Dernière chance pour les betteraviers d’avoir accès à leur propre outil de transformation

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H ier se terminait une série de réunions de la Coopérative de Betteraviers Transformateurs visant, notamment, à promouvoir une nouvelle offre publique qui prendra fin le 31 octobre 2019. 1.352 betteraviers et sympathisants supportent déjà le projet de construction d’une sucrerie coopérative à Seneffe mais il manque encore 25 % de betteraves et capital pour répondre aux objectifs du plan financier. Pour les betteraviers, il s’agit d’une opportunité unique de devenir propriétaires d’une partie de leur sucrerie et de bénéficier équitablement de la marge de transformation. La coopérative invite donc tous les agriculteurs à les rejoindre ou à renforcer leur participation dans le projet.

Actions C avec retenue sur la production future

Actuellement, 1.217 agriculteurs ont investi dans le projet pour un total de 1.198.600 de tonnes de betteraves, un nombre qui pourrait même s’élever à 1. 240.000 tonnes si la coopérative n’avait pas été confrontée à certains retards de paiement (agrément non accordé). L’objectif du plan financier étant de 1,6 million de tonnes pour une campagne de 115 jours, la CoBT a décidé d’ouvrir une troisième et dernière période de souscription afin de combler le manque.

Outre les actions A, B et S (déjà bien connues et résumées dans notre édition du 17 octobre et les tableaux ci-après), la coopérative propose désormais des actions C en tous points similaires aux actions B si ce n’est que leurs détenteurs pourront les payer via une retenue sur la production future (10 à 20 % par an ; de 4,2 à 8,4 euros/tonne (retenue+ intérêts) en fonction du prix du sucre ; durant 5 à 10 ans à partir de la campagne 2022). La rentabilité proposée (Tableau 3) est donc différente pour les actions B et C mais, ces dernières donnent la possibilité aux coopérateurs dont la trésorerie est limitée d’étendre s’ils le souhaitent leur participation.

Une nouvelle usine pour faire la différence

Le prix de la betterave reste la seule valeur de sortie du modèle financier de la CoBT. Pour ce faire, elle propose à ses coopérateurs de construire une usine performante produisant du sucre à un coût plus bas que les usines existantes. En effet, le caractère neuf des installations engendrera des économies d’énergie et de personnel (automatisation), une optimisation par rapport aux normes actuelles et futures, moins de frais de maintenance… « La somme de tous ces avantages permet d’expliquer pourquoi le coût de production sera d’environ 320 euros/tonne à Seneffe alors qu’il oscille souvent entre 350 et 400 euros/tonne chez les concurrents européens selon le type d’usine et la durée de la campagne. Un avantage comparatif qui nous permettra de rembourser la dette et payer un prix plus élevé pour les betteraves », explique Benoît Haag, coordinateur de la CoBT.

Outre le sucre, l’usine produira également de la mélasse, des pulpes sèches et surpressées ainsi que des écumes. Les pulpes sèches seront élaborées sans consommation d’énergie supplémentaire, grâce à la récupération des calories excédentaires du process sucrier. Le concept permettra une économie de 5 millions d’euros par rapport à une sécherie classique.

Le permis unique pour la construction de l’usine est définitif depuis le 14 mais 2019. La CoBT dispose également d’une offre de construction ferme de la société De Smet de 300. 953. 000 euros. Les conditions du contrat d’achat sont en cours de négociations afin qu’elles s’alignent, entre autres, avec les exigences des banques.

Vers un marché du sucre à la hausse

Lors des réunions, la CoBT fait également le point sur le marché du sucre. Jusqu’en 2017, le prix du sucre était en Europe de plus de 400 euros/tonne. Le marché était volatil mais il l’est devenu encore plus avec la fin des quotas mal anticipée par de nombreux acteurs européens. « Personne ne pensait que l’augmentation de production de 25 % allait être compensée par une baisse de prix du même ordre, voire même une chute de 50 % du prix. L’an passé, le prix de vente du sucre était d’environ 320 euros/tonne, un prix jamais vu ! Nous rappelons qu’à ce prix, l’usine de Seneffe peut encore offrir un prix de la betterave qui permet de couvrir les coûts de production ».

