Avec la stratégie « Ma terre, mon élevage », les quatre Ministres veulent mettre en avant une série de mesures destinées à accompagner les éleveurs dans leur travail quotidien.
La promotion de la viande bovine
Confronté aux conséquences des différentes crises sanitaires mais aussi à l’évolution des habitudes de consommation, avec un recul de 25 % de la consommation de viande bovine depuis 2010, le secteur bénéficie de différentes mesures de soutien, passant notamment par la mise en place d’une indication géographique protégée (IGP) pour le Bleu Blanc Belge ainsi que d’une charte Horeca visant à promouvoir les viandes bovines belges auprès des consommateurs. « Il s’agit là d’un signal clair en faveur d’une dynamique locale et durable, susceptible de stimuler et de redynamiser tout le secteur de la viande bovine belge. L’ensemble du secteur est soumis à des normes environnementales, de bien-être animal, sanitaires, sociales, souvent supérieures aux normes en vigueur pour les viandes importées », ont rappelé ministres.
Sont également soutenus la création d’un label valorisant les produits et conscientisant les consommateurs sur l’impact environnemental de ce qu’ils mangent, ainsi que l’étiquetage d’origine pour la viande bovine transformée et les plats préparés à base de viande bovine pour informer le consommateur sur la qualité de la production belge et privilégier la consommation locale.
La valorisation de la viande, la promotion par l’Apaq-W mais aussi par l’ensemble des acteurs de la filière de ses qualités nutritionnelles et de la consommation de morceaux « nobles » produits en Belgique sont également encouragées
Des mesures visent également à lutter contre les appellations usurpées. Il s’agit par exemple de réglementer l’usage des termes faisant référence à la viande pour présenter des produits alimentaires d’origine végétale (ex : steak de soja, burger végétal…).
Collaboration Afsca, Awex et Apaq-W
La communication entre l’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), l’agence wallonne à l’exportation (Awex) et l’agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (Apaq-W) est encouragée, avec notamment la mise en place d’un programme d’actions concerté entre les trois organismes. À titre d’exemple, en accord et en coordination avec l’Apaq-W, l’Awex a fait le choix d’axer l’entièreté de sa stratégie de communication sur le concept du « sur mesure », c’est-à-dire la capacité du secteur wallon à offrir « une viande bovine de qualité et sur mesure », traduit par le message « Tailor made meat (Belgian Beef) ».
Plus de collaboration avec les abattoirs
La collaboration avec les abattoirs, passant par un recensement de l’ensemble des normes à respecter ou encore par le renforcement des moyens de contrôles afin de prévenir les fraudes dont les éleveurs sont eux aussi victimes, est également encouragée.
Les ministres parlent aussi de la mise en place d’une transmission des informations sur l’abattage de l’animal au producteur dans un délai maximum de 24 heures ou de la clarification du coefficient de réfaction appliqué et de l’émoussage.
Enfin, suite aux audits de l’Afsca, des recommandations visant à lutter contre les fraudes dans les abattoirs, à mieux communiquer vers le secteur agricole et à mieux cibler et harmoniser les contrôles ont également été concrétisées.
Levée des embargos et réforme du droit économique
Le Fédéral et la Région s’engagent en outre à « travailler activement » à la levée des embargos russes et chinois « en activant tous les leviers possibles » ainsi qu’à réformer le droit économique afin que les agriculteurs puissent être mieux armés contre les abus de certains acteurs de la chaîne agroalimentaire et mieux protégés dans les accords commerciaux lors desquels « ils ne doivent pas être la variable d’ajustement ».
Un soutien sera apporté à la Directive de la Commission européenne visant à interdire les pratiques déloyales les plus dommageables dans la chaîne alimentaire et une étude sur l’effet cumulatif des différents accords européens sur le secteur agricole sera réalisée.
Encadrement et relance de la concertation chaîne viande bovine
Une attention particulière est également accordée à l’encadrement, avec, entre autres, un renforcement de la cellule « petits producteurs » de l’Afsca et un soutien accru aux coopératives agricoles.
Via les asbl Diversiferm et Accueil Champêtre, les producteurs ont également accès à un accompagnement pour une meilleure valorisation de leurs produits.
Enfin, les ministres rappellent le lancement récent de la plateforme www.celagri.be qui est un outil au service du citoyen-consommateur, des journalistes et des institutions où l’on retrouve des informations sur des questions d’actualité. « Il s’agit d’une source d’information fiable et scientifique pour le monde agricole ».
Les politiques annoncent aussi que la concertation de la chaîne « viande bovine » va être relancée. « Le politique pouvant jouer un rôle de médiateur dans le rapport de force agriculteur/ distributeur parfois déséquilibré ».
Exportations
Enfin, en matière d’exportations, les actions offensives sur les marchés « ouverts » seront poursuivies, l’Awex ayant notamment mis un focus sur la viande bovine dans son programme d’actions 2019. Afin de développer la promotion du secteur à l’étranger, elle s’est donnée comme objectif principal de faire connaître la viande bovine wallonne au travers de ses forces (à savoir ses qualités nutritionnelles et gustatives exceptionnelles et variées).
La production animale, et plus particulièrement l’élevage de bovins, constitue depuis des années le secteur le plus important de l’activité agricole wallonne. La Wallonie c’est plus de 700.000 ha de surface agricole, 8 700 éleveurs et 1,2 million de bovins.
La valeur de la production bovine en Belgique est de 1,1 milliard d’euros dont 43 % en Wallonie. Le secteur représente 16 % de la valeur totale de la production agricole en Belgique.
La filière génère des emplois non seulement en amont, mais aussi en aval, notamment sur la partie découpe et transformation. Pour la Wallonie, cela représente environ 9.100 emplois en amont et sur la production agricole, 2.700 emplois en aval et 700 dans la distribution.
Après avoir atteint un maximum de 1.500.000 têtes en 1995, le nombre total de bovins recensés en Wallonie n’a cessé de diminuer. Le cheptel bovin moyen par exploitation est actuellement de 135 têtes de bétail en moyenne par exploitation détentrice (66 têtes en 1990, +2,8 % par an). Le nombre de détenteurs de bovins n’a cessé de diminuer au fil du temps. De 1990 à 2016, il s’est réduit de 62 %, soit − 3,7 % par an. Ce nombre s’établit en 2016 à 5.870 unités, ce qui représente 67 % des détenteurs de bovins. On constate par ailleurs un agrandissement du troupeau moyen de vaches allaitantes. On atteint ainsi 45 vaches allaitantes en 2016 (contre 19 en 1990).
La Wallonie compte 49 % des détenteurs mais 59 % du cheptel national de vaches allaitantes.
Dans le contexte de préoccupations relatives au bien-être animal et à l’environnement, la production de viande bovine en Wallonie possède de réels atouts. L’élevage wallon est en effet lié à l’utilisation de la prairie, un réservoir important de carbone qui participe également au bien-être animal.