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Plus qualitative, plus diverse et plus autonome, les priorités du ministre Collin pour l’agriculture

Inaugurant le village de l’agriculture wallonne à l’ouverture de la foire de Libramont, le 28 juillet dernier, René Collin, dont les compétences ministérielles ont été réaffirmées dans la nouvelle majorité régionale wallonne, a exprimé sa volonté de poursuivre et même de renforcer son action dans le sens « d’une agriculture plus forte ».

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“Dans sa déclaration de politique régionale, le nouveau Gouvernement wallon affirme son engagement « pour une Wallonie plus forte » et cela, dans tous les domaines, dont celui de l’agriculture. « Notre agriculture doit en effet être plus forte, plus autonome, moins dépendante des marchés et des prix internationaux. Et pour cela il faut continuer à miser sur la qualité de nos produits et à valoriser celle-ci », lança d’emblée le ministre régional wallon.

Valoriser la qualité

Il y a plusieurs années déjà, rappela, le ministre, « nous avons soutenu le refus des OGM en Wallonie, et nous poursuivrons sur cette voie. Nous avons dit aussi vouloir concilier à la fois la force et le rayonnement des circuits courts mais aussi de nos capacités d’exportation. Nous devons également accroître le potentiel de nos filières biologiques, car la Wallonie continue encore à importer trop de produits bio. »

« Valoriser la qualité des produits de l’agriculture régionale, c’est aussi accroître le nombre des labels et des signes de qualité. Rendre l’agriculture plus forte, c’est également la rendre moins dépendante des intrants extérieurs, et donc plus autonome. Et René Collin d’indiquer avoir signé, fin juillet, une demande de reconnaissance d’une indication géographique protégée – un signe de qualité supérieure – pour la race BBB. » Dans le cahier des charges, le Gouvernement impose que 2/3 des aliments soient produits à la ferme et que le solde soit de fabrication régionale.

Diversifier les productions

Pour le ministre wallon, renforcer l’agriculture c’est aussi poursuivre sur la voie de la diversification, accroître les signes de qualité des productions et les potentialités de la Wallonie par rapport à la biodiversité, et au tourisme.

« C’est permettre à chacune et à chacun, quelle que soit la filière choisie, de pouvoir s’inscrire dans des démarches d’innovation, avec l’appui d’une recherche scientifique dont les objectifs ont été recadrés. »

Simplifier l’administration

René Collin rapporta également l’engagement du Gouvernement wallon à répondre à la demande exprimée très fortement par les producteurs en faveur d’une administration plus souple et plus efficace. « Nous continuerons à plaider en ce sens auprès des instances européennes, mais nous veillerons aussi à adopter des règles internes chez nous pour simplifier la vie administrative de tous les agriculteurs. »

Pac et agriculteur actif

Quant au futur de la politique agricole commune, les débats qui vont la dessiner seront importants dans tous les Etats-membres. « Nous devrons nous battre tous ensemble pour maintenir une agriculture de type familial, durable, à taille humaine, pour préserver un soutien couplé à notre élevage, pour faire prévaloir la notion d’agriculteur actif. Nous ne voulons pas de société sans visage pour gérer nos terres. Pour apporter une alimentation de qualité, tracée, nous ne voulons pas d’anonymat. Pour faire en sorte que nous puissions demain continuer à lier ce contrat de confiance entre la société et l’agriculture. »

Changement climatique

Une agriculture plus forte, c’est aussi veiller à ce qu’elle soit moins sujette aux aléas climatiques, scande encore le ministre régional, tout en rappelant que l’agriculture et la forêt contribuent à répondre aux enjeux environnemental et climatique. « Nos agriculteurs ont consenti de gros efforts en la matière. Le maintien des prairies permanentes en Wallonie est essentiel, qui sont de véritables puits de carbone, contribuant ainsi à l’enjeu climatique de manière substantielle. »

En la matière, l’actualité immédiate, c’est la sécheresse pour laquelle René Collin demande à chaque commune de prendre ses responsabilités avec la réunion des commissions de constat des dégâts aux cultures. C’est un élément déterminant pour pouvoir ensuite faire actionner le fonds des calamités.

Aide aux éleveurs et aux céréaliers

Si le premier souci des agriculteurs est de pouvoir vivre du prix de leurs matières premières, l’actuel niveau des prix mondiaux, dans une politique agricole commune qui souffre d’un manque de régulation, met en danger l’avenir de nombreuses exploitations, pointa enfin le ministre.

Et d’indiquer qu’à son initiative, le nouveau Gouvernement wallon dégagera dans le budget de l’agriculture wallonne une aide exceptionnelle de 6,5 millions d’euros en soutien à la baisse des prix des produits agricoles (lait et viande bovine) dans le secteur de l’élevage confronté à une perturbation persistante du marché en raison d’un fort déséquilibre entre l’offre et de la demande. Les éleveurs sont en outre confrontés à une augmentation des prix de l’alimentation du bétail.

La répartition et les modalités d’octroi de cette aide ont été convenues avec l’ensemble des associations professionnelles wallonnes. Le montant sera divisé par le nombre d’hectares admissibles de surface fourragère hors maïs, avec un plafond de 37 ha/exploitation, correspondant à la moyenne régionale des superficies fourragères. Ce dispositif doit permettre de verser rapidement l’aide aux bénéficiaires concernés.

Le budget dégagé par le Gouvernement wallon ne compensera que très partiellement le déficit de revenu mais « il témoigne de la prise en compte par la Wallonie de l’importance d’une agriculture viable et durable dont la pérennité est bien davantage qu’un enjeu professionnel mais constitue un véritable enjeu de société ».

À noter qu’une enveloppe additionnelle de 1 million d’euros sera réservées aux céréaliers, dont les modalités d’affectation seront fixées en septembre.

Propos recueillis

par M. de N.

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