Les prix de vente du sucre de la campagne 2019-2010 ne sont pas encore officiellement connus mais, selon la CoBT, deux éléments permettent de les appréhender. « Tout d’abord, la Commission européenne, qui avait prédit la chute des prix après 2017, prévoit un accroissement autour de 400-450 euros/tonne avec une stabilisation juste en dessous de 400 euros/tonne en 2022. Ensuite, les traders rencontrés disent acheter aujourd’hui le sucre100 euros au-dessus du prix de l’année passée. Ces également tendent à confirmer la tendance à repasser au-dessus de 400 euros/tonne même si le marché reste volatile ».

Budget et financement

Le budget total du projet s’élève à 327 millions d’euros dont 301 millions pour l’usine, le reste se rapportant à l’achat du terrain mais aussi aux coûts bancaires, frais de montage, études préalables et les ressources humaines…

Pour remplir ce budget, la coopérative compte sur un financement de 340,9 millions d’euros :

– 120 millions d’euros de fonds propres avec 114,4 millions d’actions libérées (A, B, S et F) et 5,6 millions d’actions non libérées (C),

– 11, 4 millions de subsides,

– 209,5 millions d’euros de prêt bancaire. Aujourd’hui, la coopérative est en discussion avec cinq banques qui se partageront sans doute le crédit d’investissement. Celles-ci sont toutes dans une phase d’analyse approfondie du dossier et se préparent à donner leur accord conditionnel.

Le capital (120 millions) sera ainsi composé de cinq produits financiers. Pour les actions A , l’objectif à atteindre est de 3 millions d’euros, c’est-à-dire 1.500 coopérateurs A. « Aujourd’hui, nous sommes à 2,4 millions d’euros avec près de 1.220 coopérateurs mais l’important est surtout d’atteindre l’objectif en actions B  ». Ce dernier est de 42,7 millions d’euros pour un montant actuel de 36 millions d’euros. Le nouveau type d’ actions C , dont le montant souhaité est fixé à 5,7 millions d’euros constitue, avec les actions B, les objectifs à atteindre en priorité. Pour les actions S qui ont remporté jusqu’ici un franc succès, le montant voulu a été rehaussé à 11,7 millions d’euros car elles compenseront les montants non-libérés des actions C. Les actions F destinées aux grands financiers contribueront au capital à hauteur de 57 millions d’euros. Des intentions fermes ont d’ores et déjà été enregistrées de la part de la SRIW (30 millions d’euros), de la SOGEPA (10 millions d’euros), de la SFPI/FPIM (société fédérale de participation, maximum 15 millions) et Invest Jobs (fonds d’investissement privé interprofessionnel, 5 millions). Ces intentions ne pourront être concrétisées que si l’apport de betteraves est suffisant.

Décision de construire pour le 30 novembre

La CoBT clôtura son offre publique le 31 octobre 2019. Les coopérateurs seront avertis de leur agrément pour le 18 novembre 2019 et les accords avec les partenaires F seront officialisés dans le même temps. Les accords conditionnels des banques seront prêts pour le 30 novembre. C’est à ce moment que le conseil d’administration prendra la décision de construire ou non l’usine. Dans le positif, la décision sera soumise à la validation de l’assemblée générale. S’en suivront alors les accords inconditionnels des banques pour le 31 décembre, et le début de la construction en avril 2020.

Si le projet ne se concrétisait pas, la CoBT s’engage à rembourser 100 % des actions B et S ainsi que le solde des actions A après déduction des dépenses de projet. Ces dernières pourront être compensées par une aide de la Région Wallonne qui sera prochainement versée aux 751 premiers coopérateurs. Pour les 500 suivants, la CoBT attend encore une approbation.

Pour les betteraviers, c’est donc maintenant ou jamais, au risque de ne pas voir le projet se concrétiser ou de ne plus y avoir accès.

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31 octobre: dernière limite de souscription

La deuxième offre publique (troisième période de souscription) de la Coopérative des Betteraviers Transformateurs se clôturera le 31 octobre 2019. Les nouveaux coopérateurs ou coopérateurs souhaitant compléter leurs actions doivent impérativement renvoyer les documents adéquats (bordereau de souscription, (amendement du) contrat B et/ou contrat C) pour cette date.

Le paiement de l’acompte – 100 % des actions A et 25 % des actions B et S – devra être réalisé pour le 12 novembre 2019. Les coopérateurs seront avertis de leur agrément pour le 18 novembre 2019.

Enfin le paiement du solde des actions B et S devra être effectué pour le mois de mars 2020.

