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Comment et pourquoi consacrer une prairie à l’accueil de scouts?

Peut-être voyez-vous des scouts s’installer chaque année dans votre région ? Certains vous ont probablement même déjà demandé s’ils pouvaient organiser leur camp sur vos terres… Si vous vous sentez prêts à vous lancer dans cette aventure, ces quelques conseils vous guideront, pour que cette cohabitation se déroule en toute sérénité, pour vous comme pour vos hôtes.

Temps de lecture : 7 min

Chaque été, des milliers de scouts partent en camp en Wallonie. Bon nombre d’entre eux optent pour la vie sous tentes, installées durant une quinzaine de jours dans une prairie louée à un agriculteur. Cependant, dans certaines régions, l’offre de prairies est inférieure à la demande des mouvements de jeunesse. Pourtant, louer une prairie est non seulement très simple, mais aussi avantageux.

L’opération permet à l’agriculteur de se créer une nouvelle source de revenus et, dans certains cas, d’accroître ses ventes de produits de la ferme. En outre, les moments d’échange avec les jeunes sont bien souvent enrichissants pour les deux parties.

Le plus souvent en juillet

Les camps scouts s’étendent la plupart du temps sur 15 jours, parfois un peu plus en fonction de l’organisation des animateurs. Le mois de juillet constitue la période de location la plus prisée. Souvent, les camps ont lieu du 1er au 15 juillet et, plus souvent encore, du 15 au 31 juillet. Plus rarement, des camps sont organisés en août.

Accueillir un camp la seconde quinzaine de juillet est opportun pour les agriculteurs. D’une part, la location se fera facilement vu la demande élevée pour cette période. D’autre part, il est ainsi possible d’effectuer une dernière coupe d’herbe avant l’arrivée des jeunes.

Un endroit de camp accueillant

Bien que les critères de choix d’une prairie peuvent varient d’un mouvement de jeunesse à l’autre, certains éléments doivent impérativement être présents. Ci-dessous, vous trouverez quelques-uns des critères auxquels les animateurs sont particulièrement attentifs lorsqu’ils sont en quête d’un endroit de camp.

Ainsi, il est obligatoire de prévoir un accès à l’eau potable. Celui-ci peut être situé directement sur la prairie (via un raccordement au réseau de distribution ou une citerne remplie par l’agriculteur), soit à proximité, en laissant libre accès à un robinet de la ferme, par exemple. Un accès à l’électricité est généralement demandé, pour brancher un frigo et recharger les gsm des animateurs. Comme l’eau, il peut être prévu sur place ou à la ferme.

Les jeunes doivent pouvoir creuser des feuillées sur le terrain ou disposer de toilettes (en dur, sèches ou chimiques) sur l’endroit de camp ou à proximité. À savoir : la grande majorité des mouvements de jeunesses opte pour la feuillée. De votre côté, en tant que propriétaire, vous pouvez aussi les pousser à une gestion optimale des déchets, à l’utilisation de produits écologiques…

Il est également intéressant de laisser la possibilité au groupe de faire du feu, pour la cuisine et se réunir pour les animations de soirée. Vous pouvez, si vous le souhaitez, prévoir l’un ou l’autre espace dédié à cet effet (dans le respect des règles en vigueur). De même, les camps sont souvent situés à proximité d’une forêt, pour y ramasser du bois mort pour le feu bien sûr, mais aussi pour y organiser diverses animations. Les responsables se chargeront, avec l’aide de leur fédération, de contacter l’agent DNF et/ou le propriétaire de la parcelle forestière avant le début de leur séjour.

Les mouvements de jeunesse consacrent généralement une partie de leur camp aux constructions  : pilotis, tables, bancs… Les autoriser est un atout pour louer une prairie mais assurez-vous que l’ensemble des trous soit correctement rebouché en fin de séjour. À ce titre, les animateurs vous demanderont sûrement si vous pouvez les orienter vers un marchand de perches de la région.

La présence d’un cours d’eau à proximité du lieu de camp est un plus mais n’est pas indispensable pour accueillir un groupe de jeunes.
La présence d’un cours d’eau à proximité du lieu de camp est un plus mais n’est pas indispensable pour accueillir un groupe de jeunes. - J.V.

Le terrain mis à disposition doit bien sûr être fauché avant l’arrivée et l’installation du groupe. En cas de fauche tardive, l’idéal est de ne pas louer la parcelle durant la première partie du mois de juillet. Toujours en ce qui concerne le terrain, veillez à bien adapter votre capacité d’accueil à l’espace disponible. Sur un hectare, l’idéal est de ne pas dépasser 50 personnes. Notez encore que les mouvements de jeunesses recherchent des prairies facilement accessibles en voiture pour des raisons pratiques (déplacements aisés vers les commerces, le médecin…) et de sécurité (accès éventuel d’un véhicule de secours).

Enfin, les jeunes apprécient d’avoir accès à un cours d’eau pour se rafraîchir et y jouer. Ce critère constitue un plus et n’est pas indispensable pour accueillir un camp. L’utilisation du cours d’eau doit, évidemment, se faire dans le respect de l’environnement.

Quelques démarches à effectuer

Quelques démarches administratives sont nécessaires pour louer une prairie, mais rien de compliqué.

