permettent aussi de porter des projets au sein de son entreprise ou de son organisation, et tous les bacheliers doivent y être formés et en être capables ! Qu’ils se destinent ou non à l’entrepreneuriat,.

L’étudiant entrepreneur

« A tous les créatifs : demain vous appartient », une maxime dispensée par Philippe Brasseur, auteur de différents ouvrages sur la créativité. Convaincu que la créativité s’apprend, il a démontré aux étudiants avec (im)pertinence que cette compétence est un moteur pour apprendre et réussir sa vie.

Un « Statut de l’étudiant entrepreneur » a donc été élaboré, en étroite collaboration avec le « PAN » (Pôle Académique de Namur).

Il s’agit de donner une visibilité et une reconnaissance pour le travail consenti, tant pour l’entourage de l’étudiant que dans le milieu des affaires. Il est important que le projet entrepreneurial participe au projet de formation. Cette valorisation symbolique est complétée par une valorisation concrète et un accompagnement académique.

Suivant le cursus et en collaboration avec la commission d’admission de la HEPN, le fait de participer à un projet entrepreneurial peut être « crédité » (dans le sens du décret « paysage ») dans le programme de l’étudiant.

Cette reconnaissance concrète peut aller de quelques crédits à la soutenance d’un TFE ou à une validation de crédits de « stage ou immersion professionnelle ».

Pour cela, tout est à créer et tout est possible… un projet individuel ou en groupe, en collaboration avec des étudiants d’autres cursus, d’autres orientations.

Créer son propre stage

Pour la première fois, pour la prochaine rentrée académique, à titre expérimental, un étudiant est autorisé à valoriser son projet d’entrepreneuriat en lieu et place de son stage. Une adaptation des procédures de validation et la mise en place d’un encadrement particulier sont au programme. Il défendra en fin d’année son TFE sous forme d’un business plan et son stage se fera en « autonomie » au sein de sa propre « entreprise ». Son projet : produire et commercialiser des morilles…

Parce que la mise en pratique de la théorie dans le monde professionnel est importante, l’étudiant entrepreneur peut demander à être « incubé » !

Suivi par un incubateur

Permettre aux étudiants de s’« essayer », c’est leur donner le droit à « l’erreur » qui dans la vie professionnelle est généralement fortement sanctionnée.

Le BEP, en collaboration avec différents partenaires dont la HEPN, a mis en place, à Namur, un « Incubateur » à destination des étudiants du PAN : le « LINKUBE ».

Le but de ce dispositif est de permettre aux étudiants de créer leur entreprise en parallèle de leurs études. Ceux dont le projet a été retenu seront accompagnés par les coaches du BEP en vue de développer et concrétiser leur entreprise.

Pour être « incubé », l’étudiant doit présenter son dossier devant un comité de sélection et sera sélectionné sur base des critères suivants :

– le profil de l’étudiant (esprit d’entreprendre, sens critique, maturité, flexibilité, ouverture d’esprit, remise en question…) ;

– le projet (caractère novateur, potentiel de développement, maturité) ;

– la valeur ajoutée réelle que l’incubation représente pour le projet.

Les Pulpivores

D’ores et déjà, deux groupes d’étudiants de la HEPN sont « incubés » ! Un de ces groupes est constitué d’étudiants fraîchement diplômés de la spécialisation en agriculture biologique : les « Pulpivores ».

Leur projet est la valorisation de la pulpe de pommes en farine alimentaire. Ce projet a déjà été primé lors de différents concours de haut niveau. Notons qu’un arrêté d’exécution du « Statut social de l’étudiant entrepreneur » est entré en vigueur le 1er janvier dernier. Ce statut particulier complète utilement les différentes initiatives académiques. Sous certaines conditions, ce dispositif permet aux étudiants d’être dispensés de cotisation sociale et de maintenir leurs droits actuels (allocations familiales, mutuelle…).

Des collaborations s’intensifient avec le « Pôle fromager » de Ciney qui accueille également les étudiants du Bac Agro, intéressés par la transformation, la fabrication et la commercialisation de produits laitiers. La « ferme pédagogique » de l’EPASC met ses infrastructures au service des étudiants qui souhaitent faire des recherches ou des essais .

Le direct

Le direct