Sucrerie coopérative de Seneffe: une nouvelle offre et un nouveau type d’actions C

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Sucrerie de Seneffe

Actuellement, 1.352 betteraviers et sympathisants supportent déjà le projet de construction de la Sucrerie coopérative de Seneffe. Un élan renforcé, il y a peu, par des intentions de souscriptions en actions F d’investisseurs publics (60 millions d’euros). Néanmoins, les objectifs du plan financier d’1,6 million de tonnes de betteraves en contrat et 63 millions d’euros en actions (A, B, C et S) ne sont pas encore tout à fait atteints. Pour ce faire, la CoBT lance une nouvelle offre publique à laquelle tous les agriculteurs et sympathisants intéressés pourront souscrire jusqu’au 31 octobre 2019. Cette offre propose notamment un nouveau produit : les actions de type C.

Pour une rémunération plus juste

Pour rappel, l’objectif de la coopérative est de construire et d’exploiter un outil de transformation de la betterave équitable, durable et performant. Le projet a pour but d’améliorer la rentabilité de la culture betteravière en redistribuant aux agriculteurs betteraviers coopérateurs l’essentiel de la marge de transformation des betteraves en sucre. La construction de l’usine débuterait dès avril 2020. Cette dernière serait opérationnelle pour la campagne 2022, traitant 14.000 tonnes de betteraves par jour.

Nouveau : les actions C

La nouvelle offre de la CoBT fait l’objet d’un Prospectus approuvé par la FSMA (Autorité des Services et Marchés Financiers) le 8 octobre 2019 (disponible sur www. cobt.be). Elle reprend tout d’abord des actions de types A, B et C, destinées aux agriculteurs, indissociables d’un contrat de livraison de betteraves (100 tonnes par action B et C détenue). Les détenteurs de ces actions auront droit à un prix préférentiel pour leurs betteraves issu de la redistribution de la marge de transformation.

Tout livreur de betteraves doit au minimum souscrire à 1 part A (2.000 euros) et 3 parts B (3X 3.000 euros). Les actions A et B étant indissociables, le montant minimum d’investissement en actions AB est donc de 11 000€ (1A + 3B).

Nouveauté, les coopérateurs souscrivant à ce minimum d’actions ont aussi la possibilité d’y adjoindre des actions C (3.000 euros/action C). Contrairement aux actions A et B dont le montant souscrit doit être libéré avant la construction de l’usine, les actions C pourront être payées sur forme de retenue sur la future production de betteraves du coopérateur (durant 5 à 10 ans, à partir de la campagne 2022, 3 à 6 euros/tonne de betterave annuellement jusqu’à 30 euros/ tonne cumulés). Le montant minimum d’investissement en actions ABC est de donc de 14.000 € (1A + 3B + 1C). Les coopérateurs déjà engagés en actions A et B ont pleinement accès à cette classe d’actions (minimum 1 action, 3.000 euros).

Pour les sympathisants, un dividende

Des actions S (sympathisant) sont également proposées aux investisseurs souhaitant soutenir financièrement la CoBT, qu’ils soient fournisseur ou non de betteraves. Ces actions donneront droit au paiement annuel d’un dividende de 3 à 6 % de la valeur nominale en fonction du prix du sucre et ce, à partir de l’exercice comptable qui suivra la mise en service de l’usine.

Réunions ouvertes à tous

Depuis ce lundi et jusqu’au mercredi 23 octobre, 10 réunions d’information sont organisées afin de faire le point sur le développement de la coopérative et d’expliquer aux planteurs les détails de la nouvelle offre de souscription. Ces réunions sont ouvertes aux coopérateurs ainsi qu’à tous les agriculteurs et sympathisants intéressés. Toutes les réunions ont lieu à 19h30  :

–  lundi 14 octobre 2019 à Anvaing, à La Maison d’Anvaing, Drève du Château ;

 mardi 15 octobre à Casteau, au Casteau Resort, Chaussée de Bruxelles 38 ;

–  mercredi 16 octobre à Latinne, à La Goutte, Chaussée de Tirlemont 16 OU à Herne(en néerlandais), à Castel, Ninoofsesteenweg 5 ;

–  jeudi 17 octobre à Thuillies, à Salle du Patro, Rue de la Cour 19

–  lundi 21 octobre à Overijse(en néerlandais), à Hôtel Panorama, Hengstenberg 77 OU à Crevecoeur s/l’Escaut (France), à la Ferme Montecouvez, Hameau de Montecouvez ;

–  mardi 22 octobre à Houtain-le-Val , à Ferme Hagoulle, Rue de Rèves 38 OU à Maillen , au Château d’Arche, Arche 63 ;

–  mercredi 23 octobre à Oudenaarde (en néerlandais), au Ten Berge, Volkegemberg 9.

