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Les escourgeons: fertilisation azotée: deux références selon le type variétal!

Les cultures d’escourgeon sont déjà bien développées sur des profils « normalement » pourvus en azote minéral. La fumure azotée totale recommandée de même que le fractionnement de celle-ci doivent prendre en compte le type de la variété concernée: hybride ou lignée.

Temps de lecture : 4 min

Les conditions météorologiques sont évidemment les mêmes que celles relatées pour les cultures de froment dans nos pages précédentes.

Au début février, à la suite du climat particulièrement doux depuis le semis jusqu’à la fin-janvier, les escourgeons sont bien développés notamment en Hesbaye. Concernant les stades, le temps plus froid des premiers jours de février freine un peu le développement des plantes.

Azote : retour à la normale

Dix-huit parcelles d’escourgeon ont été échantillonnées en ce début d’année (tableau 1). Par rapport à février 2017, où les quantités d’azote disponibles dans les 90 premiers cm du sol étaient exceptionnellement élevées (75 kg N/ha en moyenne), la situation est revenue à des niveaux habituellement observés. Au début février, la quantité d’azote disponible sur le profil 0-90 cm s’élèvait en effet à 28 kg d’azote/ha, avec des extrêmes se situant à 9 et 54 kg N/ha. Ces situations sont similaires aux sorties d’hiver 2011 à 2013.

escou

Le profil sous sol nu à Lonzée (Gembloux) se situe dans la fourchette haute des valeurs observées, avec 54 kg N/ha et montre que l’escourgeon y a déjà prélevé plus ou moins 20 kg N/ha provenant de la minéralisation du sol.

Le conseil de fertilisation 2018…

Les fumures de référence proposées par les équipes réunies autour de la synthèse du Livre Blanc sont réévaluée chaque année à la lecture des résultats de l’analyse pluriannuelle, ainsi que sur la base des observations du début de saison.

Par rapport à la référence 2017, qui avait été nettement revue à la baisse par rapport à la normale, les fumures de référence proposées en 2018 pour l’escourgeon s’établissent comme suit pour la région Hesbaye-Condroz:

– variété hybride:  : tallage (25 N), redressement (75 N) et dernière feuille (75 N), soit un total de 175 unités;

– variété lignée:  : tallage (55 N), redressement (55 N) et dernière feuille (50 N), soit un total de 160 unités;

… à adapter selon les situations

Cette fumure azotée de référence 2018 est valable dans la majorité des situations culturales. Le meilleur moment pour effectuer l’apport post-hivernal de tallage doit coïncider avec la reprise de la végétation. Intervenir plus tôt ne s’est jamais concrétisé positivement pour la culture, au contraire une telle pratique présente des risques pour l’environnement et pour la céréale.

D’une manière générale, le conseil est de ne pas renforcer la fraction de tallage. Une dose d’azote trop importante (au-delà de 50 kg N/ha) risquerait de provoquer un développement de talles surnuméraires, non productives et génératrices de difficultés de conduite culturale.

Toutefois, une majoration de la dose préconisée au tallage peut se concevoir dans des situations particulières, lorsque l’emblavure apparaît claire ou peu développée à la sortie de l’hiver, comme dans les exemples suivants : cas de certains semis tardifs ; suite à l’arrêt précoce de la végétation à l’arrière-saison ; suite à un déchaussement de plante.

Dans certaines situations, faire l’impasse sur cette fraction de tallage est possible  : dans les parcelles à bonne minéralisation (en région limoneuse et sablo-limoneuse) ; dans des cultures très denses en sortie d’hiver ; dans les parcelles ou la culture est plus précoce et proche du redressement à la sortie de l’hiver ; lorsque les conditions climatiques sont particulièrement favorables.

Si l’impasse de la fraction de tallage est nécessaire ou justifiée, il reste important de respecter certaines consignes quant au moment de l’application. N’apporter aucune fumure avant le stade 1er nœud des plantes est souvent très pénalisant. De ce fait, il conviendra alors d’anticiper et d’appliquer la fraction unique « tallage + redressement » quelques jours avant le stade « épis à 1 cm », en veillant à ne pas dépasser un total de 115 kg N/ha. Toutefois, le conseil est de se limiter à 100 kg d’azote/ha.

À l’opposé, il convient de maintenir absolument la fumure de tallage dans les situations suivantes  : parcelles peu fertiles ou trop froides ; parcelles dont les sols resteraient gorgés en eau au mois de mars (à l’image de 2012).

À partir du redressement, les besoins de l’escourgeon deviennent importants. Les disponibilités à ce stade doivent être suffisantes pour couvrir les besoins afin d’éviter toute faim azotée mais, comme pour le tallage, il est inutile d’appliquer des fumures excessives au risque d’entraîner ultérieurement des problèmes de verse, maladies…

Enfin, la fraction de dernière feuille est destinée à assurer le remplissage maximum des grains en maintenant une activité photosynthétique la plus longue possible et vise à assurer un transfert parfait des matières de réserve vers le grain.

D’après

Le Livre Blanc

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février 2018

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