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«Pas de stigmatisation» de la viande ou du vin, promet la commission

La commission européenne a une nouvelle fois assuré que des produits comme la viande ou le vin, régulièrement mis en cause par les récentes stratégies environnementales de l’UE ne seront pas exclus des programmes de promotion dans le cadre de la révision de la législation attendue cet été.

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«  La commission n’a pas l’intention de stigmatiser quelque production que ce soit et continuera à promouvoir tous les types de produits agricoles issus d’une agriculture durable », a assuré le commissaire Wojciechowski lors d’une conférence d’information sur la politique de promotion des produits agricoles de l’UE avec notamment plus d’un tiers des crédits destinés à la promotion des produits issus de l’agriculture biologique.

Depuis déjà deux ans, la commission a donné un tour très environnemental à cette politique et elle prépare une révision qui doit encore accentuer cette tendance en vue d’aligner la réglementation avec la stratégie « De la fourche à la fourchette », le plan de lutte contre le cancer, le plan de développement de l’agriculture biologique ou encore les futures règles sur le bien-être animal. De quoi inquiéter une partie du secteur agricole qui craint que les secteurs de la viande et du vin ne soient purement et simplement sortis du dispositif.

Une étude d’impact est en phase de finalisation, et si le processus suit normalement son cours la proposition législative sera adoptée avant l’été. Parmi les trois options étudiées, la commission européenne envisage, dans la troisième d’entre elles en effet, d’exclure certains secteurs qui ne seraient pas en mesure de faire la preuve de leur éligibilité au regard de nouveaux critères en lien avec la stratégie De la ferme à la table. Mais Bruxelles promet qu’il ne s’agit que d’une option de travail (demandée par certaines organisations) qui ne sera pas retenue au final.

Une différence entre marchés intérieur et extérieur

En ce qui concerne les deux autres options, la première serait une continuation du dispositif actuel avec un programme annuel mis régulièrement à jour pour s’adapter aux priorités politiques de l’UE. La seconde option est à mi-chemin entre les deux autres : elle fait une différence entre le marché intérieur sur lequel les critères stricts des différentes stratégies (De la ferme à la table, cancer…) seraient appliqués et le marché extérieur où la dimension internationale de ces stratégies mais aussi la compétitivité des secteurs seraient prises en compte. Un objectif plus général est également de simplifier le dispositif qui est aujourd’hui géré pour certains programmes par l’Agence exécutive pour la recherche de la commission européenne et pour d’autres à la fois par les États membres et la commission.

Ouverture des appels à propositions

Pour rappel, la commission européenne a lancé le 20 janvier dernier les appels à propositions 2022 pour les programmes de promotion des produits agroalimentaires de l’UE. Un budget de 185,9 millions € a été alloué dont 176,4 millions € sont consacrés au cofinancement de programmes de promotion à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE et le reste pour soutenir les initiatives de la commission. C’est un budget en légère hausse par rapport aux 183 Mio € qui avaient été débloqués en 2021 mais encore inférieur aux 201 Mio € disponibles en 2020.

Ce programme 2022, comme déjà en 2021, met fortement « l’accent sur la promotion des produits et des méthodes qui soutiennent plus directement les objectifs du Pacte Vert Deal » (produis bio, fruits et légumes et agriculture durable), précise la commission. Par exemple, pour renforcer la cohérence avec l’objectif de la stratégie « De la fourche à la fourchette » d’augmenter la consommation durable, tout le matériel de promotion visuelle des campagnes au sein de l’UE ciblant les consommateurs devra faire référence aux lignes directrices diététiques basées sur l’alimentation du pays de l’UE ciblé.

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