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Toujours assurer ses fondamentaux au pâturage

Alors que la saison de pâturage vient de recommencer, il est important de garder en tête les fondamentaux à assurer. D’autant que la première sortie en prairie est relativement importante pour le jeune bétail. Il faut notamment penser au déparasitage et à l’approvisionnement en minéraux…

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M aintenir la croissance et la bonne santé des jeunes bovins tout comme assurer la bonne production des adultes… Tels sont les défis du pâturage. C’est la raison pour laquelle il est primordial de leur assurer les meilleures conditions en prairie. Voici donc 4 aspects clés à prendre en considération.

Éviter les déficits

Le premier critère (souvent négligé) est l’approvisionnement en minéraux. En moyenne, chez nous, l’herbe fraîche contient trop peu de sélénium, de cobalt et, dans de nombreux cas, d’iode. Sans ajout à la ration, des manques importants peuvent se faire sentir au niveau des animaux. Ces carences sont d’autant plus difficiles à détecter que les symptômes restent assez vagues que pour ne pas laisser penser à ce dit manque. La conséquence ? Un retard de croissance. Toutefois, les plus gros problèmes se traduisent généralement par une diminution de la fertilité et des problèmes autour des vêlages (veaux faibles ou mort-nés). La prévention est donc nécessaire. Notons qu’une fois la ration compensée, les symptômes peuvent mettre longtemps avant de disparaître. Par ailleurs, les certains symptômes ne disparaissent pas toujours avec un réajustement généreux en compléments minéraux.

Il existe différentes manières de maintenir le taux en minéraux chez les bovins. Ces compléments peuvent se présenter sous la forme de poudre ou de pellets. Bolus et seaux à lécher sont aussi sur le marché. En cas de carence chez une mère, un jeune peut recevoir une injection d’un complément contenant des minéraux. Chacune de ces formulations a ses avantages et ses inconvénients. En cas de soupçon de carence, l’éleveur ne doit surtout pas hésiter à réaliser un test sanguin.

Lutter contre les mouches

Par ailleurs, une politique anti-mouches cohérente est indispensable pour une bonne gestion de la sortie au pré.

Mouches, moustiques, moucherons peuvent causer beaucoup d’irritations et d’agitation dans un cheptel. Les animaux sont piqués un nombre incalculable de fois, ce qui rend parfois le pâturage très désagréable, voire stressant. Les bovins essayeront de fuir les insectes, ce qui ne facilite pas la vie de l’éleveur quand il doit aller les chercher. L’agitation ou le stress peuvent avoir différents effets indésirables, comme une production de lait moindre chez les laitières voir même l’avortement.

Toutefois, la principale raison de garder le bétail loin de ces insectes n’est autre que pour éviter les maladies qu’ils peuvent transmettre. Tout éleveur a déjà entendu parler de la mammite d’été, de la langue bleue ou du virus Schmallenberg. Ces maladies sont transmises d’animaux en animaux par l’intermédiaire de cécidomyie, mouche ou moustiques infectés. Il est donc très important de faire ne sorte d’éloigner les insectes du bétail.

Il existe différents anti-moustiques sur le marché. Les plus utilisés en Belgique sont les « pour-on » que l’on applique sur la ligne dorso-lombaire des animaux. Ensuite viennent les plaquettes auriculaires qui viennent se fixer aux boucles d’identification.

La lutte n’est pas seulement importante en prairie mais également à l’étable. Les produits pour-on peuvent également être utilisés à l’intérieur. Ils peuvent en effet avoir une action positive sur les larves et asticots et ainsi diminuer la pression d’infection. Il existe aussi des insecticides utilisables à l’étable, dans la fosse à lisier ou contre les larves des vers à queue-de-rat en salle de traite.

Les asilidés

Le recours aux asilidés est une alternative biologique dans la lutte contre ces insectes. Ces mouches prédatrices se nourrissent des œufs et des pupes de mouches que l’on retrouve habituellement à l’étable. En s’attaquant aux nymphes, elles les évident et pondent leurs œufs à l’intérieur.

Les asilidés ne sont pas gênants et peu visibles puisqu’ils s’abritent dans les fosses à lisier. Ils n’ont aucun effet néfaste pour le bétail, qu’il soit jeune ou adulte. Il est important de noter que dans cette lutte biologique, le lisier ne doit pas être mixé et l’usage des pesticides prohibés.

Déparasiter… un avantage économique

Autre point important, la gestion du déparasitage. À la sortie au champ, les infestations par des vers longs et les vers intestinaux sont inévitables. Et les stratégies mises en places pour les limiter sont souvent les mêmes. Raison pour laquelle il est parfois utile de les passer au crible. D’autant qu’en élevage laitier, après les mammites, ce sont les infections parasitaires qui causent les plus gros dommages économiques.

Le jeunes bovins trop souvent vermifugés peuvent souffrir d’une surprotection ce qui signifie qu’ils ne sont pas suffisamment en contact avec les vers pour avoir des résistances naturelles suffisantes contre ceux-ci. Les chances d’être infectées une fois qu’ils rejoignent le cheptel productif sont donc d’autant plus grandes. À l’inverse, s’ils ne sont pas assez protégés, les veaux pourraient être si infestés qu’ils pourraient avoir un sérieux retard de croissance.

Ces dernières années, de plus en plus d’éleveurs ne vermifugent plus aveuglément mais se basent sur les analyses des déjections de leurs animaux.

Nombreux sont ceux, qui, en regard de leurs analyses, vermifugent moins que ce qu’ils le faisaient normalement. C’est un gain économique, d’autant que certains ne vermifugent même plus le jeune bétail. Il est toutefois possible d’analyser rapidement le sang des animaux en retour de prairie de manière à avoir une idée du degré d’infestation de ses bêtes.

Abreuver le bétail

Dernier point important : l’approvisionnement en eau du cheptel. Durant la saison en prairie, la probabilité est plus grande que les animaux aient moins d’eau disponible qu’à l’étable. Pour se rendre compte du problème, il suffit de voir le nombre d’animaux qui se dirige directement à l’abreuvoir quand ils rentrent à l’étable.

Avoir une eau de qualité en quantité est essentiel. Il en va de la croissance et de la production des animaux.

À noter que le goût de l’eau revêt également toute son importance. Il est donc primordial de vérifier de façon journalière la qualité de l’eau ainsi que les abreuvoirs. La saveur de l’eau diffère en fonction du lieu où elle est prise. Et les vaches n’apprécient pas ces différences de goût, d’où leur tendance à boire davantage à l’étable qu’au pré.

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