Cepicop - actualité – céréales: fertilisation, régulation… et protection des cultures d’hiver et de printemps

Les escourgeons ont bien profité des températures anormalement élevées enregistrées la semaine dernière.
Les escourgeons ont bien profité des températures anormalement élevées enregistrées la semaine dernière. - M. de N.

Les 16 parcelles d’escourgeon suivies par le Cepicop sont majoritairement au stade du 2e nœud (32). Une des parcelles observées atteint déjà le stade dernière feuille pointante (37) mais d’autres sont encore au stade du premier nœud (31).

Fertilisation azotée…

Les escourgeons ont profité des températures que l’on pourrait considérer comme estivales de la semaine dernière. La plupart des parcelles se trouvent actuellement au stade 2e nœud (32). Les variétés les plus précoces, comme par exemple LG Zebra, se trouvaient le lundi 13 avril au stade dernière feuille pointante (37) à Gembloux. L’application de la dernière fraction ne doit cependant pas encore être appliquée, même sur les variétés les plus précoces.

… et protection des escourgeons

Pour les parcelles avec une faible pression en maladies, il convient d’attendre le stade « dernière feuille étalée » (39) pour réaliser le traitement fongicide.

Seule la pression en rouille naine ou en rhynchosporiose sur variétés sensibles à l’une ou l’autre de ces maladies pourrait être préoccupante et nécessiter un premier traitement. Le temps plutôt sec annoncé cette semaine ne favorise pas la dispersion des maladies fongiques. Si une pression importante d’une maladie est observée sur variété sensible, un traitement peut être envisagé au stade montaison. Il convient donc d’observer l’état sanitaire des parcelles et traiter uniquement là où les maladies sont bien visibles sur les étages supérieurs, ceci pour éviter que les maladies ne s’installent sur les dernières feuilles. Dans ce cas, il est conseillé de privilégier un fongicide à base de triazole voire une strobilurine (contre la rouille naine) en mélange avec un triazole pour le traitement de montaison. En présence faible de maladies et/ou de marché défavorable, on pourrait se contenter d’une dose réduite de fongicide à ce stade, voire de faire l’impasse.

Les produits SDHI (efficaces sur la rouille et la rhynchosporiose) sont à réserver pour le traitement de dernière feuille (39). Parmi les triazoles, l’efficacité du prothioconazole se démarque sur l’helminthosporiose et est à privilégier idéalement pour le traitement en 39. Par souci de lutte contre les résistances, il est vivement conseillé de n’utiliser qu’une seule fois par saison chaque molécule fongicide et d’alterner les différentes substances.

Froment

Plus de la moitié des 30 parcelles de froments observées dans le réseau sont au stade épi 1cm (30) et un tiers d’entre elles, au premier nœud (31). Quelques parcelles sont encore en fin de tallage (29) ou parfois atteignent déjà deux nœuds (32).

Protection fongici de

La septoriose est bien présente sur certaines parcelles et une attention devra être portée pour le stade clef pour cette maladie qui le 2e nœud (32). Aucun foyer actif de rouille jaune n’a été mentionné dans le réseau cette semaine mais des pustules sont observées sur certaines variétés sensibles.

Les conditions actuelles permettent d’écarter l’idée d’un quelconque traitement cette semaine pour les parcelles qui n’atteignent pas deux nœuds. Au stade 31, un traitement peut parfois être envisagé contre la rouille jaune uniquement dans les parcelles emblavées avec une variété très sensible à cette maladie.

Le temps plutôt sec annoncé pour cette semaine n’est pas de nature à favoriser pas la dispersion des maladies fongiques.
Le temps plutôt sec annoncé pour cette semaine n’est pas de nature à favoriser pas la dispersion des maladies fongiques. - M. de N.

Les variétés suivantes sont à surveiller : Anapolis, Bennington, Bergamo, Gleam, Graham, Kws Dorset, Kws Smart, Kws Talent et Mentor. Des pustules de rouille jaune ont été signalées vers Tournai sur Kws Smart cette semaine et sur Gleam à Ath, fin mars déjà. Attention, chaque parcelle comporte ces spécificités et conditions climatiques et une observation au champ permet d’évaluer la situation réelle.

Fertilisation azotée et régulateur

En fonction des variétés et des régions agricoles, les semis réalisés durant le mois de novembre ont maintenant atteint le stade « épis à 1 cm ». À ce stade (redressement), il y a lieu de penser à apporter le second apport d’azote (schéma en 3 fractions la fumure de référence conseillée est de 60 N) ou d’appliquer le premier apport en azote (schéma en 2 fractions la fumure de référence conseillée est de 90 N).

Ensuite, le traitement régulateur peut également être appliqué dès le stade redressement et jusqu’au stade 2 nœuds. L’efficacité de ce traitement est principalement basée sur les conditions d’application. Il faut donc une céréale en pleine croissance ainsi que des bonnes conditions climatiques (température supérieure à 12ºC pendant plusieurs heures).

Triticale

Les triticales sont au stade du premier nœud (31) ou 2e (32). Dans plusieurs essais, les plantes ont largement passé le stade 31 et vont rapidement atteindre le stade 32 avant la fin de cette semaine pour les variétés précoces.

On observe une forte pression en rouille jaune (souche spécifique au triticale) depuis plusieurs jours sur les variétés sensibles comme notamment Ramdam. Un traitement peut être judicieux sur ces parcelles.

Orges brassicoles de printemps

Contrairement à l’année dernière qui avait été marquée par des semis très précoces (fin février), la patience était de mise cette année pour implanter les céréales de printemps.

Les températures élevées de la semaine dernière ont permis des levées homogènes et rapides. Les orges semées à Ath le 24 mars se trouvent au stade 2 feuilles. Les orges semées plus tardivement à Lonzée (le 6 avril) ont bénéficié de la météo clémente de la semaine dernière et sont actuellement au stade 1 feuille tout comme les orges semées à Liernu le 1er avril. Les levées rapides et un roulage des semis ont permis, dans la plupart des situations, d’éviter les dégâts d’oiseaux.

Une orge brassicole de printemps est une culture qui se développe rapidement et qui a, en général, des besoins précoces en azote. Dans les conditions de référence, et si les reliquats azotés moyens en sortie d’hiver sont de l’ordre 60 kg N/ha sur 90 cm, la fumure conseillée est de 90 kg N/ha dès le début de la végétation. Ce premier apport pourra être renforcé par 20 à 40 kg N/ha au stade redressement si la culture paraît carencée. Attention, cette fumure est valable si la parcelle ne présente pas des reliquats trop élevés et si elle n’est pas trop riche en humus. Dans le cas contraire, la fumure devra être adaptée. La prudence doit être le maître mot pour la gestion de la fertilisation azotée en orge brassicole.

Froment + pois

Pour les semis de froment + pois réalisé début novembre, les stades de développement pour l’application de la première fumure sont atteints (stade tallage-redressement). Le premier apport (40 kg N/ha) peut donc être appliqué.

Il n’est pas nécessaire d’apporter plus d’engrais car l’association du froment d’hiver et du pois protéagineux d’hiver permet aux froments de profiter des nodosités du pois qui apporteront également de l’azote aux froments.

A. Legrève et A. Nysten,

coordination scientifique « maladies »;

B. Bodson, R. Meurs, G. Jacquemin,

« phytotechnie »;

X. Bertel

, coordinateur Cadco

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