Les limaces sont des mollusques. Plusieurs espèces se rencontrent fréquemment dans les cultures maraîchères. Sans coquille apparente, elles sont capables de s’enfoncer profondément dans le sol. Elles y sont protégées de la dessiccation et de certains de leurs prédateurs. Seules quelques espèces occasionnent des dégâts notables.
Espèces redoutées
La limace grise (Deroceras reticulatum) adulte mesure 4 à 6 cm. Jeune, elle a une couleur rouge-violacé. Le mucus est blanchâtre. Hermaphrodite, elle pond jusqu’à 300 à 400 œufs tout au long de l’année. Chez nous, une ou deux générations sont possibles par an. Elle vit 9 à 12 mois, surtout en surface de sol, et peut parcourir 6 m en une nuit. Elle est surtout crainte en période de sécheresse.

La limace noire (Arion hortensis) adulte mesure 3 à 4 cm, jeune, elle mesure ½ cm et est gris bleuâtre. Le mucus est incolore ou jaunâtre. Elle vit 12 à 18 mois, dans le sol, et peut parcourir 3m en une nuit. Hermaphrodite, elle pond 150 à 300 œufs de mai à septembre. Chez nous, une ou deux générations sont possibles par an. Elle est surtout crainte par temps pluvieux, au printemps sur plantules, en automne sur légumes.
Les dégâts
Les limaces adultes mangent jusque la moitié de leur poids par 24 h, ce qui est énorme en termes de jeunes plantules. Les feuilles sont rongées, d’abord à partir des espaces inter-nervaires. Les tiges sont coupées et mangées et les plantules meurent. Des loges sont creusées dans les racines et tubercules.
Influence de la météo et du sol

Estimation des risques
Les limaces peuvent être observées directement par leur présence ou par les traces de passage sur les feuilles couvertes de la rosée matinale ou les traces de mucus. Les pièges permettent d’apprécier le niveau d’importance des populations. Les résultats doivent être interprétés selon la grandeur des risques, dépendant eux-mêmes de la culture et de l’époque de l’année.
En pratique, 4 pièges de ¼ de m², constitués de cartons humidifiés recouverts d’une bâche, sont disposés sur la parcelle. Le comptage se fait 3 jours plus tard et s’exprime en nombre d’individus/m². Le seuil de tolérance dépend de la sensibilité de la culture. Vetabio, projet Interreg, mentionne 1 individu/m² en cultures sensibles comme les laitues, les choux, les radis, les navets, les fraises et les épinards. Il mentionne 2 individus/m² sur chicons, 12 /m² sur haricots. Des épandages localisés de granulés appâts permettent également d’apprécier l’importance des populations.
Auxiliaires de lutte…
Les auxiliaires : plusieurs espèces de carabes et de staphylins dévorent les œufs de limaces. Leur action est précieuse vis-à-vis des pontes, dès le début du printemps. Pour les favoriser, il convient de maintenir des zones refuges enherbées aux flores diversifiées constituant un maillage autour des parcelles.
… et mesures prophylactiques

Molluscicides
Les molluscicides homologués apportent un autre type de solution. Le métaldéhyde détruit les cellules productrices de mucus, la limace se déshydrate. Avec le phosphate de fer, les limaces cessent de l’alimenter. Les produits sont formulés sous forme d’appâts ; n’intervenir que sur les surfaces aux risques avérés par piégeage. Pour les doses, délais, cultures autorisées et noms commerciaux, voir aussi www.fytoweb.be.
Les résultats seront meilleurs avec des interventions précoces, au semis et avant la levée de la culture. La lutte doit s’organiser pour éviter les surpopulations aux premiers stades de la culture surtout. Quand les dégâts sont faits, il est trop tard. La détermination des risques par le piégeage cité ci-davant a tout son sens. Il faut éviter les applications inutiles d’appâts, certains d’entre eux ayant un effet défavorable sur la faune du sol (carabes, vers de terre…).