En premier lieu, prenez contact avec votre commune pour lui signifier votre intention d’accueillir un mouvement de jeunesse sur vos terres. Bon nombre de communes disposent d’une personne de contact clairement identifiée, appelée monsieur ou madame « scouts ». Vous pourrez ainsi prendre connaissance de la réglementation qu’applique l’administration communale pour les camps. Par ailleurs, si votre terrain se trouve en zone Natura 2000, il est obligatoire d’envoyer un formulaire de notification au Département de la Nature et des Forêts.

Effectuez toujours un contrat de location  ; cela rassure les deux parties et permet de s’entendre clairement sur l’accord pris. Le contrat comprendra la période de location, le loyer, les éventuelles charges… Des contrats-types sont disponibles sur internet (www.lesscouts.be ou www. atoutscamps.be) et certains animateurs viennent parfois en visite avec un contrat prêt à être complété.

Si la parcelle louée se trouve à proximité d’habitations, signalez la présence du camp aux voisins pour vous assurer d’une bonne cohabitation entre tous. Renseigner vos coordonnées, en cas de soucis, peut être un bon réflexe à adopter.

Les points ci-dessus sont considérés comme indispensables. D’autres démarches peuvent être effectuées selon votre situation personnelle.

Certains groupes vous demanderont peut-être s’il peuvent accueillir quelques poules  pour gérer durablement leurs déchets alimentaires tout en profitant d’oeufs frais.
Certains groupes vous demanderont peut-être s’il peuvent accueillir quelques poules pour gérer durablement leurs déchets alimentaires tout en profitant d’oeufs frais. - J.V.

Ainsi, un état des lieux et un règlement d’ordre intérieur peuvent être joints au contrat de location. Le premier, réalisé avec un responsable du groupe à l’entrée et à la sortie des lieux, permet d’éviter les mauvaises surprises. Le second regroupe les conditions d’utilisation et attentes que vous avez envers les mouvements de jeunesse présents (trous à reboucher, emplacement du feu, gestion des déchets…) pour assurer un respect optimal de la parcelle mise à disposition. N’hésitez pas à y ajouter un document d’informations listant les adresses de commerçants locaux, des lieux touristiques, de sites d’activité…

Enfin, les mouvements de jeunesses sont invités à consommer wallon durant leur camp. Des subsides de l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (Apaq-w) leur sont d’ailleurs octroyés à cet effet. Pour en bénéficier, les animateurs auront besoin des preuves d’achat mais devront aussi remplir une mission pour sensibiliser leurs animés à l’importance de l’agriculture wallonne. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’Apaq-w pour savoir ce que vous pouvez leur proposer.

Pensez également pac, bio et Maec

Louer une prairie en milieu agricole implique d’effectuer quelques démarches spécifiques auprès de l’administration wallonne.

Concernant la déclaration pac, la location d’une parcelle à un mouvement de jeunesse est considérée comme un usage non-agricole. Cela nécessite de demander une dérogation auprès de votre Direction extérieure. La notice explicative pac liste de manière exhaustive toutes les conditions d’octroi de celle-ci. Notons que la dérogation pour usage non-agricole est limitée dans le temps (un mois et demi par an, maximum).

À savoir : le formulaire de demande de dérogation est disponible dans les annexes du guichet Pac-on-Web. Il est à renvoyer à votre Direction extérieure au plus tard 30 jours ouvrables avant la date du début du camp.

Si votre ferme est inscrite en agriculture biologique, la location reste possible à condition d’en informer préalablement votre Direction extérieure et d’obtenir l’accord de votre organisme de contrôle. Cet usage non-agricole doit toutefois rester exceptionnel.

L’installation d’un camp sur une parcelle engagée dans les mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec) peut être autorisée, assortie de conditions spécifiques ou encore être refusée selon le type de Maec. Les Maec compatibles avec cette activité sont reprises au dos du formulaire de demande de dérogation du Service public de Wallonie (annexe du guichet Pac-on-Web).

Enfin, pour éviter tout conflit, il y a lieu de demander un accord écrit au bailleur lorsque le gestionnaire d’un endroit de camp en prairie en est le locataire et non le propriétaire.

Proposez un prix abordable

Pour vous assurer de la location d’une prairie, veillez à proposer un prix abordable tout en étant cohérent avec le temps et le travail que vous mobilisez avant, pendant et après les camps. Un prix entre 1 et 1,50 € par jour et par personne est généralement appliqué.

Les revenus obtenus de cette activité doivent être déclarés à l’administration. Que vous mettiez votre parcelle en location en tant que propriétaire particulier ou en tant qu’agriculteur, consultez votre comptable. Il vous aidera à compléter votre déclaration fiscale dans les champs adéquats.

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Besoin d’aide ? Atouts Camps (081/65.83.09 – info@atoutscamps.be), Accueil Champêtre en Wallonie (081/62.74.54 – info@accueilchampetre.be) et la Fédération wallonne de l’agriculture (081/62.74.62 – fwa@fwa.be) peuvent vous épauler dans la mise en place de votre projet.

D’après Atouts Camps, Accueil Champêtre en Wallonie et la Fédération wallonnede l’agriculture

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