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«Fraises de Wallonie»: un label commun et un ravier identifiable par et pour les producteurs de fraises wallons

Mercredi, à la Ferme des Grands Prés, à Liberchies, le Groupement des Fraisiéristes Wallons (GFW asbl) et l’Interprofession Fruits et Légumes de Wallonie (IFEL-W) ont ouvert la saison des fraises de pleine terre et lancé officiellement le ravier « Fraises de Wallonie », représentatif du label sous lequel ces fruits sont commercialisés.

Temps de lecture : 4 min

Le label est né il y a 2 ans à l’initiative du président du GFW et producteur lui-même, Bernard Deconinck. Il a pour objectif de mettre en valeur une production locale fleuron de notre région : la fraise de pleine terre sous protection ou en plein air. Il regroupe aujourd’hui 47 fraisiéristes wallons, autour du respect de critères de qualité et d’une visibilité commune assurée par le ravier.

Des fraises de pleine terre

Les spécificités mises en évidence par le ravier « Fraises de Wallonie » sont la culture de pleine terre, une cueillette à maturité des fruits issus de variétés de fraises reconnues pour leur qualité gustative, une localisation des parcelles de production en Wallonie, ainsi qu’une commercialisation au prix juste pour le producteur. « C’est donc un engagement fort de la part du producteur qui lui permet de mettre en avant toute la qualité de son travail ».

Le canal de commercialisation privilégié est le circuit court, que ce soit via la vente à la ferme ou dans des petits magasins locaux. « Ce type de commerce permet de créer un lien de confiance fort entre le consommateur et le producteur et s’inscrit complètement dans l’objectif de relocalisation de notre alimentation », expliquent les producteurs de fraises. Et d’ajouter, « Nous voulons cependant offrir à plus de consommateurs la possibilité d’identifier pleinement l’origine des fruits qu’ils consomment et c’est dans cet objectif que nous avons voulu faire une vitrine commune : celle du ravier. Cette vitrine permettra, à terme, nous le souhaitons, de gagner de nouveaux canaux de commercialisation et de mieux servir le consommateur ».

Respect de la charte

La particularité du ravier est qu’il est détenu par la GFW, c’est donc l’asbl qui distribue ce ravier aux producteurs intéressés et membres, ce qui garantit qu’il ne soit fourni qu’aux producteurs travaillant en pleine terre. De plus, chacun des producteurs souhaitant disposer de ce label, signe une charte reconnaissant ce principe. Le fait que la production se trouve en Wallonie est évidemment une condition obligatoire pour disposer de ce ravier, le logo de l’Interprofession des Fruits et Légumes de Wallonie permet d’ailleurs d’identifier son origine en plus du nom apposé : « Fraises de Wallonie ».

Une marge de progression

Lors de sa naissance en 2020, 100.000 raviers avaient été utilisés pour 22 producteurs. Aujourd’hui, Les fraisiéristes sont à 294.000 raviers et 47 producteurs travaillent sous le label. « Il y a encore une belle marge de progression, puisque le GFW compte 144 membres en 2022. Cela ne représente qu’un tiers des membres et un quart des producteurs wallons », explique le GFW. « Nous savons également que la consommation de fraises était de 1,94kg par habitant en Belgique en 2020 et que le marché de la fraise wallonne ne représente que 10 % de la production nationale. Cela laisse donc la possibilité d’augmenter la consommation locale ».

Le ministre wallon de l’Agriculture Willy Borsus et la députée provinciale du Hainaut Fabienne Devilers étaient présents pour le lancement. Le ministre a notamment mis en évidence l’importance d’un tel label pour souligner la qualité des produits wallons et le travail des producteurs. « L’horticulture comestible wallonne représente de l’ordre de 22.000 ha, dont 4.000 ha pour le marché du frais et 16.000 ha pour la transformation mais, ramené à la superficie agricole utile de 750 000 ha, cette proportion reste modeste. En effet, seuls 3 % de cette superficie sont dédiés à l’horticulture comestible, c’est dire à quel point c’est déjà important mais aussi que nous avons encore des marges de progression », dit le ministre. Il souligne enfin l’importance de développer notre autoconsommation et de soutenir les filières de ce type : « Ce que vous faites aide les gens à se rapprocher de la terre », conclut-il en s’adressant aux producteurs.

Propos recueillis par D. Jaunard

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