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Semer et élever ses plants à repiquer

Dans le calendrier de jardinage du Sillon Belge du 3 février (disponible aussi sur notre site), nous pouvons repérer facilement les espèces de légumes qui se cultivent en semant directement et celles qui seront semées en pépinière et plantées ensuite à leur emplacement au potager. Dans le tableau, un petit « p » indique cette étape de la plantation et son époque dans l’année.

Temps de lecture : 5 min

Les informations techniques reprises sur l’emballage ou le catalogue du semencier sont précieux également. Elles permettent de nuancer les informations générales selon la précocité ou les exigences de luminosité de chaque variété. Par exemple, les variétés de laitues de printemps sont sélectionnées pour leur bon comportement en période de jours à longueur croissante. Celles d’été ont été sélectionnées pour leur bonne résistance à la chaleur.

Comment s’y prendre ?

Lorsque nous semons pour produire des plants à destination de notre potager, ne nous fions pas qu’à notre mémoire. Notons bien les dates de semis et surtout le nom des variétés. Pour les paquets plus anciens, notons également la référence du lot ou la date conseillée d’utilisation. Si la germination de ce lot était très mauvaise, il ne sert plus à rien de conserver le paquet. À ce propos, les semenciers sont généralement très prudents. Il est fréquent que des lots anciens germent encore assez bien après la date limite conseillée, pour autant que la conservation des paquets ouverts se soit faite à l’abri de l’humidité, de la chaleur et de la lumière.

En pratique

La terrine de semis ou les godets sont emplis de terreau de semis jusqu’à 1 cm du bord. Nous nivelons la surface et tassons pour obtenir un lit de semis régulier.

Nous posons les graines en les distançant. Pour les terrines dans lesquelles nous semons en même temps plusieurs variétés, il est plus facile d’aligner chacune d’entre elles pour l’identification ultérieure.

Examinons régulièrement le développement des radicelles dans le godet.  Quand elles commencent à sortir de la motte, il est temps d'envisager la plantation  à l'emplacement définitif ou la transplantation dans un contenant plus volumineux.
Examinons régulièrement le développement des radicelles dans le godet. Quand elles commencent à sortir de la motte, il est temps d'envisager la plantation à l'emplacement définitif ou la transplantation dans un contenant plus volumineux.

Ensuite, nous recouvrons de ¼ à ½ cm de terreau de semis et humectons-le tout avec de l’eau à température ambiante. Pendant toute la durée de l’élevage, nous utiliserons de l’eau tempérée pour les humectations ou arrosages.

L’emploi d’eau froide ferait chuter la température du lit de germination pendant plusieurs heures. La durée de la germination serait alors beaucoup plus longue et la réussite serait moins bonne.

Semer en terrine, en godets ou en mottes pressées

À chaque opération de repiquage, la plante est freinée dans son développement avant de se réenraciner et de reprendre.

D’une part, le repiquage permet d’enterrer partiellement des plantes qui auraient filé par manque de luminosité, du moins pour les espèces qui le tolèrent (tomates, poivrons, aubergines, choux). Un semis en terrine prend moins de place qu’une pépinière de godets, cela peut être intéressant si nous ne disposons pas d’une serre ou d’un abri chauffé équivalent.

Petites ou grosses mottes, petit ou grand godet ?

Ce n’est pas anodin. Une grosse motte pressée, un godet de plus grand volume mettent à disposition de la plante une plus grande quantité de nutriments et un plus grand volume d’extension du globe racinaire. L’élevage peut y durer plus longtemps, ce qui est intéressant au printemps. Les plantes restent sous abri plus longtemps, protégées du froid.

Un inconvénient, il faut plus de terreau et le prix de revient est donc un peu plus élevé. Mais l’avantage est net au printemps (protection sous abris plus longtemps) et pour les jardins en carré (plantation plus tardive possible et donc occupation d’un espace de production durant une plus courte période).

Quand l'élevage se passe à une température favorable mais avec trop peu de lumière,  les plantes «filent». Elles s'allongent excessivement vers la source de lumière disponible.  Ce sera le cas près une fenêtre dans un endroit chaud, par exemple. Un apport  complémentaire de lumière ou un panneau blanc du côté opposé à la fenêtre  permettent de corriger ce défaut d'installation.
Quand l'élevage se passe à une température favorable mais avec trop peu de lumière, les plantes «filent». Elles s'allongent excessivement vers la source de lumière disponible. Ce sera le cas près une fenêtre dans un endroit chaud, par exemple. Un apport complémentaire de lumière ou un panneau blanc du côté opposé à la fenêtre permettent de corriger ce défaut d'installation.

Un choix judicieux : confectionner des grosses mottes pour les premiers semis de l’année, des petites par la suite.

Quand repiquer de la terrine vers le godet ?

Lorsque la première vraie feuille ou les premières vraies feuilles commencent à apparaître (selon l’espèce de légume), la plante se développe de plus en plus en indépendance des réserves de la graine dont elle est issue. C’est un bon stade pour procéder au repiquage.

Nous soulevons la plantule à l’aide d’une fourchette en emportant avec elle une motte de terreau accrochée aux racines. Nous installons la plantule dans son nouveau milieu, godet ou motte pressée. Pour la manipulation, évitons de tenir la plantule par la tige : nous risquerions de provoquer des lésions avec des effets sur toute la durée de vie de la plante. En la tenant par une feuille, les éventuelles lésions auront moins d’incidence.

Une question de lumière

Le jardinier qui ne dispose que de peu d’espace chauffé et bien éclairé pour produire ses plants peut envisager une solution avec éclairage artificiel. Il s’agit d’installer des lampes à lumière blanche, à une distance d’une dizaine de cm des plantes. Les lampes apportent la lumière et un peu de chaleur. Elles peuvent apporter la lumière à elles seules ou être un complément à la lumière d’une fenêtre de maison. Veillons à respecter une période sans lumière d’au moins 6 heures par cycle de 24h.

La germination se passe aussi bien dans un petit pot que dans un grand. Mais la durée  de l'élevage pourra être plus longue dans des pots plus grands. C'est intéressant  au printemps pour anticiper la production et pour les jardins potagers  de petite dimension pour épargner de la surface.
La germination se passe aussi bien dans un petit pot que dans un grand. Mais la durée de l'élevage pourra être plus longue dans des pots plus grands. C'est intéressant au printemps pour anticiper la production et pour les jardins potagers de petite dimension pour épargner de la surface.

Des godets en papier ?

Les godets peuvent être constitués de différents matériaux recyclés pour autant que nous aménagions des trous de drainage pur permettre l’évacuation de l’eau en excès. Nous pouvons aussi constituer des rouleaux en papier, à la façon de gros cigares, que nous remplissons de terreau. Les plantes pourront être transplantées au potager avec leur contenant.

Endurcir les plants

L’endurcissement est une étape très importante. Les plantes élevées dans des conditions de croissance idéales peuvent souffrir si on les installe brutalement dans des conditions de chaleur, de sécheresse ou de grand vent. Nous pouvons organise une transition, c’est la période d’endurcissement. Elle consiste à déplacer les plantes encore installées dans leur godet de l’endroit de l’élevage vers l’extérieur à un endroit protégé des vents forts et de l’ensoleillement vif. Après quelques jours, les plantes sont prêtes à être installées à leur emplacement définitif.

Notons que l’endurcissement est surtout important en période sèche et ensoleillée. Lorsque le temps est couvert, la différence d’humidité, principale source du stress dans ce cas-ci, est moins importante.

F.

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