Décision finale pour le 30 novembre

À l’issue de l’offre publique, le Conseil d’administration de la CoBT se prononcera sur l’opportunité de construire l’usine. Si l’avis rendu est positif, la décision de construire sera soumise à la validation de l’Assemblée générale. Si toutes les conditions sont réunies, cette décision devrait être prise pour le 30 novembre 2019.

Informations recueillies par DJ

Le contrat de livraison de betteraves de la CoBT: basé sur un tonnage réel!

Seules les betteraves fournies par les  associés AB(C) seront acceptées.
Seules les betteraves fournies par les associés AB(C) seront acceptées. - DJ

Tonnage réel,

surplus et déficit

Ce contrat est établi sur un tonnage réel des betteraves avec un prix d’achat variant en fonction de la richesse. Seules les betteraves fournies par les associés AB(C) seront acceptées.

Tout l’excédent de contrat sera acheté mais à un prix proportionnel à la quantité amenée. Par exemple, pour un tonnage supplémentaire de 5 % par rapport à la quantité contractée, le coopérateur touchera 95 % du prix de la betterave en contrat… etc. Mais, à partir de 30 % de supplément, le producteur ne recevra plus que 50 % du prix d’achat de base.

En cas de déficit – uniquement s’il est avéré qu’il s’agit d’un choix délibéré du coopérateur – une pénalité dissuasive de 25 % de la valeur du tonnage non livré est prévue.

Le prix

Le prix de la betterave sera calculé sur l’ensemble des recettes desquelles on déduira toutes les charges (personnel, transport, financières, remboursement, dividende…) sauf celles des betteraves, divisé par le tonnage total en betteraves.

Le prix d’achat de la betterave sera calculé directement à la richesse du coopérateur, sur base de la richesse moyenne de la campagne. Il n’y aura pas de richesse de référence. Si la richesse de la campagne est de 18ºZ et le prix du sucre est de 370 euros/t pour une campagne normative de 115j, le prix (avec primes hâtives, tardives et bâchage) sera de 31,85 euros/t pour une richesse planteur de 17ºZ et 38, 15 euros/t pour une richesse de 19ºZ. On applique un incrément de 9 % en plus ou en moins par degré de richesse.

Hâtive, transport et bâchage

La prime hâtive sera calculée sur base de la perte financière réelle du jour, par rapport au rendement moyen de la campagne et sur base de la courbe de croissance de l’année établie par le service agronomique.

la prime tardive sera quant à elle basée sur un barème fixe.

100 % des coûts de déterrage, de chargement et de transport des betteraves seront supportés par la CoBT. Les betteraves devront être amenées déterrées à l’usine et les transports Axe (tracteurs ou camion) seront autorisés. Les chargements seront fractionnés en trois ou quatre tours.

Au-delà du 1er décembre, les silos devront être protégés identiquement à ce qui se fait actuellement. Une prime de 1,1 euro/t sera prévue à cet effet. En cas de gel intense, un surbâchage, avec le matériel adéquat fourni gratuitement par la coopérative, sera également de rigueur.

Accès prioritaire aux pulpes

Le prix des pulpes sera clairement affiché dans le prix de la betterave. Un accès prioritaire sera accordé aux coopérateurs, dans l’ordre suivant : les coopérateurs AB pour la reprise de l’équivalent de la matière livrée, les coopérateurs AB pour l’accès à un supplément, les coopérateurs S et enfin les non-coopérateurs.

Pour les pulpes surpressées, le prix sera proportionnel à la cotation d’un panier de matières (blé belge, maïs belge, pulpe sèche française). Le prix des pulpes sèches sera par contre celui du marché français. Les coopérateurs bénéficieront d’un prix préférentiel et le transport à charge de l’acheteur, avec un forfait s’il est organisé par la CoBT.

Délais de paiement

Enfin, les délais de paiement seront similaires à ceux pratiqués auparavant : 35 % de l’enveloppe totale au 22 décembre, 75 % au 31 janvier, 85 % au 31 mars et le solde au mois de novembre. Le but étant que les coûts de production soient au minimum remboursés avant les semis suivants.

DJ

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