Le climat frais et humide convient bien au navet. Les variétés précoces font grossir leur racine même aux températures basses, de 8 à 12 ºC ; mais elles sont sensibles à la formation d’une zone fibreuse si la température est élevée. Les variétés d’automne tolèrent des températures plus élevées.
Une rotation de 4 ans
La date de semis déterminante pour le choix variétal
Le semis est réalisé en lignes distantes de 35 cm à raison de 20 à 30 graines au mètre linéaire. Les semis en rangs éclatés, comme en carottes, conviennent bien. L’objectif est une population de 7.000 à 8.000 plantes par are. En semis trop denses, les navets ne tubérisent pas, en semis trop clairs, les calibres sont irréguliers et trop gros.
Les graines doivent être bien plombées au sol pour permettre une levée rapide et régulière. Elles sont recouvertes de 1 à 1,5 cm de terre.
Les variétés d’été sont semées de mars en mai, les variétés d’automne-hiver sont semées de mi-juillet à mi-septembre. La levée est constatée après 4 à 8 jours.
En cas de semis en cordons clair, par exemple au printemps et sous tunnel, l’éclaircissage se fait au stade 3 feuilles ; nous irriguons juste après l’éclaircissage pour rechausser les plantules.
Les semis en place permettent d’atteindre plus facilement les objectifs de population.
Penser sa fumure…
En culture d’automne, nous nous contentons le plus souvent des reliquats du précédent. En culture hâtive, les apports d’azote se font en une seule fois en culture non irriguée. Ils sont fractionnés en cas d’irrigation pour atteindre 60 à 80 unités par ha, à raison d’une moitié avant implantation et une moitié au début de la tubérisation. Les excès favorisent la formation de feuilles au détriment du grossissement de la racine.
Les 60 unités de P2O5 sont modulées selon la composition du sol.
Les 200 unités de K2O et 20 unités de Mg sont apportées sous des formes sulfatées, les besoins en soufre étant important pour cette culture.
La carence en bore est assez fréquente chez nous, en sols mal pourvus ou à pH un peu élevé. L’apport en fumure de fond ou en foliaire au stade jeune est conseillé sauf en situations où l’analyse confirme de bonnes teneurs dans le sol.
… et piloter l’irrigation
Pour que les navets aient une saveur délicate, ils doivent pousser rapidement, sans interruption. L’irrigation sera donc de mise, pilotée par un simple calcul de l’évapotranspiration ou par l’emploi de tensiomètres. L’irrigation maintient une croissance soutenue et évite la formation précoce de fibres en zone médullaire des racines. La durée de la culture est de 30 à 50 jours au printemps, de 60 à 70 jours en culture de fin d’hiver, et de 60 à 80 jours en fin d’été – automne.
Pour étaler la vente de navets tendre, nous étalons les semis dans le temps.
La culture se comporte bien sous voile de forçage. La levée est plus régulière. La montaison est moins fréquente. On enlève le voile après deux mois de culture.
Le navet de printemps est généralement vendu en bottes de 5 à 7 pièces, celui d’automne est le plus souvent vendu décolleté. La conservation en frigos se fait à 0ºC et 92 % d’humidité relative.
Désherbage
Désordres, maladies et ravageurs
La rosette foliaire se constitue avec une quinzaine de feuilles. La racine globuleuse ou aplatie selon la variété se développe en deuxième partie de la période de formation de la rosette et se poursuit par la suite. Au-delà d’un stade de récolte optimum, la zone corticale devient fibreuse, ce qui fait perdre sa valeur au navet. Une croissance freinée par des températures trop élevées ou par le manque d’eau accentue cette évolution.
Les altises sont des ravageurs redoutés. Les petites altises du genre Phyllotreta hivernent dans le sol et attaquent les navets fin avril – début mai. Les dégâts de la levée au stade 2 feuilles peuvent être considérables. La grosse altise (Psylliodes chrysocephata) sort de sa diapause estivale fin août – début septembre, souvent lors d’une période plus fraîche et humide, et s’attaque aux jeunes cultures de navets.
Les limaces peuvent provoquer de lourdes pertes de populations dès la levée.
La larve de la mouche du chou creuse des galeries dans la racine tubérisée et lui fait perdre sa valeur marchande. Les voiles et filets préviennent les attaques.
La piéride du chou a une chenille défoliatrice qui s’attaque parfois au navet.
Le mildiou des Brassicacées et l’alternariose peuvent altérer la présentation du feuillage et nuire à l’activité photosynthétique, surtout lorsque les températures sont élevées.