Ce légume présente un double intérêt : une grande richesse de saveur et une bonne rusticité à l’hiver. Nous pouvons le cultiver pour en disposer en automne et jusqu’à la fin de l’hiver.
Un sol sans apport récent de matières organiques
Le panais se développe mieux sur un sol sans fumure organique récente. Une parcelle fumée par un apport de fumier ou de compost 2 ou 3 ans plus tôt est parfaite. C’est un point commun avec la carotte. Notons que l’excès d’azote favorise l’excès de développement des feuilles au détriment des racines.
La technique de culture est décidée en fonction de l’humidité du sol en hiver. Si le sol est mal drainé, s’il reste humide longtemps après une pluie, cultivons le panais sur buttes. Si le sol a tendance à se drainer très vite, semons à plat. Le sol doit être décompacté sur une vingtaine de cm pour obtenir un beau développement racinaire.
Les variétés
Les variétés sont des lignées comme Hollow Crown, Demi-long de Guernesey ou Hablange Weisse. Il existe des hybrides F1, surtout utilisés par les professionnels, comme Gladiator et Javelin et entre autres.
Le semis, moment essentiel
C’est une étape critique de la culture du panais, pour deux raisons.
Les semences ne gardent pas longtemps leur capacité germinative. Les semences de première année germent généralement bien. La seconde année, la germination est moins bonne, au-delà, elle devient aléatoire. Les dates indiquées sur les emballages sont parfois bien optimistes.
La germination est lente et a besoin de chaleur. La germination prend du temps. Pendant toute cette durée, la graine doit rester en contact franc avec le sol humide. Si le sol se dessèche fortement en surface, la germination risque d’être interrompue et affaiblie. Des arrosages lors de longues périodes sèches ou la couverture du sol avec des toiles de jute mouillées entre le semis et la levée sont deux possibilités d’intervention du jardinier.
La température optimale de développement est de 15 à 18ºC. Chez nous, il faut souvent attendre la dernière semaine de mai pour avoir de telles températures dans le sol. Le minimum est 5ºC pour la croissance.
En cas de semis de juin, le panais peut suivre une autre culture récoltée précocement, une laitue ou un épinard par exemple.
La racine pivotante se développe bien si le sol est meuble, c’est important.
Le sol est préparé très finement sur les deux premiers cm de profondeur, afin de garantir le contact franc entre la semence et la terre.
Le sillon de semis fait 1 cm de profondeur. Le contact entre la graine et le sol doit être intime, c’est une des clés de la réussite. Nous tassons bien la graine contre le sol dans le sillon de semis dans la ligne de semis (plombage). Et puis nous recouvrons la semence d’environ 1 cm de terre que nous tassons également.
En fonction de la température du sol, la levée est possible en une dizaine de jours, mais elle peut s’étaler sur plus d’un mois. Pour permettre les binages entre les rangs, il est conseillé de semer en même temps quelques radis. En marquant rapidement les lignes, ils nous permettront de biner l’entre-routes et d’éviter un éventuel envahissement d’adventices.
Le semis à plat
Le semis est réalisé avec une distance entre les rangs de 30 cm et en cordon fin dans la ligne. Quand les panais sont levés, nous éclaircissons la population pour laisser une plante tous les 12 cm dans la ligne.
Le semis sur butte
Désherbage et entretien
L’entretien de la culture est surtout délicat lors des 6 à 8 premières semaines, tant que la levée et le repérage des lignes de semis sont difficiles. Ensuite, le feuillage ample du panais couvre bien le sol et permet de bien concurrencer les plantes adventices.
La récolte peut s’étirer
Au cours de l’été, nous pouvons récolter quelques-unes des feuilles des panais pour confectionner des soupes et pour d’autres usages culinaires. Les feuilles s’associent bien aux courgettes, notamment. Nous pouvons encore utiliser le feuillage lors des premiers arrachages des racines.
La récolte des racines peut s’étaler sur les mois d’hiver. La racine résiste très bien à des températures de -5ºC.
La racine se conserve facilement au champ pour autant que le sol soit drainant et que les ravageurs comme les campagnols et les limaces ne soient pas nombreux.
Lorsque les racines sont récoltées, la conservation en cave n’est pas facile ; les racines se déshydratent vite. Pour limiter leur dessèchement, nous pouvons les couvrir de sable.
Maladies et ravageurs
La culture présente des sensibilités aux maladies et aux ravageurs assez proches de celles de la carotte.
La mouche de la carotte peut provoquer des altérations de la racine. Les carottes sauvages et autres plantes de haies sont des foyers potentiels. Les semis de mai sont les plus vulnérables.
La brûlure du feuillage (Alternaria daucy) peut provoquer des nécroses du feuillage, mais elle survient surtout en cas d’arrosages de la culture, le soir.