Accueil Bovins

Le lait livré en 2016 était, une fois encore, d’excellente qualité

Le Comité du lait a récemment publié le rapport de ses activités pour l’année 2016. De celui-ci, il ressort que les résultats obtenus pour certains critères de qualité sont inférieurs à ce qui a été observé l’année dernière. A contrario, pour d’autres points d’attention, une amélioration est constatée. L’un dans l’autre, les éleveurs laitiers wallons ont donc fait un travail remarquable et livré un lait de première qualité, dans la continuité de 2014 et 2015.

Temps de lecture : 7 min

L ’année 2016 n’a pas été de tout repos pour les éleveurs laitiers : prix du lait en berne, conditions météorologiques difficiles… Conséquence : le nombre d’exploitations laitières wallonnes recule de plus de 5 % et la quantité de lait collectée suit la même tendance. « Le processus de restructuration des exploitations se poursuit et s’est intensifié en 2015 et 2016, suite notamment à la baisse du prix du lait. La diminution de la production, déjà observée durant le deuxième semestre 2015, s’est poursuivie en 2016 », détaille Émile Piraux, directeur du Comité du lait (CDL).

Dans ce contexte, le CDL poursuit son processus de diversification afin de rendre un service complet au secteur de la production primaire. C’est ainsi que le service « certification » s’apprête à étendre, une fois de plus, ses activités. « En 2016, nous avons préparé un dossier d’extension à la certification de la production biologique », explique Annette Königs, directrice adjointe du Comité. Fin mars, l’Organisme a été accrédité par Belac pour la réalisation d’audits en agriculture bio. Il attend actuellement l’agrément de la Région wallonne. Le Comité a également introduit une demande d’agrément auprès du Vlog (Verband Lebensmittel ohne Gentechnik, une association allemande défendant la non-utilisation du génie génétique dans la production d’aliments) afin de réaliser, pour son compte, les audits ogm-free (sans ogm) dans les exploitations belges.

QFL en hausse, production en recul

En 2016, le nombre d’audits effectués (3.350) par le CDL est équivalent à celui de 2015, tous cahiers des charges confondus. Malgré la diminution du nombre de producteurs laitiers et l’arrêt des audits QFL en Allemagne, ce nombre est resté stable grâce à la diversification du service « certification » vers les secteurs végétal et bovin ainsi que vers les cahiers des charges privés.

Le nombre d’audits QFL est logiquement en diminution étant donné que le nombre d’exploitations laitières diminue chaque année. En parallèle, le nombre d’exploitations certifiées QFL continue de progresser : + 1,85 % en un an. Désormais, 98,3 % des éleveurs laitiers wallons disposent de la certification.

Durant l’année écoulée, les effets conjugués d’un prix du lait bas pendant une bonne partie de l’année, d’un printemps particulièrement pluvieux ne permettant pas de réussir correctement les ensilages, d’une fin d’été et d’un automne très sec et, enfin, un encouragement financier de l’Europe à réduire la production ont influencé les livraisons. Ensemble, les 3.087 (3.252 en 2015) exploitations laitières wallonnes ont livré un peu moins de 1,2 milliard de litres de lait, soit une diminution de 6 % par rapport à 2015 et de 7,7 % par rapport à 2014.

La production moyenne par éleveurs laitiers est donc de 387.354 l, soit une légère diminution de 0,9 % par rapport à 2015 et une augmentation de 1,9 % par rapport à 2014.

Moins de germes, plus de cellules

En germes, la moyenne arithmétique de toutes les analyses est de 41.300 germes/ml contre 42.800 en 2015 et 44.900 en 2014. Les analyses officiellement attribuées aux producteurs sont au nombre de 77.583 (82.681 en 2015), soit 2,09 analyses par mois et par producteur. Ce nombre d’analyse est en baisse, probablement suite à la diminution de la production et à l’achat de tanks à lait de plus grande capacité. 93,68 % des résultats étaient situés à moins de 100.000 germes/ml, ce qui est supérieur à 2015 (92,37 %) et 2014 (92,74 %).

Le nombre de producteurs non pénalisés au cours des deux derniers mois s’élève à 96,94 % soit une légère augmentation par rapport à 2015 (96,65 %) et 2014 (96,18 %). Le pourcentage de producteurs pénalisés le plus élevé est enregistré en juin et celui le moins élevé est constaté en septembre. Au niveau du Royaume, le pourcentage de producteurs non pénalisés est supérieur (98,4 %).

Du côté des cellules somatiques, le nombre d’analyses officiellement attribué aux producteurs est de 158.924 (167.999 en 2015), soit 4,3 analyses par mois et par producteur. La moyenne arithmétique de tous les résultats de 2016 est de 259.700 cellules/ml contre 257.700 en 2015 et 255.600 en 2014. Le pourcentage de résultats à moins de 400.000 cellules/ml est de 88,1 %, ce qui est légèrement inférieur à 2015 (89 %) et 2014 (89,3 %). « Le prix du lait et le printemps pluvieux ont eu un effet très négatif sur les taux cellulaires en 2016 », indique le rapport du CDL.

