Accueil Céréales

Les ravageurs dans nos céréales: les faits marquants et les perspectives

La présentation de la 51e édition du Livre Blanc fut l’occasion de faire un point de la situation concernant les principaux ravageurs des céréales que sont les pucerons vecteurs de la jaunisse nanisante de l’orge, la mouche des semis, la mouche grise, la cécidomyie orange du blé et la cécidomyie équestre.

Temps de lecture : 3 min

A u cours de l’automne dernier, la jaunisse nanisante a été assez facile à gérer. Il y a eu peu de pucerons jusqu’à la mi-octobre où des vols importants sont survenus. Un avis de traitement a donc été émis à cette époque. Plus tard, les analyses virologiques ont montré que la proportion de pucerons porteurs du virus était faible. En dehors des tout premiers froments, ou de parcelles particulièrement abritées, il n’y avait donc pas lieu de traiter le froment.

Cet hiver a été défavorable aux pucerons par ses pluies battantes et fréquentes, suivies de gel en février. De nouvelles observations permettront de vérifier si les populations de pucerons ont bien été tuées par l’hiver.

Mouche des semis: attaques isolées mais violentes

Plus encore que les années précédentes, des attaques de mouche des semis ont été signalées cet automne. Ces attaques étaient isolées, mais violentes. L’augmentation de la fréquence de ces attaques s’explique vraisemblablement par les conditions météorologiques souvent favorables à la fin septembre-début octobre.

Les attaques observées en froment concernent invariablement le même scénario :

– arrachage précoce de betteraves, de chicorée, ou d’une autre culture laissant des résidus végétaux abondants sur le sol;

– beau temps pendant quelques jours, permettant à l’insecte de pondre abondamment dans ces résidus;

– semis de froment attaqué dès la germination par les asticots de mouche des semis.

Mouche grise: hiver défavorable

Au cours du dernier automne, les niveaux de pontes de mouche grise étaient faibles à modérés laissant entrevoir quelques attaques possibles.

Vue d’une larve de mouche grise. Pas de danger normalement, ce printemps.
Vue d’une larve de mouche grise. Pas de danger normalement, ce printemps. - Michel De Proft

Cependant, cet hiver a été défavorable par ses nombreuses pluies qui ont tassé les sols. Il est peu probable que les gelées de février aient pu intervenir à temps pour rendre aux sols assez de porosité pour permettre à la larve de migrer dans le sol. Il ne faut donc pas s’attendre à observer des attaques de mouche grise, ce printemps.

Cécidomyie orange du blé: prudence!

Depuis plusieurs années, la cécidomyie orange du blé a rencontré des conditions favorables à sa multiplication, grâce à la coïncidence entre ses émergences et l’épiaison des blés. Les très hauts niveaux d’attaque mesurés dans les champs ont permis, outre des dégâts conséquents, la constitution, au fil des ans, d’une importante réserve de larves dans le sol.

Les attaques mesurées ont, par contre, été insignifiantes l’an dernier, en raison des conditions météorologiques ayant conduit à de très faibles émergences de l’insecte. La réserve larvaire dans le sol est donc actuellement toujours très importante et la menace de fortes attaques est donc toujours bien présente pour la saison à venir.

Cécidémyie équestre: toujours présente

Ces dernières années, une autre cécidomyie, la cécidomyie équestre, a occasionné des attaques faibles à modérées en Wallonie. Cette cécidomyie s’attaquant aux tiges ne nécessite pas de stade précis du blé pour occasionner des dégâts, mais elle est plus sensible à la sécheresse.

En 2017, des attaques modérées ont été observées. Celles-ci ont donc maintenu un certain niveau de population larvaire dans le sol qu’il faudra tenir à l’œil pour les saisons à venir.

D’après Sandrine Chavalle

, Le Livre Blanc février 2018

A lire aussi en Céréales

Voir plus d'articles