Nous cultivons chez nous les choux-fleurs, les choux brocolis et les choux romanesco. Ces cultures ont comme points communs la sensibilité importante au stress durant l’élevage et la croissance, et une période de récolte courte limitée à quelques jours.
Le brocoli produit une pomme à l'extrémité de la tige. Des pommes secondaires se forment ensuite et peuvent intéresser des clients en circuit court. - F.
Le brocoli produit une pomme à l'extrémité de la tige. Des pommes secondaires se forment ensuite et peuvent intéresser des clients en circuit court. - F.
L’alternance de périodes froides avec des périodes à températures douces peut amener une croissance irrégulière de la pomme qui éclate. - F.
Les choux sont riches en méthiine (sulfoxyde de S-méthyl-Cystéine) et ont donc des besoins importants en soufre. Les polyphénols des brocolis interviennent dans leur résistance aux maladies. Les romanesco, les choux-fleurs violets ou orangés sont riches en caroténoïdes (luteine, zéaxanthine, béta-carotène).
Les variétés
Les hybrides sont largement dominants dans les variétés proposées dans les catalogues des semenciers, surtout en choux-fleurs. Le choix se concerte avec les acheteurs professionnels.
La production de plants
L’élevage dure 30 à 40 jours.
La technique des plants élevés en pépinière pour arrachis est pratiquement abandonnée mais reste encore utilisée. Elle consiste à semer 20 à 25 graines par mètre courant de lignes écartées de 25 cm. Nous obtenons 50 à 60 plantes par m².
Les mottes pressées classiques (3,5 cm de côté) sont choisies par les petites fermes maraîchères qui produisent elles-mêmes leurs plants.
Les mini mottes sont les plus utilisées et proviennent d’unités d’élevages spécialisées. Les plaques alvéolées de 0,4 x 0,6 m² comportent 150 à 300 alvéoles pour les cultures de printemps et 600 à 900 pour celles d’été-automne. Chaque alvéole a un volume de 80 à 120 cm³ au printemps et 20 à 30 cm³ en été. L’objectif est de permettre un élevage plus long pour disposer des plants plus grands pour les plantations précoces. Les mini mottes reçoivent une fertilisation complémentaire pour éviter l’épuisement des réserves nutritives avec une solution nutritive à l’Équilibre NPK de 1-0,5-2 et une conductivité électrique de 1,2 à 1,5 mS/cm. Sous cahier de charge en agriculture biologique, nous apportons l’équivalent de 70 unités d’azote, 40 de P2O5 et 125 de K2O.
La plantation
La plante doit pouvoir développer son enracinement rapidement et sans encombre. La structure du sol doit être impeccable, le drainage bon et le pH proche de 6,5 à 7.
Les choux-fleurs sont plantés à raison de 2,8 plantes/m² pour l’été et de 2,0 plantes/m² pour l’automne. Les brocolis sont plantés à raison de 2,8 à 3,5 plantes/m².
Lorsque l’induction florale est incomplète, des bractées se forment à l’intérieur de la pomme et ressortent en apparaissant au-dessus du chou. Il est impossible de les enlever lors de l’opération de parage pour la vente. - F.
La fertilisation
Les choux-fleurs et les brocolis sont très sensibles au pH du sol. À plus de 7,0 de pH KCl, les risques de blocage du bore sont réels. A moins de 6,5, les risques de hernie sont importants, surtout si la rotation est chargée en choux ou en Crucifères.
Les besoins en N – P2O5 – K2O – MgO – SO3 sont proches de l’équilibre 1 – 0,35 – 1,30 – 0,07 – 0,35. Nous visons un calcul du bilan d’azote pour atteindre une disponibilité de 250 unités en choux-fleurs, 200 en romanesco et 180 en brocolis en se basant sur une analyse de profil et un calcul de bilan N. Les exportations représentent de 25 à 35 % des apports. Les restitutions au sol via les résidus de culture (feuilles, tiges, partie supérieure des racines) totalisent 65 à 75 % des besoins totaux.
Les choux valorisent très bien les apports organiques.
L’irrigation, les soins
L’irrigation avant la plantation permet une reprise rapide des plants. L’irrigation sera calculée sur base de l’ETP (évapotranspiration) en se basant sur un coefficient cultural de 0,4 les 3 premières semaines après la plantation, 0,7 pour les 5 semaines suivantes et de 1 pour les semaines suivantes.