Le nombre de producteurs non pénalisés pour le critère cellules est en moyenne de 95 %, ce qui est inférieur à 2015 et 2014 (respectivement 95,4 % et 95,6 %). Le pourcentage de producteurs pénalisés le plus élevé est enregistré en septembre et celui le moins élevé est constaté en décembre. À l’échelle nationale, le pourcentage de producteurs non pénalisés est de 96,52 %.

Substances inhibitrices : statu quo

La détermination du point de congélation (cryoscopie) a été effectuée sur 97,8 % des échantillons réceptionnés. Cela représente 12,09 analyses par mois et par producteur. Le pourcentage de tests inférieurs à 510 (-510ºC) est de 1,4 % (1,1 % en 2015, 1,4 % en 2014). Le pourcentage de producteurs pénalisés est équivalent aux années précédentes (0,48 % contre 0,42 % en 2015 et 0,52 % en 2014). Pour le pays, 0,31 % des producteurs ont été pénalisés.

La recherche de substances inhibitrices est quant à elle effectuée sur chaque livraison, ce qui a donné lieu à 445.541 analyses (475.284 en 2015) soit 99,5 % des échantillons réceptionnés et une moyenne de 12 analyses par mois et par producteur. Sur ces analyses, 175 (ou 0,04 %) se sont révélées défavorables, soit un pourcentage très légèrement supérieur à 2015 (0,03 %) et 2014 (0,03 %). Au niveau national le nombre de résultats défavorables est de 0,03 %.

En moyenne, chaque mois, 99,6 % des producteurs laitiers n’ont pas de problème en substances inhibitrices, ce qui est identique à 2015 et 2014. 95,4 % (96 % en 2015 et 96,2 % en 2014) des éleveurs n’ont pas eu de problèmes de substances inhibitrices sur l’ensemble de l’année 2016.

Quinze interdictions par mois

Le pourcentage de producteurs n’ayant obtenu aucun point de pénalisation (sans les substances inhibitrices) sur l’ensemble de l’année 2016 est de 67,9 %. Ce pourcentage est légèrement inférieur à 2015 (68,6 %) et 2014 (67,3 %).

En 2016, 185 exploitations ont été interdites de livraison pour germes ou pour cellules (242 en 2015, 238 en 2014), soit une moyenne de 15 par mois.

Deux exploitations, contre 0 en 2015 et 3 en 2014, ont été interdites pour cause de présence de substances inhibitrices.

À la demande des acheteurs

Soit dans le cadre de l’attribution d’une prime, soit pour un besoin spécifique, des analyses supplémentaires sont effectuées à la demande de certains acheteurs.

Coliformes : sur les 45.595 analyses officiellement attribuées, 58,4 % (58,5 % en 2015 et 54,1 % en 2014) des résultats effectifs sont inférieurs ou égaux à 50 coli/ml. Suite aux conditions climatiques très pluvieuses de juin, les moins bons résultats ont été obtenus à cette période (origine fécale des coliformes).

Lipolyse : les résultats sont exprimés en méq/100g de matière grasse. En 2016, 16.743 déterminations ont été effectuées (19.938 en 2015 et 25.013 en 2014).

Spores butyriques : le Comité a effectué 5.289 analyses (7.909 en 2015, 12.697 en 2014).

Le taux d’urée suit le prix du lait

Dans la mesure du possible, la teneur en matières grasse et azotée totale est réalisée pour chaque collecte. En 2016, le CDL a reçu 447.900 échantillons pour le contrôle officiel et 437.356 ont été attribués officiellement aux producteurs, soit 97,6 % des échantillons réceptionnés et une moyenne de 11,8 analyses par mois et par producteur.

La moyenne arithmétique de tous les résultats attribués aux producteurs (lait entier et écrémé) est de 39,98 g/l en matière grasse (39,98 g/l en 2015 et 39,63 g/l en 2014). Pour la matière azotée totale, la moyenne se situe à 34,27 g/l (34,39 g/l en 2015 et 2014).

Enfin, grâce à la méthode infrarouge, le taux d’urée est également mesuré pour chaque collecte, en plus des teneurs en matières grasse et azotée. Cet élément est une donnée utile qui permet au nutritionniste d’évaluer l’équilibre de la ration alimentaire.

Pour l’année écoulée, le taux d’urée se situe à une moyenne de 210 mg/l pour 214 mg/l en 2015 et 243 mg/l en 2014. La tendance constatée en 2015 d’une baisse du taux d’urée se confirme donc. Il semble que le taux d’urée suit la courbe à la baisse du prix du lait. En effet, on peut supposer que vu le prix du lait jusqu’à l’automne, la complémentation de l’alimentation en concentrés azotés est moins importante afin d’optimaliser les coûts de production.

A lire aussi en Bovins

Collecte laitière : des tendances divergentes d’un pays à l’autre

Bovins Depuis le début de l’année, la production laitière semble se redresser avec des prix qui augmentent timidement. Par ailleurs, les dynamiques divergent chez les principaux fournisseurs du marché mondial. Par exemple, du côté de l’Irlande, on assiste à une diminution, tandis qu’en Pologne, la collecte est en hausse. En France, la situation s’améliore même si la reprise reste encore limitée.
Voir plus d'articles