Le rinçage efficace du pulvérisateur au champ: pas seulement une question de volume d’eau!
Rincer correctement son pulvérisateur au champ avec un minimum d’eau, c’est possible ! Cela nécessite cependant de respecter quelques recommandations techniques. Mettre en œuvre ces conseils, c’est réduire les volumes d’eau claire nécessaires et améliorer son rendement chantier.
Le rinçage interne du pulvérisateur est une opération indispensable et systématique à réaliser en fin de chantier de pulvérisation. En raison de contraintes techniques, les pulvérisateurs ne sont jamais complètement vides à la fin d’un traitement. Il reste un fond de cuve résiduel qui, pour être vidangé, doit être dilué. Cette opération de dilution peut être gourmande en eau surtout si, en plus, il reste un volume important de bouillie non utilisée. Or les volumes d’eau claire embarqués sont limités.
En appliquant certaines recommandations, il est cependant possible de réduire ses besoins en eau pour le rinçage interne, ce qui permet de recourir à la cuve d’eau claire pour d’autres usages au champ tels que le lavage de la carrosserie ou le nettoyage des filtres. Gérer la totalité des effluents phytos au champ est possible et représente une solution moins coûteuse comparativement aux installations nécessaires pour travailler à la ferme.
Conseil 1 : limitez les surplus de bouillie à la fin du traitement !
L’objectif est de pulvériser jusqu’à désamorçage complet de la pompe afin de vider le plus possible la cuve sur la parcelle traitée et limiter le fond de cuve résiduel. Cela nécessite de calculer la quantité exacte de bouillie nécessaire au traitement et d’être précis lors du remplissage. En limitant le volume résiduel dans la cuve, moins d’eau claire sera nécessaire pour le rinçage.
Conseil 2: fractionnez la dilution au 100e !
Figure 1: en fractionnant le rinçage en plusieurs étapes, on réduit le volume d’eau nécessaire (source : calculatrice de dilution Protect’eau).
Après chaque étape de dilution, le volume dilué doit être pulvérisé sur la parcelle venant d’être traitée jusqu’au désamorçage de la pompe. Il est conseillé de pulvériser à grande vitesse et à faible pression.
Une fois dilué au 100e, le dernier fond de cuve, de même que les volumes d’eau pour tous les rinçages supplémentaires, peuvent être vidangés au champ, sur une aire enherbée ou sur une aire étanche à la ferme, pour peu que la dalle soit connectée à un stockage ou un système de traitement des effluents phytos.
Pour estimer le nombre de rinçages et les volumes d’eau nécessaires pour diluer votre fond de cuve au 100e, une « calculatrice de dilution » est disponible sur le site internet www.protecteau.be – Phytos > Pulvérisations > Remplissage, rinçage et nettoyage du pulvérisateur. Après avoir complété les paramètres liés au pulvérisateur (volume de fond de cuve résiduel et capacité de la cuve de rinçage), l’outil calcule le nombre d’étapes de la dilution et les quantités d’eau nécessaires pour atteindre la dilution au 100e et pouvoir effectuer la vidange conformément à la réglementation (tableau 1). Pour une vidange réalisée conformément à la réglementation, l’utilisateur complète 3 paramètres liés au pulvérisateur et la calculatrice fait le reste !
Conseil 3 : nettoyez les filtres au champ !
À la fin de la procédure de rinçage, le nettoyage des filtres, après démontage, est une opération indispensable pour éviter les risques de colmatage. Cette opération est conseillée au champ si l’objectif est de ne ramener aucun effluent phyto à la ferme. Pour cela, les filtres doivent être facilement accessibles et démontables au champ (figure 3).
Conseil 4 : évitez les rinçages superflus !
Une mauvaise expérience de rinçage conduit parfois certains professionnels à utiliser des quantités d’eau excessives par mesure de sécurité. Pourtant, un nettoyage approfondi et de grosses quantités d’eau ne sont pas nécessaires, la plupart du temps. Une simple dilution est généralement suffisante pour :
– les traitements réalisés sur une même culture ou sur une culture compatible (vérifier si le produit est agréé pour la culture suivante) ;
– les traitements suivis d’un épandage d’azote liquide ;
– les traitements fongicides et insecticides.
Conseil 5 : choisissez un pulvérisateur bien conçu et bien équipé !
Le nettoyage du pulvérisateur au champ peut être facilité par une conception bien étudiée et une série d’équipements utiles :
– cuve de forme arrondie plus facile à rincer ;
–
– programme de rinçage automatique ou semi-automatique ;
– circulation continue ;
– capteurs de pression ou volucompteur pour un remplissage précis ;
– kit de lavage externe ;
– filtres démontables même cuve pleine.
Obligations légales pour rincer et nettoyer au champ
Pour le rinçage et le nettoyage interne, une cuve d’eau claire est indispensable. Elle doit être d’une taille suffisante pour diluer le fond de cuve au 100e, effectuer le nettoyage de la cuve et les différents rinçages et éventuellement, nettoyer l’extérieur du pulvérisateur.
La performance du nettoyage étant améliorée par la présence d’une buse de rinçage interne (exemples en figure 4) dans la cuve principale, le volume de la cuve d’eau claire sera égal à :
> 10 % du volume nominal de la cuve principale, en cas de présence d’une buse de rinçage interne ;
> 20 % du volume nominal de la cuve principale, en l’absence d’une buse de rinçage interne.
La cuve d’eau claire peut être embarquée ou connectable au pulvérisateur.
Pour le lavage externe, en plus de la cuve d’eau claire, il faut disposer d’une lance ou d’un pistolet raccordé à une pompe ainsi que d’un tuyau d’une longueur suffisante. Des kits de lavage embarqués existent sur certains modèles de pulvérisateurs (figure 5). Il est aussi possible de s’équiper avec un kit de lavage autonome.
Infos
Des questions pour optimiser l’usage de votre cuve d’eau claire lors du nettoyage de votre pulvérisateur ? N’hésitez à contacter votre conseiller Protect’eau pour un avis gratuit, neutre et confidentiel. Plus d’infos également sur www.protecteau.be.