Les organisations agricoles européennes s’accordent sur une position conjointe concernant la Pac 2020

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Martin Merrild, président du Copa, est intervenu à cette occasion : « La Pac est une réussite pour un coût de moins de 1 % du total des dépenses publiques de l’UE, ce qui représente de toute évidence un bon investissement… La structure actuelle, avec deux piliers forts, doit donc être maintenue, ainsi que des règles communes dans toute l’UE. Il est nécessaire de conserver les mesures actuelles pour faire face à la volatilité du marché. Les paiements directs aux agriculteurs doivent se poursuivre, étant donné qu’ils constituent le meilleur instrument pour aider les agriculteurs à gérer les risques et faire en sorte de stabiliser leurs revenus. Les paiements directs doivent être accordés aux agriculteurs actifs, qui contribuent à la sécurité alimentaire et fournissent des biens et services publics. »

Toutefois, « il est essentiel de la simplifier, car sa complexité freine l’innovation et l’efficacité, notamment les mesures de verdissement. Elle représente une charge bien trop lourde pour les agriculteurs. La récente crise a clairement montré que les outils politiques doivent être adaptés et modernisés pour mieux répondre aux conditions du marché », a-t-il insisté.

Mais il ne s’agit pas que des marchés. Il s’agit également de garantir une vie attrayante dans les zones rurales, afin d’attirer les jeunes dans le secteur et mettre un terme à l’exode rural. La mise en œuvre de la déclaration Cork 2.0, « Une vie meilleure dans les zones rurales », est essentielle pour garantir que les outils appropriés soient mis en place pour un milieu rural plus durable et intelligent », souligne-t-il.

Thomas Magnusson, président de la Cogeca, a mis en lumière la nécessité d’améliorer les infrastructures et l’accès à l’Internet haut débit, afin de permettre aux agriculteurs de développer leurs entreprises et de bénéficier de l’agriculture intelligente ainsi que des technologies numériques. « Le soutien et la formation sont des plus déterminants pour développer sa mise en œuvre par la communauté agricole, avec une infrastructure haut débit appropriée qui permettra d’exploiter pleinement le potentiel de l’agriculture numérique. Les smartphones et l’accès à l’Internet haut débit peuvent contribuer à la surveillance des marchés agricoles et aider les agriculteurs à promouvoir leurs entreprises en ligne ».

« Les politiques de développement rural sont essentielles pour soutenir les investissements, l’innovation, renforcer la biodiversité et favoriser le développement de coopératives agricoles et d’autres organisations de producteurs », poursuit-il.

Il est en outre important que les agriculteurs obtiennent une plus grande part du prix payé par les consommateurs pour les denrées alimentaires. Ils ne reçoivent en effet par exemple que 20 % du prix d’un steak. Cet objectif peut être réalisé en encourageant les agriculteurs à se joindre à des coopératives agricoles et à d’autres organisations de producteurs, afin de les aider à commercialiser leurs produits et à en tirer un meilleur prix. Le succès des coopératives dépend aussi selon lui de leur capacité à innover et à suivre les tendances des consommateurs. La prise de position contribuera à la consultation publique de la Commission européenne concernant la future Pac, ouverte jusqu’au 2 mai.

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