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Changement climatique: les géants du lait et de la viande pointés du doigt!

Un rapport hispano-américain cible les émissions à effet de serre des 35 plus grandes entreprises mondiales de la viande et du lait. Il dénonce leur place prépondérante sur les marchés, qui conduirait à une surconsommation. A nuancer toutefois, vu l’imprécision des sources.

Temps de lecture : 2 min

Le think tank (ou cercle de réflexion) américain IATP et l’ONG internationale Grain, basée en Espagne, publient un rapport pointant du doigt les émissions de gaz à effet de serre (GES) des 35 plus grandes entreprises mondiales du secteur de la viande et des produits laitiers.

Saper les solutions climatiques

Ce rapport estime que les géants JBS, Tyson, Cargill, Dairy Farmers of America et Fonterra provoquent à eux cinq des émissions de GES supérieures à celles d’ExxonMobil, BP ou Shell. Et que les émissions combinées des vingt principales entreprises de viande et de produits laitiers dépassent celles de pays entiers, comme l’Allemagne, le Canada, l’Australie ou le Royaume-Uni.

Ces géants de l’agroalimentaire font pression pour des accords commerciaux qui augmenteront les exportations et les émissions, et elles sapent les solutions climatiques réelles comme l’agroécologie qui profitent aux agriculteurs, aux travailleurs et aux consommateurs », dénonce Devlin Kuyek, de Grain. Shefali Sharma de l’IATP, ajoute que la surconsommation est directement liée aux subventions, qui permettent à l’industrie de déboiser, d’épuiser les ressources naturelles et créer un risque majeur pour la santé publique par la surutilisation des antibiotiques.

A nuancer, cat beaucoup d’inconnues demeurent

Difficile cependant d’évaluer la précision réelle de ces estimations, car le rapport soulève que seules quatre entreprises fournissent des estimations complètes de leurs émissions ; les données des autres entreprises restent opaques, notamment concernant les chaînes d’approvisionnement (80 à 90 % des émissions selon le rapport). Seule la moitié des 35 entreprises étudiées auraient annoncé des objectifs de réduction, dont seulement six qui incluent les efforts à faire sur leur chaîne d’approvisionnement.

Oliver de Schutter, ancien rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, coprésident du Groupe international d’experts sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food), pense que les secteurs industriels du bétail et des produits laitiers ont « échappé au contrôle parce qu’ils ne collectent pas d’informations sur leurs impacts, ou ne prennent pas de mesures crédibles sur la base de ce qu’ils savent. » Il espère que le rapport motivera les différents gouvernements à « prendre des mesures pour endiguer leur expansion future ».

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