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Cadco – actualité – céréales: jaunisse nanisante, infestation en cours

La douceur a favorisé les vols de pucerons que l’on retrouve dans tous les champs du réseau. Ces conditions météorologiques sont également favorables aux cicadelles abondamment présentes dans les céréales.

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Les observations menées le 22 octobre dans un réseau de 23 parcelles réparties dans le Hainaut (Ath, Wiers), le Brabant wallon (Jandrain 1 et 2, Ophain BS, Ramilies), les provinces de Liège (Bleret, Fexhe-Slins, Mortroux, Pailhe, Verlaine) et de Namur (Anthée, Biesmerée, Clermont 1 et 2, Corroy-le-château, Falmagne, Foy-Notre-Dame, Meux, Rhisnes 1 et 2, St-Denis, Thy-le-château) montrent que les cultures d’escourgeon les plus développées sont au stade tallage. D’autres se situent à des stades plus précoces (entre 1 et 3 feuilles), tandis que les premiers froments commencent à lever, les plus avancés étant au stade deux feuilles.

Les froments récemment levés en attestent, la douceur a été favorable aux vols de pucerons que l’on retrouve dans tous les champs du réseau. Ces conditions météorologiques sont également favorables aux cicadelles qu’on observe abondamment en céréales.

Les cicadelles ne sont pas nuisibles, mais elles peuvent être le vecteur du virus du pied chétif du blé, jusqu’ici inconnu dans nos régions.
Les cicadelles ne sont pas nuisibles, mais elles peuvent être le vecteur du virus du pied chétif du blé, jusqu’ici inconnu dans nos régions. - Cadco

Les cicadelles sont des petits insectes qui progressent par bonds suivis de vols maladroits sur un ou deux mètres. En céréales ce sont des cicadelles vertes qui sont le plus observées. Ces insectes sont très mobiles et peuvent très rapidement recoloniser des champs traités. Ceci ne signifie pas que les champs ne soient plus protégés par l’insecticide, mais simplement que ces insectes progressent très vite.

Ces cicadelles ne sont pas nuisibles. Elles sont néanmoins sous surveillance, parce qu’elles peuvent être vectrices du virus du pied chétif du blé. Celui-ci est présent dans le Centre de la France, mais n’a encore jamais été observé en Belgique.

En escourgeon

Dans les champs d’escourgeon traités par pulvérisation vers le 17-20 octobre, les populations de pucerons sont le plus souvent inexistantes. Toutefois, certains champs traités à un stade précoce (1-2 feuilles) peuvent avoir été recolonisés jusqu’à un niveau de 10 % des plantes.

Dans les champs d’escourgeon non traités, les populations vont de 0 à 24 % de plantes occupées par au moins un puceron.

Vue d’un puceron aptère.
Vue d’un puceron aptère. - Cadco

Rappelons que les variétés tolérantes au virus de la jaunisse nanisante de l’orge (à savoir Rafaela, Domino, Novira, LG Zebra et Hirondella) ne justifient aucun traitement insecticide et ce, quel que soit le niveau d’infestation des pucerons qui y serait constaté.

En froment et épeautre

Les populations de pucerons vont de 3 et 8 % de plantes occupées par au moins un puceron. Jusqu’ici, aucun puceron analysé cette année n’est virulifère. On peut dès lors considérer qu’au champ, la proportion de pucerons porteurs du virus de la jaunisse nanisante est très faible.

Ces informations concernant la proportion de pucerons porteurs du virus de la jaunisse nanisante donnent une indication, mais pas une idée précise. Aussi, les champs dont plus de 10 % des plantes sont porteuses de pucerons devraient être traités, sans urgence, mais avant d’en être empêché par les pluies pour une période indéterminée. Un contrôle de ses terres est donc utile afin de juger de l’opportunité d’un traitement.

Comme il fait extrêmement sec, il est conseillé de ne pas appliquer de traitement insecticide en pleine journée, mais plutôt le soir, ou bien tôt le matin, dans la rosée. Les insecticides pyréthrinoïdes sont moins efficaces par temps doux et sec que par temps plus froid et humide. Si les conditions météorologiques sont douces et sèches lors du traitement, les pyréthrinoïdes gagneraient en efficacité en étant accompagnés d’un quart de dose d’un produit à base de pirimicarbe.

S. Chavalle, G. Jacquemin et M. De Proft,

coordination scientifique « ravageurs »,

X. Bertel,

coordonnateur Cepicop et Cadco

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