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Bruxelles reste optimiste pour le marché laitier

Le prix du lait à la ferme continue de remonter. À part la poudre de lait écrémé, les cours des produits laitiers sont élevés (voire records pour le beurre). La collecte européenne progresse sans exploser (+0,7 % prévu en 2017) – mais avec de fortes différences selon les États membres. La Commission européenne se montre donc plutôt optimiste pour le secteur laitier dans les mois à venir. Mais, tempère-t-elle, « il faudra du temps pour que les producteurs se remettent des pertes subies » pendant la crise de 2017.

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La situation du marché laitier est plutôt positive, la faible demande et les prix très bas pour la poudre de lait écrémé étant largement compensés par les bonnes performances des autres produits laitiers, conclut la Commission européenne suite à la réunion de l’Observatoire européen du marché laitier le 25 juillet. Mais, ajoute Bruxelles « il faudra du temps pour que les producteurs se remettent des pertes subies » pendant la crise de 2017.

Globalement, la production de lait de l’UE a reculé de 1,1 % au cours des cinq premiers mois de l’année, soit une baisse de 700 000 t. La production a particulièrement diminué en Allemagne (-3,8 %) et en France (-3,2 %) mais a aussi augmenté en Irlande (+6,8 %), Italie (+2,8 %), Pologne (+3,5 %) et Espagne (+0,3 %). Depuis le mois d’avril, la production est supérieure à son niveau de 2016. En mai, une très légère augmentation de 0,1 % a été enregistrée (par rapport à mai 2016), soit une hausse de 19 000 t.

Hausse en Irlande, stabilité en France, baisse en Allemagne

Dans ses perspectives à court terme, publiées mi-juillet, Bruxelles prévoit une hausse globale de la collecte laitière de 0,7 % dans l’UE sur l’ensemble de 2017 (puis de 0,9 % sur 2018), mais avec des différences importantes selon les États membres: fortes augmentations attendues en Irlande, Pologne et Italie, stabilité en France et diminution en Allemagne et aux Pays-Bas. Les températures élevées et le temps sec pourraient détériorer la production des pâturages et des cultures, mais cela ne devrait pas avoir d’influence majeure sur la disponibilité des aliments, estiment les services de la Commission.

Au niveau mondial, la production a diminué de 0,25 % entre janvier et mai, principalement du fait de l’UE. La Nouvelle-Zélande (avec -1,1 %, soit une baisse moins importante que prévu) et l’Australie sont sorties de leurs saisons de pic de production avec des chiffres négatifs, mais des augmentations de 2 à 3 % sont prévues pour la prochaine campagne. Aux États-Unis, la croissance a légèrement ralenti, mais une hausse de 1,45 % est encore attendue pour le second semestre de 2017.

Prix globalement élevés et euro fort

Les prix moyens du lait à la ferme dans l’UE ont atteint 33,1 cts/kg en juin, soit une légère hausse par rapport à mai (32,9 cts/kg), ce qui les situe 2,5 % au-dessus de la moyenne des cinq dernières années, et 25 % au-dessus de juin 2016.

À l’exception de la poudre de lait écrémé et de la poudre de lactosérum, les prix des produits laitiers de l’UE se sont, eux aussi, améliorés au cours des dernières semaines. La différence de prix entre les protéines et la graisse s’est encore accentuée avec de nouveaux niveaux records pour le beurre (575 €/100 kg) et une nouvelle baisse des prix de la poudre de lait écrémé (-9 % en quatre semaines à 182 €/100 kg). Les experts nationaux des États membres ont rejeté, lors de la réunion du comité OCM le 20 juillet, les offres de vente de poudre de lait écrémé estimant qu’elles étaient inférieures au prix, déjà faible, du marché.

Les prix du fromage sont, eux, à leur niveau le plus élevé depuis quatre ans. Ces évolutions, associées à un euro de plus en plus fort (+ 9 % depuis début 2017), rendent les produits laitiers de l’UE moins compétitifs que ceux d’Océanie ou des États-Unis.

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