Les dépassements des limites maximales de résidus sont restés stables dans l’Union européenne en 2019, indique le rapport annuel de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) sur cette question, publié le 7 avril. Au total, sur les 96.302 échantillons analysés dans l’UE, 96,1 % se situaient dans les limites légales autorisées contre 95,5 % en 2018 et 95,9 % en 2017.
Sur les 3,9 % qui dépassaient la limite maximale de résidus (LMR), 2,3 % étaient non conformes après prise en compte de l’incertitude de mesure. Un chiffre qui est comme à l’habitude plus important dans les produits importés de pays tiers pour lesquels le taux de dépassement atteint 7,8 % et le niveau de non-conformité 5,6 %.
Les dépassements restent plus élevés pour les aliments non transformés que pour les aliments transformés (4 % contre 2,8 %, respectivement). Quelque 53 % des aliments analysés en 2019 ne contenaient aucune trace de pesticides, 16 % une seule molécule et 27 % présentaient des résidus multiples en concentration quantifiable – un chiffre en baisse par rapport à 2018 (29 %) quand une augmentation avait été observée.
La fréquence la plus élevée de résidus multiples dans les produits non transformés a été observée dans les groseilles (72,6 %), les cerises douces (69,2 %), les pamplemousses (68,6 %), la roquette (67,8 %), les raisins de table (66,1 %), les citrons (63,6 %), les fraises (63,6 %) et les poires (60,2 %). Le record est détenu par un échantillon de raisins secs d’origine inconnue dans lequel vingt-huit pesticides différents ont été découverts.
Productions animales : plus de dépassements en bio qu’en conventionnel

« Pas susceptibles de constituer un problème »
Le programme coordonné par l’Union européenne (EUCP) qui couvre, lui, un panier de produits similaires sur une rotation de trois ans, montre que (par rapport à 2016) le taux de dépassement a diminué pour les pêches (passant de 1,9 % à 1,5 %), les laitues (de 2,4 % à 1,8 %), les pommes (de 2,7 % à 2,1 %) et les tomates (de 2,6 % à 1,7 %) mais a augmenté pour les fraises (de 1,8 à 3,3 %), les choux pommés (de 1,1 à 1,9 %), les raisins de cuve (de 0,4 à 0,9 %) et la graisse de porc (de 0,1 à 0,3 %).
L’évaluation de l’exposition aiguë qui a été réalisée pour 182 pesticides estime que la valeur indicative basée sur la santé a été dépassée dans 0,9 % des échantillons. Sur la base de ces éléments, l’Efsa conclut donc, comme chaque année, que les produits alimentaires analysés en 2019 ne sont pas susceptibles de constituer un problème pour la santé des consommateurs.
Perturbateurs endocriniens: des ONG alertent !
Les associations Générations futures et Alerte des médecins sur les pesticides ont publié le 8 avril un rapport dénonçant « les graves lacunes des dossiers d’évaluation de six pesticides perturbant le système endocrinien dont les autorisations arrivent à terme. Celles-ci pourraient avoir comme effet la réautorisation de ces pesticides alors même que la réglementation européenne prévoit l’interdiction (avec quelques dérogations) de la mise sur le marché de perturbateurs endocriniens. Six molécules sont concernées: cyprodinil, fenbuconazole, mepanipyrim, pyrimethanil, ziram, spinosad.