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PPA: assouplissement des mesures d’interdiction en forêt

Depuis le 6 avril, la circulation sur les chemins et sentiers forestiers est à nouveau autorisée dans une partie des zones noyau et tampon.

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Suite à la découverte d’un foyer de peste porcine africaine (PPA) en province de Luxembourg, en septembre dernier, plusieurs mesures interdisant l’accès aux forêts des zones noyau et tampon avaient été prises par la Région wallonne, en concertation avec l’Afsca et la Commission européenne. Cette décision était dictée par l’impérative nécessité de ne pas propager le virus en évitant de perturber les populations de sangliers tout en permettant, en toute sécurité, de mener à bien les opérations de recherche systématique des carcasses.

Épidémie en phase de vigilance

Sur les premiers foyers d’infection, les scientifiques et techniciens constatent que l’épidémie est actuellement entrée dans une phase de vigilance. C’est pourquoi le ministre wallon de l’Agriculture, de la Nature et de la Forêt, René Collin, a pris la décision, avec tous les acteurs concernés, d’assouplir les mesures d’interdiction pour permettre aux promeneurs d’accéder aux forêts sur près de 16.000 ha supplémentaires. Un affichage spécifique, en trois langues, sera disposé à l’entrée des chemins et sentiers forestiers autorisés à la circulation.

Toutefois, l’interdiction de circulation reste de mise dans les zones proches de la découverte des derniers foyers (14.000 ha), à savoir au nord : les forêts de Rulles, Neufchâteau et de Chiny ; et au sud, les bois d’Ardenne, de Meix-devant-Virton et du Grand Bois.

Le ministre insiste, sous peine de sanctions, sur le respect strict de diverses dispositions réglementaires. Ainsi, les promeneurs ne peuvent emprunter que les chemins et sentiers forestiers et doivent tenir en laisse leurs animaux de compagnie. Les cyclistes et cavaliers ne peuvent emprunter que les sentiers balisés et les chemins.

En outre, il est interdit de cueillir les produits de la forêt, de jeter des déchets, d’exploiter la forêt (à l’exception des mesures adoptées dans le cadre de la gestion des scolytes) et de visiter une ferme durant les 72 heures qui suivent une balade en forêt.

Il est par ailleurs demandé de désinfecter ses chaussures et vélos à la javel. René Collin insiste encore sur l’importance de ne toucher aucune carcasse ou sanglier désorienté et d’avertir de la découverte le Call Center de la Wallonie, le 1718.

Ferme opposition des syndicats

De son côté, la Fédération wallonne de l’agriculture (Fwa) juge cette décision prématurée. « Pour rouvrir en toute sécurité la zone touchée par l’épidémie, il manque des données scientifiquement étayées qui réduisent à zéro le risque de propagation du virus par l’intermédiaire du vecteur humain », estime le syndicat. Si la Fwa dit comprendre l’intérêt économique et social d’une telle mesure, elle y oppose cependant les conséquences dramatiques qu’aurait l’introduction de la maladie dans le cheptel domestique.

« La Flandre et la France sont tout autant concernées, inquiètes et opposées à cette décision. En outre, l’entièreté du commerce de porcs en Wallonie risque d’être mise sous embargo et un blocage total de la filière wallonne s’avère très probable dans le contexte actuel », ajoute le syndicat.

« Cette décision est stupéfiante et revient ni plus ni moins à tenter le diable » a pour sa part fait savoir le Boerenbond, par la voix de sa présidente, Sonja De Becker. « Et ce, au moment même où des efforts diplomatiques sont déployés pour rouvrir d’importants marchés à l’exportation. »

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