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Maïs fourrage: bien utilisés, les engrais de ferme permettent de réduire la facture

Les engrais de ferme contiennent tous les éléments fertilisants dont a besoin le maïs : azote, phosphore, potasse, mais aussi du soufre et des bases calciques. Bien utilisés, ils permettent de réduire la facture d’engrais, voire même, dans certains cas, de s’en passer. Si les conditions de portance des sols sont favorables, il est grand temps de réaliser l’épandage des fumiers. Les lisiers, fumiers de volailles et digestats de méthanisation peuvent quant à eux attendre, au plus près du semis et devront impérativement être enfouis sitôt l’épandage.

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D ans les fumiers de bovins, l’azote est sous forme organique et a donc besoin d’une transformation dans le sol pour être assimilé, sous forme nitrate, par le maïs. C’est pour cette raison qu’on conseille de les épandre 1.5 à 2 mois avant le semis, voire même avant quand il s’agit d’un fumier frais et pailleux. Pour autant, une partie seulement de l’azote contenu dans les fumiers sera disponible pour le maïs en 2022. Le reste sera stocké dans le sol sous forme organique, puis minéralisé progressivement. En pratique, avec des doses épandues de l’ordre de 30-35 t/ha, un complément de 40 à 50 unités d’azote sous forme minéral sera le plus souvent nécessaire.

À enfouir dans les 2 à 3 heures

Pour tous les lisiers, fumiers de volailles et digestats de méthanisation, la majorité de l’azote est sous forme ammoniacale et sera rapidement disponible pour la plante. La date d’épandage par rapport au semis du maïs a donc moins d’importance. Apportés à dose raisonnée, ils ne nécessitent en général aucun complément d’azote sous forme minérale. En revanche, l’azote ammoniacal étant très sensible à la volatilisation, il convient, pour limiter les pertes, d’incorporer ces produits dans les 2-3 heures qui suivent l’épandage, avec un passage d’outil (à disques de préférence) sur une profondeur d’au moins 10 cm. Attention, en conditions favorables à la volatilisation (temps sec, ensoleillé et venteux), on peut perdre plus de 30 % de l’azote apporté si l’enfouissement est trop tardif !

Phosphore et potassium : même efficacité que l’engrais minéral

Par rapport au phosphore minéral, l’efficacité du phosphore d’un engrais de ferme est comprise entre 70 et 95% l’année de l’apport, selon les produits. Après un an de présence dans le sol, le phosphore a le même effet sur l’enrichissement du sol que les engrais phosphatés solubles dans l’eau. Le potassium contenu dans les engrais de ferme a exactement la même efficacité que celui contenu dans les engrais minéraux.

Soufre et d’amendement basiques : des économies importantes

Tous les engrais de ferme contiennent aussi des oligoéléments, tel que le soufre, nécessaire dans les rotations avec céréales, colza ou prairies, et des bases calciques qui contribuent à limiter l’acidification naturelle des sols. Sur les parcelles recevant régulièrement fumiers ou lisiers, un apport de 100 à 150 kg CaO/ha/an suffit pour compenser l’acidification naturelle, au lieu de 200 à 250 kg CaO/ha/an habituellement nécessaires. Soit une économie de 10 à 20 €/ha/an, selon l’amendement utilisé. Pour un bon pilotage des apports, le suivi régulier du pHeau du sol est conseillé, au moins tous les 5 ans.

Analyser ses effluents pour ajuster les apports

La valeur des engrais de ferme peut varier sensiblement en fonction des conditions d’élevage. Afin d’ajuster la dose apportée au plus près des besoins, une analyse (80-90 €) est conseillée, notamment pour les produits à fraction élevée d’azote ammoniacal (lisiers, fumiers de volailles, digestats).

D’après Arvalis

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