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Les agroéquipements sur le marché français: croissance confirmée mais… ralentissement en vue!

La reprise se confirme pour les industriels français de l’agroéquipement dont le secteur affiche une croissance à deux chiffres au premier semestre, a indiqué fin octobre Axema, leur syndicat. Sur les six premiers mois de 2019, le marché français du neuf est à +15 % en glissement annuel (après +11 % sur 2018). Mais le secteur anticipe déjà un ralentissement.

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Trois facteurs interviennent, estime Jean-Christophe Régnier, président de la commission économique d’Axema, l’Union des industriels français de l’agroéquipement. « La conjoncture agricole apparaît favorable, avec une amélioration des marges soutenue par des productions et des prix en hausse », détaille-t-il.

« Deuxièmement, il y a un effet de rattrapage des investissements dans les exploitations de grandes cultures, qui après avoir été très peu élevés entre 2014 et 2017, sont repartis en 2018 et 2019 », souligne également David Targy, responsable du pôle économique. Enfin, un « effet valeur » intervient : « La demande s’oriente vers des équipements plus puissants, plus qualitatifs, vers des technologies plus avancées », d’après lui. À titre d’exemple, la puissance moyenne du tracteur standard est passée de 120 ch en 2008 à 145 ch en 2019.

La France, exception en Europe

Les ventes des industriels français montrent toutefois une croissance plus modérée, la moitié de l’activité étant tournée vers l’export. Au premier semestre, leur chiffre d’affaires ressort à +5,3 %. Un net ralentissement est intervenu au deuxième trimestre, en raison d’une demande internationale plus faible.

En effet, les exportations de matériels agricoles ont chuté de 8,3 % sur la période d’avril à juin, après trois premiers mois dans le vert (+6,8 %). « L’agroéquipement en Europe glisse dans la récession », considère David Targy. « Pendant ce temps, le marché national affiche une santé insolente. » La France est le seul pays de l’Union européenne où les industriels anticipent une hausse de leur chiffre d’affaires dans les six mois.

Ralentissement prévu

Le secteur anticipe néanmoins un ralentissement de l’activité en France. D’abord, parce que les prix céréaliers ont fléchi sous l’effet de bonnes récoltes. Axema observe aussi des productions en baisse pour des secteurs clés : « dans la viticulture, la production est annoncée en baisse de 12 % ».

Pour 2020, les agroindustriels français se montrent à la fois prudents et sceptiques.
Pour 2020, les agroindustriels français se montrent à la fois prudents et sceptiques. - J.V.

En élevage, la situation est jugée contrastée avec des segments bien orientés (porcin, bovin lait) et d’autres qui souffrent (œuf, volaille, bovin viande), selon le syndicat. Autant d’éléments qui incitent les industriels à une grande prudence pour le reste de l’année et encore davantage concernant l’an prochain.

Axema table sur un marché français du neuf à +8 % en valeur sur l’année 2019.

Scepticisme pour 2020

Les résultats de l’enquête de conjoncture montrent que les industriels des agroéquipements restent « sceptiques » par rapport à l’évolution du marché français en 2020, indique le syndicat.

Ne constatant pas encore de dégradation de leurs carnets de commandes, ils sont une majorité à penser que le secteur va se maintenir au même niveau qu’en 2019 (55 % des répondants). Les industriels « s’interrogent sur les conséquences de la situation économique des agriculteurs et sur les éventuelles conséquences du débat concernant la place de l’agriculture dans la société », explique Axema.

Questionnés sur les perspectives par segments, les dirigeants se montrent réservés en ce qui concerne les grandes cultures et les espaces verts, et très réservés pour l’élevage. Ils perçoivent toutefois un potentiel de croissance dans la viticulture et le maraîchage. Axema prévoit un marché des agroéquipements neufs à 5,484 milliards d’euros en 2020 (-5 %).

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