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Marché laitier européen: la sécheresse estivale et les perturbations commerciales inquiètent

Des incertitudes pèsent sur le marché laitier européen : impact sur la production de la sécheresse estivale, Brexit, perturbations commerciales entre la Chine et les États-Unis notamment. La collecte de l’UE a progressé de 1,7 % sur les sept premiers mois de l’année mais devrait ralentir d’ici décembre. Une hausse de 0,8 % est attendue pour 2018, puis de 0,9 % pour 2019.

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Malgré un ralentissement des exportations ces derniers mois, le marché laitier européen se porte bien, ont constaté les experts de l’Observatoire européen du marché des produits laitiers réunis fin septembre à Bruxelles. Des incertitudes néanmoins : les effets de la sécheresse estivale, le Brexit et les perturbations commerciales causées par les tensions géopolitiques.

La collecte de lait de l’Union européenne a augmenté de 1,7 % en janvier-juillet (en comparaison avec la même période en 2017), mais elle devrait se tasser sur la deuxième partie de l’année. La production a augmenté en Belgique (+5,5 % en un an), en Allemagne (+2,8 %), en Pologne (+1,7 %), au Royaume-Uni (+1,5 %) et en France (+1,2 %). Des baisses de production ont été enregistrées en Lettonie (-8,2 %), Lituanie (-5,9 %), Suède (-3,4 %), Irlande (-3,1 %), Finlande (-1,5 %) et Pays-Bas (-1,2 %).

La Commission européenne a présenté une mise à jour de ses perspectives à court terme pour 2018 et 2019 dans lesquelles elle estime que la croissance de la production laitière de l’UE devrait être inférieure à celle des exercices précédents. Compte tenu de l’évolution à la baisse du cheptel (hausse limitée de 1 % des abattages de vaches mais de 6 % des abattages de génisses) et de l’impact de la sécheresse de cet été sur la production de fourrage, une croissance de 0,8 % est attendue pour l’ensemble de l’année 2018, avec une nouvelle hausse de 0,9 % pour 2019.

Recul de la demande chinoise

Le prix moyen du lait à la ferme a commencé à augmenter en juin pour atteindre 32,8 cts/kg en juillet, soit 0,6 % de plus que la moyenne quinquennale. Les experts s’attendent à une poursuite de cette hausse dans les mois à venir. Et le niveau des stocks de poudre de lait écrémé diminue progressivement.

Les exportations européennes ont augmenté sur la période janvier-juillet, mais au cours des deux ou trois derniers mois, elles ont été inférieures aux niveaux de 2017, notamment pour les poudres de lait. La part de la Chine en particulier a légèrement diminué. Les importations chinoises de janvier-juillet ont enregistré leur croissance la plus faible depuis trois ans (+ 4 %, contre + 22 % en 2016 et + 17 % en 2017).

Au total, l’UE a perdu trois points de part de marché cette année, principalement au profit des États-Unis. Les exportations de beurre de l’UE diminuent en raison de prix non compétitifs. Les exportations européennes de poudre de lait écrémé se sont par contre redressées en juillet après deux mois de contraction. Enfin, les exportations européennes de lactosérum vers la Chine ont fortement augmenté en juillet, profitant des droits de douane supplémentaires imposés aux produits américains.

La production mondiale de lait continue, elle, de ralentir, avec une croissance de 1,5 % en juillet, principalement en raison du ralentissement de la collecte dans l’UE et aux États-Unis où les prix du lait sont très faibles. La production néo-zélandaise a démarré fort sa nouvelle saison en bénéficiant de conditions climatiques favorables.

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