Retour sur la saison viticole 2022: une saison riche en soleil

Coup de soleil – échaudage sur grappe.
Coup de soleil – échaudage sur grappe.

S i les jeunes vignes récemment installées ont pu souffrir de la sécheresse, et dans quelques cas des coups de soleil (échaudage) observés sur grappes, ces conditions ont été principalement bénéfiques sur les parcelles déjà bien implantées : maturités précoces et concentrations en sucres sont au rendez-vous.

De plus, la pression en maladies fongiques a été relativement faible, même si certains vignerons ont pu observer de l’oïdium sur les cépages sensibles.

Attention au botrytis ( Botrytis cinerea) qui fait son apparition sur les cépages sensibles avec les pluies de fin de saison.

Quelles maturités par rapport aux années précédentes ?

Cette année contraste avec l’année passée : à titre de comparaison, nous avons environ 20 jours d’avance sur la maturité du Chardonnay par rapport à 2021 en ce qui concerne l’évolution du taux de sucre. Les années 2019 et 2020 étant intermédiaires.

Quel impact pour les vinifications ?

Au niveau des vinifications, on s’attend à des acidités plus faibles que d’habitude, l’efficacité des sulfites ajoutés aux moûts sera donc moindre : en effet, une augmentation de 0,10 de pH diminue de 25 % le SO2 actif. Par ailleurs, les quantités d’azote assimilable attendues cette année seront probablement faibles d’après nos premières mesures, veillez donc à les mesurer afin d’éviter des blocages en cours de fermentation. Pour rappel, environ 150 mg/L d’azote assimilable sont nécessaires à des levures moyennement exigeantes pour mener correctement la fermentation alcoolique.

Notons que l’analyse du taux d’azote assimilable est réalisable par les laboratoires de Hainaut analyses pour 5,00 € HTVA par échantillon et est automatiquement réalisée dans le menu « moûts et jus ». Plus d’informations sur https ://cutt.ly/KVUErlh.

Anouck Stalport, Julien Louvieaux

et Olivier Mahieu

Cellule Technique viticole

Carah-HEPH-Condorcet

L’anthracnose de la vigne: zoom sur une maladie méconnue

L’anthracnose (Elsinoë ampelina) est une maladie cryptogamique d’origine européenne. Si cette maladie est peu connue en Europe, c’est parce qu’elle a pratiquement disparu des vignobles européens suite à l’avènement de la bouillie bordelaise et des autres matières actives régulièrement appliquées contre le mildiou et l’oïdium.

À quoi la reconnaît-on, et les dégâts sont-ils importants ?

L’anthracnose peut infecter tous les organes verts de la vigne : feuilles, tiges et grappes. C’est sur ces dernières qu’il peut faire le plus de dégâts, en faisant éclater les baies avant la maturation du raisin. La maladie se manifeste généralement en foyers localisés à certains endroits de la parcelle. Cette maladie peut parfois être confondue avec l’excoriose ou le black-rot.

Pourquoi réapparaît-elle aujourd’hui ?

La maladie apparaît à nouveau, principalement sur les cépages interspécifiques peu traités. Ceci s’explique principalement par deux facteurs : d’une part, ces cépages, d’origine partiellement américaine ou asiatique, sont plus sensibles à cette maladie originaire d’Europe.

D’autre part, les vignobles plantés en interspécifiques sont souvent soumis à moins de traitements phytosanitaires, ce qui permet à la maladie de s’exprimer à nouveau si les traitements ne sont pas bien positionnés.

Comment lutter contre l’anthracnose ?

Aucune matière active n’est spécifiquement homologuée contre cette maladie en Belgique. Cependant, les matières actives utilisées contre le mildiou et l’oïdium agissent également contre l’anthracnose. Afin que les traitements soient efficaces, il convient de réaliser un traitement tôt en saison sur les parcelles précédemment atteintes, dès le développement de la végétation, afin d’éviter la dissémination des conidies contaminatrices.

Cellule Technique viticole

Carah-HEPH-Condorcet

Une belle saison pour les «techniques viti-vinicoles»

Les étudiants de l’option « Techniques viti-vinicoles » du Bachelier en agronomie d’Ath ont également profité d’une belle saison : visite des laboratoires de l’IOC (Institut Œnologique de Champagne), du VITeff (Salon international des technologies des vins effervescents) à Epernay, des installations du Vignoble des Agaises (« Ruffus ») en compagnie des professeurs de l’Institut de la Vigne et du Vin (Bourgogne) et de la Haute Ecole de Changins (Suisse), ainsi qu’une participation au ViTec premier salon professionnel viticole organisé en Belgique à Waregem.

Bref historique de la viti-viniculture au Carah

La Belgique produit à l’heure actuelle près de deux millions de litres de vin, dont plus de la moitié en Wallonie. La superficie consacrée à la viticulture y est passée de 350 hectares en 2017 à près de 695 hectares en 2021 avec un nombre de viticulteurs passé de 154 en 2019 à 237 en 2021. Cette progression montre l’intérêt croissant pour la viticulture sous nos latitudes.

Pour anticiper cette tendance et répondre aux besoins croissants du secteur, le service d’expérimentations et d’avertissements a entrepris en 2016 d’implanter le premier vignoble expérimental wallon à la ferme expérimentale et pédagogique du CREPA-CARAH à Ath.

Il comporte actuellement 27 cépages rouges et blancs, aussi bien traditionnels (Pinots, Chardonnay…), qu’interspécifiques généralement plus tolérants aux maladies (Johanniter, Muscaris, Souvignier gris…). Différents relevés y sont effectués chaque année, de façon à caractériser leur tolérance aux maladies, leur précocité au débourrement et à la récolte mais aussi leur aptitude à la vinification, le Carah ayant pour ce faire investi dans l’achat de 20 micro-cuves de vinification à chapeau flottant, thermorégulées et collabore avec la Haute-Ecole Condorcet pour leur vinification.

Ce vignoble sert également de soutien aux avertissements diffusés par le service d’expérimentations aux producteurs abonnés, notamment dans le cadre de la lutte contre les maladies telles que le mildiou, l’oïdium ou le black rot.

Plus d’informations sur la formation : https ://cutt.ly/bVUEfPd

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