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50 fois plus cher, écœurés par cette triste réalité!

En ouvrant les publicités toutes boîtes récemment, nous avons bondi, écœurés par l’annonce d’une promo fraîcheur d’une grande chaîne de magasin !

Temps de lecture : 2 min

L’offre est alléchante et présente un rabais de 20 % pour des produits décrits comme frais, de qualité supérieure, toujours à bas prix, toujours proches de chez vous. « Pommes de terre extrafermes, emballées, origine : Belgique / France : 2 € pour 2 kg au lieu de 2,49 €», peut-on lire !

Ce qui nous révolte, c’est de constater que notre marchandise, elle, est vendue actuellement à 20 € la tonne départ ferme. Nous sommes toujours le premier maillon de la chaîne qui voit le prix de ses produits augmenter d’un maillon à l’autre pour arriver au dernier maillon avec dans ce cas, un prix 50 fois plus élevé. Vous nous direz : la plus-value se situe au niveau des transports, du triage, de l’emballage… Quand même, il ne faut pas être grand mathématicien pour voir l’importante marge de la grande distribution ! 0,02 € X 50 = 1 €. Oui, ces pommes de terre sont revendues 50 fois plus cher !

Qui peut bien se targuer de vendre 50 fois plus, soit une marge de 5000 % ?! 0,02 X 5000 % = 1 €

En souriant « jaune », est-ce vraiment la politique de soutien aux petits producteurs locaux, aux petites exploitations familiales… C’est tellement facile de s’octroyer de gros bénéfices quand la matière première est à vil prix ! C’est tellement facile d’afficher une ristourne de « - 20 % » pour quand même s’en mettre plein les poches en donnant l’illusion de casser les prix et en affichant un prix formidable !

Voilà la triste et générale réalité des agriculteurs qui doivent produire du bon et pas cher permettant aux intermédiaires de s’assurer une bonne marge bénéficiaire ! Et surtout sans risques ! Cette triste situation fait partie de notre quotidien que ce soit pour le blé, la viande, les betteraves, les légumes…

Mais au final, qui prend les risques au cours d’une année ? Qui doit produire correctement en subissant les aléas de la météo ? Qui doit payer les audits, les labels ? Qui doit se stresser pour respecter toutes les normes des cahiers des charges et subir ensuite des contrôles pour tout vérifier ? Qui expose de l’argent pendant des mois pour les semis, les engrais, la phyto, les stockages les frais d’entreprise avant de recevoir le fruit de sa récolte

Qui ???? Nous, les exploitants agricoles de moins en moins nombreux pour se faire entendre et surtout se faire comprendre.

Catherine et Constantin d’Obigies

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Voix de la terre Il n’aura fallu que cinq jours ! Lundi matin, l’énorme vieille ferme dressait encore ses murs orgueilleux au milieu du village, défiant le temps et les saisons depuis trois cents ans. Vendredi soir, elle n’était plus là, tout simplement ! Disparue, envolée, comme si elle n’avait jamais existé. Un bulldozer, deux pelleteuses, ainsi qu’une noria de très gros tracteurs attelés de bennes, ont tout rasé et enlevé en quelques dizaines d’heures. Sur le terre-plein ainsi dégagé, sera bientôt construit un complexe de vingt appartements. L’un après l’autre, les derniers témoins de la vie agricole d’autrefois disparaissent des paysages intérieurs de nos localités.
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