Accueil Maïs

Maïs: des stratégies pour une lutte herbicide optimale (II)

Après un premier volet paru dans notre édition du 17 mars, voici la deuxième partie de notre dossier consacré aux recommandations du Centre indérepndant de promotion fouragère, Cipf. Au menu : les conditions d’emploi très contraignantes pour une série de produits, les nouveautés sur le marché et le spectre d’action actualisé des molécules disponibles.

Temps de lecture : 3 min

Commençons par les zones tampons et l’attention exigée lors de l’utilisation de certains herbicides.

Soyez attentifs avec certains produits

Outre les zones tampons établies en vue de protéger les organismes aquatiques, une nouvelle contrainte est venue s’ajouter à certains produits de protection des plantes depuis le 4 septembre 2015. Lorsqu’un produit provoque des effets néfastes sur les plantes non ciblées et arthropodes/insectes non ciblés, l’utilisation de jets anti-dérive est obligatoire afin de réduire la dérive autant qu’il est nécessaire. Lorsque cette mesure de réduction de la dérive est nécessaire, cela est indiqué sur l’étiquette par la phrase de précaution SPe3 suivante : « Pour protéger les plantes non-ciblées et les arthropodes/insectes non ciblés, appliquer obligatoirement un pourcentage minimum de réduction de la dérive (voir mesures de réduction du risque). »

désherb1

Pour ces produits, il faut appliquer la technique de réduction de la dérive (50 %, 75 % et 90 %) indiquée sur l’étiquette sur l’ensemble de la parcelle. Le tableau 1 reprend les produits concernés par cette restriction en culture de maïs.

désherb2

Le tableau 2 synthétise toutes les zones tampons à respecter en fonction de la présence ou non d’une eau de surface et du type d’eau rencontrée en bord de parcelle pour les produits utilisés en culture de maïs en Région wallonne.

Nouveaux produits sur le marché

Adengo TCMAX

Ce produit commercialisé par Bayer Cropscience contient 225 g d’isoxaflutole, 90 g/l de thiencarbazone-méthyl et 150 g cyprosulfamide par litre. Il se présente sous forme d’une suspension concentrée (SC).

Il est agréé de la préémergence jusqu’au stade 3e feuille visible du maïs à la dose maximum de 0,33 l/ha. Les essais menés au Cipf en 2016 ont permis de confirmer sa bonne efficacité contre panics pied-de-coq, panics schinzii, sétaires, ray-grass, lamiers, morelles, séneçons, rumex issus de semences, renouées des oiseaux, renouées persicaires et renouées des oiseaux. La sensibilité de ces deux dernières adventices à ce produit constitue un atout important dans des traitements sans terbuthylazine.

Parallèlement au durcissement des conditions d’emploi de certains  herbicides, de nouvelles solutions sont proposées par l’industrie phyto. Objectif: éliminer la concurrence des adventives au profit du rendement  de la culture.
Parallèlement au durcissement des conditions d’emploi de certains herbicides, de nouvelles solutions sont proposées par l’industrie phyto. Objectif: éliminer la concurrence des adventives au profit du rendement de la culture. - M. de N.

Capreno TCMAX

Cette nouvelle association commercialisée par Bayer Cropscience contient 345 g de tembotrione, 134 g d’isoxadifen-ethyl et 68 g de thiencarbazone par litre. Agréée à la dose de 0,29 l, du stade 2e jusqu’au stade 4e feuille visible, elle se présente sous forme d’une suspension concentrée. Seule, elle est utilisée avec une huile de colza estérifiée (Actirob B à 1 l).

Son spectre est assez semblable à celui du Laudis OD qui contient également de la tembotrione. Sa dose d’utilisation avec partenaire est de 0,20 l/ha ce qui correspond à 1,5 l/ha de Laudis. La thiencarbazone apporte un complément d’efficacité contre les renouées et érodium.

À cette dose de 0,2 l/ha, cette association n’est toutefois pas toujours parfaitement suffisante contre les chénopodes.

Onyx

Ce produit commercialisé par Belchim Crop Protection contient 600 g de pyridate par litre. Sous forme de concentré émulsionnable, il est agréé à la dose de 1,5 l en postémergence du stade 2 à 8 feuilles visibles contre dicotylées annuelles. Il est très efficace contre chénopodes, amarantes, morelles, fumeterre, galinsoges, érodiums, datura…

Dans les schémas sans terbuthylazine, il permet de booster la destruction des adventices sensibles aux tricétones (mesotrione, sulcotrione et tembotrione) et d’apporter un effet de synergie à celles-ci.

Les essais menés par le Cipf depuis 4 ans ont d’ailleurs permis de mettre en évidence cette synergie entre la mésotrione et le pyridate contre les matricaires, mercuriales, mourons des oiseaux et souchets comestibles. Contre ces derniers, l’agréation permet d’appliquer au maximum 1,67 l/ha en application simple ou fractionnée.

spectre

Guy Foucart, Fabien Renard, Jean-Paul Mazy

et Michaël Mary, Cipf, Ucl, Louvain-la-Neuve

A lire aussi en Maïs

Les clés du choix variétal pour le sud du sillon Sambre-et-Meuse

Maïs Le Cipf et le Cpl-Vegemar collaborent à l’étude de variétés de maïs les plus adaptées aux régions agricoles du sud du pays. Près de quarante variétés très précoces à demi-précoces ont été évaluées l’an dernier, dans un réseau qui leur est spécialement dédié, et les résultats obtenus ont été comparés avec ceux des années antérieures. En voici la synthèse, ainsi que les recommandations associées, pour opérer un choix optimal, ce printemps.
Voir plus d'articles