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Paysannes et alliées ont marché pour les Droits des Femmes

Ce mardi 8 mars, plus de vingt-quatre organisations paysannes et alliées se sont mobilisés à Bruxelles à l’occasion de la Journée Internationale de Lutte pour les Droits des Femmes. Leur rassemblement visait à mettre en lumière le rôle essentiel que jouent les femmes dans les systèmes alimentaires et les discriminations qu'elles y subissent.

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Pour les participantes, rassemblées à plus d’une centaine en bas du Mont des Arts, il est urgent de parler des rôles des femmes dans les systèmes alimentaires. Elles sont à la fois des rouages indispensables de leur fonctionnement et motrices de leur transformation. Mais, de la fourche à la fourchette, au Nord comme au Sud, les femmes subissent une série de discriminations et d’invisibilisations liés à leur genre. Elénore Barrelet, coordinatrice du mouvement Agroecology In Action affirme: «Aujourd’hui, trouver des chiffres sur la situation des femmes et minorités de genre paysannes et les difficultés qu’elles rencontrent est quasi mission impossible en Belgique! Sans cela, il est impossible d’agir en connaissance de cause».

Pourtant, sans les femmes et leur travail invisibilisé, nos systèmes alimentaires ne fonctionneraient tout simplement pas. A titre d’exemple, dans le secteur de la production, la FAO estime que les femmes sont à la source de la moitié de la production alimentaire mondiale.

Lors de la mobilisation, paysannes et alliées ont pu témoigner des réalités des femmes et minorités de genre dans le monde agricole. Juliette est membre du Mouvement d’Action Paysanne, et elle témoigne: «Quand j’ai accouché, je n’ai pas pu prendre le statut officiel d’agricultrice, puisque j j’étais en congé maternité. Mais le travail à la ferme ne s’arrêtait pas pour autant! Ça a généré beaucoup de quiproquo dans la création de notre entreprise, parce que je travaillais, mais je n’étais pas officiellement reconnue. C’est très difficile de jongler entre la casquette «maman» et la casquette «agricultrice», il faut constamment faire des choix.» En outre, les femmes agricultrices prestent pour beaucoup des doubles (voire triples) journées pour s’occuper du ménage et des enfants. Elles prennent également en charge les travaux «de l’ombre» au sein de la ferme (gestion administrative, traite, soin aux veaux …). Bien qu’indispensables, ces tâches «invisibles» sont souvent peu valorisés, là où les hommes sont généralement responsables des travaux qui s’accompagnent d’une large reconnaissance sociale comme les travaux des champs ou la gestion du troupeau.

Pour les nombreuses organisations mobilisés, l’agroécologie représente un puissant levier de lutte pour les droits des femmes, d’un bout à l’autre de nos systèmes alimentaires: elle porte en effet un regard global sur nos systèmes alimentaires et les relations de pouvoir qui les traversent, en tenant compte de réflexions économiques, politiques, environnementales, culturelles et sociales. Il s’agit donc d’une voie incontournable si nous voulons prendre ces enjeux à bras le corps!

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