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Pour réduire la compaction des sols, pensez au «controlled trafic farming»

Le passage d’un véhicule dans un champ est à l’origine du compactage le plus important du profil de sol. Toute possibilité pour les agriculteurs de toujours passer sur les mêmes voies limite sa détérioration… Et ceci ne doit pas être coûteux ou difficile à mettre

en œuvre.

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Ian Beecher-Jones, spécialiste britannique de l’agriculture de précision, a établi des mesures pouvant être mises en place par les agriculteurs pour minimiser la détérioration de la structure du sol et évaluer et remédier aux problèmes existants. De petites améliorations au niveau des pratiques pourraient déjà avoir de vastes répercussions sur la rentabilité des exploitations.

« Le type de sol importe peu : la plupart des terres sont en effet affectées d’une façon ou d’une autre. En revanche, des études montrent que ces améliorations peuvent avoir des effets financiers mesurables sur les coûts d’implantation et les rendements des cultures. Ils résultent d’une réduction du compactage, principalement due au maintien et à la préservation de la structure », explique-t-il.

Il vaut mieux prévenir que guérir

« La prévention du compactage est préférable à sa réduction, et coûte en outre moins cher. »

Des moyens naturels et mécaniques peuvent aider à corriger les problèmes et maintenir la structure. La stimulation des populations de lombrics et l’utilisation de couverts végétaux ne sont que deux exemples d’aides naturelles.

Sur le plan mécanique, les systèmes de pilotage automatique guidés par un signal RTK avec précision répétable de 2,5 cm permettent de limiter les zones compactées, sans que des processus complexes ou d’importants investissements supplémentaires ne soient nécessaires.

En plus de suivre, dans la mesure du possible, les mêmes voies de passage,  il convient de déterminer l’impact de la circulation sur ces voies. Celui-ci dépend  notamment des pneumatiques choisis, de leur pression et du lestage du tracteur.
En plus de suivre, dans la mesure du possible, les mêmes voies de passage, il convient de déterminer l’impact de la circulation sur ces voies. Celui-ci dépend notamment des pneumatiques choisis, de leur pression et du lestage du tracteur. - J.V.

« Les agriculteurs qui utilisent ou envisagent l’utilisation de systèmes RTK auront déjà une grande partie de la technologie nécessaire pour minimiser la compaction sans investir dans des outils de largeur adaptée. »

La mise en œuvre du CTF (« controlled traffic farming – agriculture à circulation contrôlée »), qui utilise les mêmes voies de passage pour toutes les machines, tous les ans, peut ne pas être possible partout. Il serait en en outre peut-être plus approprié d’appeler l’approche requise « gérée » plutôt que « contrôlée ».

Il faut également étudier l’impact de facteurs, tels que le type de sol et l’inclinaison du champ, sur le compactage et le besoin de correction. L’utilisation opportune d’outils adaptés correctement réglés dans les conditions appropriées favorisera la minimisation du compactage avec de nombreux types de système de travail du sol.

N’ayez pas peur de la flexibilité

Les agriculteurs doivent réfléchir à la meilleure façon de travailler un champ pour minimiser la compaction, notamment lors de la récolte et du transport des grains, légumes, tubercules, racines… « Mais à d’autres moments de l’année, ils ne devraient pas hésiter à être flexibles. Ce n’est pas la fin du monde s’il s’avère impossible, dans quelques années, de suivre les lignes précédentes (saison humide ou culture « non combinable » dans la rotation, par exemple). Une réduction aussi importante que possible de la circulation au fil du temps présentera toujours de grands avantages. »

Il en est de même si le terrain doit être labouré pour enfouir les graines des adventices ou restructurer le sol. De tels processus peuvent affecter le CTF, mais, s’ils sont nécessaires pour l’obtention d’une agronomie améliorée, alors les agriculteurs ne doivent pas hésiter.

« Ce qui compte, c’est minimiser les zones compactées à ce moment-là, quelle que soit l’opération en cours. En plus de suivre, dans la mesure du possible, les mêmes voies de passage, il convient de déterminer l’impact de la circulation sur ces voies. Si le tracteur était équipé de pneus à empreinte plus large, le poids serait-il mieux réparti ? Et les tracteurs qui en sont équipés sont-ils utilisés avec une pression optimale pour le travail à réaliser ? Le tracteur est-il correctement lesté pour minimiser le patinage ? Les chenilles constituent-elles une meilleure option, compte tenu du type de sol et des conditions de travail ? Et les largeurs de voies des tracteurs d’une exploitation peuvent-elles être modifiées, de façon à être aussi similaires que possible ? Tout gain, même le plus marginal, sera, en fin de compte, bénéfique. »

Enfin, le travail de récolte peut guider l’agriculteur sur les actions à mener l’année suivante. L’étude des cartes de rendement peut mettre à jour une corrélation entre les zones à faible rendement et les zones de compactage du sol, mais les techniques mêmes de récolte peuvent avoir un impact important sur la détérioration du sol avant la culture suivante.

« Un système CTF complet n’est pas nécessaire pour assurer le positionnement précis des tracteurs pendant le travail. Les vis de vidange des engins de récolte étant de plus en plus grandes, cela permet de mieux gérer les passages. Les chenilles aident à maintenir le poids de la moissonneuse-batteuse sur des largeurs plus limitées, plus étroites. Si pareil engin ne doit pas être changé dans l’immédiat et que sa largeur de travail n’est pas adaptée à une circulation réduite, ceux qui sont à la recherche de résultats rapides peuvent envisager l’option relativement économique de remplacer la barre de coupe. »

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