Deux ou trois binages permettent de contrôler le désherbage. Les buttages progressifs en 2 ou 3 passages conviennent bien également et sont même préférés pour les choux-fleurs d’automne parce qu’ils permettent une meilleure évacuation de l’eau en cas de précipitations importantes.
Plusieurs herbicides sont homologués en production conventionnelle, contre les dicotylées et les graminées.
La récolte
Les standards sont uniformisés en Europe en catégories Extra, Cat I et Cat. II pour les choux-fleurs. Les sachets de thermo rétractation sont courants en choux brocolis.
La conservation se fait à 1,5ºC, 97 % d’humidité relative.
La récolte représente 70 % des besoins en main-d’œuvre de la culture en agriculture conventionnelle, 50 % en agriculture bio vu les besoins un peu supérieurs pour le désherbage.
A surmaturité, la pomme se déforme et perd sa valeur commerciale. - F.
La protection contre les insectes
De nombreux insectes peuvent provoquer d’importants dégâts Les altises, les piérides et autres chenilles, les pucerons et la mouche du chou sont les plus fréquents.
Les altises des crucifères
Phyllotreta spp provoquent des dégâts de mai à septembre, surtout sur les jeunes plants. Ils hivernent dans le sol et ressortent en mai. Des rotations courtes ou des parcelles très proches des lieux occupés l’an passé sont des situations à risques. La pose filets sur des arceaux dès la plantation est efficace si la rotation est correcte. Plusieurs insecticides sont homologués en culture conventionnelle.
Les chenilles défoliatrices
Les piérides du chou et de la rave, les noctuelles et la teigne mangent le feuillage et souillent les pommes des choux. Les piérides sont les plus fréquentes, les vols des papillons blancs sont facilement repérables de jour ; quelques jours plus tard, les chenilles éclosent des œufs déposés en paquets d’une ou deux dizaines. Les noctuelles et la teigne volent de nuit.
Les filets sont efficaces. Les traitements à base de Bacillus thurigiensis sont efficaces sur jeunes chenilles et respectent parfaitement les auxiliaires. Les produits à base de spinosad sont utilisables en conventionnel et en bio, avec des précautions pour éviter les effets indésirés sur les auxiliaires. De nombreux insecticides sont homologués en conventionnel.
Les pucerons
Les ravages de pucerons, dont le puceron cendré du chou, ne sont pas fréquents si les auxiliaires ont pu s’installer dans ou à proximité de la parcelle. La diversité floristique a toute son importance.
La mouche du chou
Les dégâts sont provoqués par les larves qui rongent le collet et les racines des plantes. Les voiles anti-insectes fonctionnent bien. Des insecticides sont homologués en traitement au pied des plantes ou en application généralisée. Voir fytoweb.be.
La protection contre les maladies
Les maladies foliaires ne sont pas fréquentes, bien que le mildiou (Péronospora parasitica) se développe lors d’années humides et avec des foyers d’inoculum à proximité de la parcelle.
Plusieurs fongicides sont homologués, notamment à base de dimethomorphe ou de propamocarbe.
La hernie du chou peut provoquer d’importants dégâts si la rotation est mauvaise et si le pH du sol est acide.
Sclerotinia sclerotiniorum est une maladie tellurique liée à la rotation. Elle se maîtrise par Contans apporté avant la culture (voir fytoweb.be).
Les accidents physiologiques
La mousse: après la période fraîche de l’hiver, des conditions météo douces et humides prolongées favorisent le développement particulier de la pomme du chou avec une apparence de mousse.
Lorsque l’induction florale est incomplète, des bractées se forment à l’intérieur de la pomme et ressortent en apparaissant au-dessus du chou. Il est impossible de les enlever lors de l’opération de parage pour la vente. - F.
La pommaison prématurée: à la plantation, les plantes tardent à enraciner ou s’enracinent difficilement. Le stress amène les plantes à pommer prématurément. Les pommes restent de petite taille et sont invendables. L’élevage en mottes pressées a permis de diminuer sensiblement ce risque.
Les plants borgnes: deux causes importantes peuvent provoquer cet accident physiologique. La première est due à un dégât mécanique ou due à une attaque parasitaire ; Le sommet de la plante est incapable de former la pomme. La seconde est due à de faibles luminosités et des températures trop basses pour la variété.