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Nous sommes tous ukrainiens…

Comme nous étions Charlie après l’attentat de Charlie Hebdo à Paris le 7 janvier 2015. On ne comprend pas pourquoi, depuis la nuit des temps, l’homme peut être aussi violent et intolérant avec ses semblables.

Temps de lecture : 3 min

Généralement, c’est au nom d’un idéologisme : souvent les nations ou les religions, avec des chefs pour manipuler les profiteurs et les suiveurs. Ce n’est pas un secret d’histoire, c’est même ce qui reste le plus présent dans l’histoire. On retient le nom des généraux, celui des batailles, pas ceux des paysans qui ont vu leurs récoltes dévastées ni les famines qui ont suivi.

On pensait ces temps-là révolus.

À notre petit niveau, bien au chaud quand même, on est pris de compassion pour ceux qui se trouvent dans l’œil du cyclone déclenché par des individus de notre même espèce, l’homo sapiens.

L’Ukraine, on connaît peu. Ce n’est pas un pôle touristique. J’y suis allé il y a juste 10 ans, presque jour pour jour. C’était la fin de l’hiver. Les paysages ressemblaient à ceux d’aujourd’hui, les chars en moins.

Les terres étaient plus riches en carbone que les nôtres mais la saison « végétative » plus courte. En zone continentale, c’est le frigo tout l’hiver et le four en été. Le printemps est raccourci. Mes interlocuteurs cherchaient comment compenser ce différentiel.

Suite aux anciens kolkhozes, la propriété des terres s’était atomisée. Une ferme de 100.000 ha occupait les terres de 30.000 propriétaires. Pour chacun d’eux, c’était trop pour un jardin, trop peu pour une ferme. Il y a donc eu regroupement volontaire vers des sociétés d’exploitation agricole. La location porte sur 5 ans.

Les gestionnaires cherchent à fidéliser leurs actionnaires-propriétaires et sont à la recherche des meilleures techniques pour pérenniser leur activité. Il y a 10 ans, ceux-ci pratiquaient déjà l’agriculture de précision. Les engrais N.P. K étaient appliqués en un seul passage mais avec des dosages différents à la microparcelle, sur base d’analyses de terre réalisées dans un laboratoire interne à la ferme. C’était le « ni trop, ni trop peu » précis à 3 m près.

Le non-labour était généralisé pour éviter l’érosion sur ces vastes plaines.

On sentait vraiment la volonté d’aller de l’avant, de sortir d’une longue période de glaciation politique et de rejoindre le monde libre.

Ce qui se passe aujourd’hui donne froid dans le dos. En même temps, dans notre Occident privilégié, les gens se plaignent trop souvent d’aisance. Dans ce contexte, il est d’autant plus difficile d’être en empathie avec des gilets jaunes ou des brexiters.

Ce qui est sûr, c’est que là-bas comme ici, les lois de la nature sont les mêmes, les règles de l’économie également et le ressenti humain tout autant.

JMP

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