A
De nombreuses variétés
Les variétés reprises ici ne sont que quelques exemples sans préjuger de la qualité des cultivars involontairement non cités. Le jardin national d’essai de Herent met en ligne les résultats comparatifs très récents (www.proeftuinherent.be) :
– forçage en octobre et novembre : Atlas, Beguine, Ecrine, Jocker, Mont Blanc ;
– forçage en novembre et décembre : Atlas, Bingo, Darling, Manoline, Topscore, Yellowstar ;
– forçage en décembre et janvier : Platine, Topscore ;
– forçage en janvier, février et mars : Amazone, Baccara, Daufine, Fakir, First Lady, Laurine ;
– forçage en février, mars, avril : Daubine, Laurine, Ombline, Takine, Vintor ;
– forçage en avril, mai, juin et été : Flexine, Laurine, Podium, Sixtine, Sweet Lady, Topmodel, Vintor.

Par m2: 18 à 28 racines
Un profil de sol sans zone compactée ni creuse
Azote et variétés
Le choix variétal sera entres fonction de la disponibilité attendue d’azote par le sol. Les variétés dites sensibles dans les catalogues des semenciers ont besoin de 110 à 140 kg d’azote incluant évidemment les reliquats, l’effet de la culture précédente et la minéralisation des matières organiques du sol. L’analyse du profil par un laboratoire permettra de s’assurer du respect de cette contrainte. Pour les variétés dites tolérantes, le besoin est de 140 à 160 kg d’azote libéré ; il s’élève à 160 à 180 kg pour les variétés préférantes.
L’analyse classique de sol est précieuse aussi pour tendre vers un bon équilibre nutritif entre le potassium, le magnésium et le sodium. De manière générale, une fumure potassique et magnésienne équilibrée permet de limiter les excès d’amertume au chicon lors du forçage. L’analyse de sol permet de déterminer ces besoins.
Le semis, clé de la réussite
La réussite du semis est une des clés du succès final. La préparation du lit de semis, le réglage du semoir, la qualité des semences joueront un rôle fondamental dans cette réussite. Le sol doit être bien rassis, la semence est positionnée à 5 à 7 mm de profondeur et est bien plombée (importance de ce facteur de réglage du semoir).
La levée est constatée après 6 à 8 jours ; idéalement elle devrait atteindre 60 %. Pour cela, le plombage de la graine au semis est important, mais aussi la température du sol. Ne jamais semer à moins de 8ºC (mauvaises levées, vernalisation), commencer à partir de 10ºC au sol au moins.
Le désherbage: délicat !
Une bonne maîtrise de l’enherbement au fil de la rotation et les faux semis concourent à la réussite :.
En culture bio, les binages, complétés par le désherbage thermique (assez bien supporté du stade 1 vraie feuille à 5 vraies feuilles de la culture), permettent de limiter les interventions manuelles à 100 à 150 heures/ha.
En conventionnel, le désherbage s’inspire des développements récents en culture de chicorée industrielle. Les doses totales annuelles de plusieurs des matières actives utilisables pour le désherbage chimique des racines de chicons sont limitées. Il est utile de consulter phytoweb pour s’informer des actualisations. Les interventions sont souvent comparables à celles préconisées en chicorées. Le site de l’Irbab présente une fiche pour la chicorée industrielle qui a des similitudes avec la culture des racines de chicons (www.irbab-kbivb.be/fr). Retenons, par rapport aux années précédentes, la réduction de la dose de Bonalan de 9 à 8 l/ha, le retrait d’Asulox ; en outre, 2020 est la dernière année d’emploi du chlorprophame.
Protéger contre les ramiers et le sclérotinia
La maladie la plus crainte est la sclérotiniose (due le plus souvent à Sclerotinia sclerotiorum). Le respect d’une rotation suffisamment longue est la première méthode de lutte. Dans le cas de sols identifiés historiquement comme infectés par des sclérotes, il convient d’appréhender les risques et apprécier si une intervention au champ avec le fongicide biologique à base de Coniothyrium minitans (Contans) se justifie en plein champ.
Les pigeons ramiers peuvent occasionner de grands dégâts en picorant les jeunes feuilles ; les plantes prennent alors du retard dans leur développement avec des conséquences sur le poids final des racines et l’agenda des récoltes. Les problèmes viennent surtout lorsque les fortes populations se rabattent sur les rares parcelles de la région. Toutes les méthodes d’effarouchement viseront le découragement des mauvaises habitudes des colonies d’oiseaux dès le début de la croissance des plantes, mais l’efficacité n’est pas toujours au rendez-vous. Une autre méthode est la pose de filets, mais le prix de revient est très élevé au regard de la valeur des racines. En cas de fortes attaques, contacter les services compétents pour une autorisation de tir.