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Wallonie «zéro phyto»: la FWA s'inquiète d'un projet lancé «sans aucune concertation»

La Fédération wallonne de l'agriculture (FWA) s'est inquiétée mercredi, par la voix de son président Joseph Ponthier, du projet de Wallonie «zéro phyto» porté par les ministres wallons de l'Environnement et de l'Agriculture.

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Plusieurs mesures ont déjà été prises ou annoncées en Wallonie, notamment à l'initiative du ministre de l'Environnement, Carlo Di Antonio, pour décourager l'utilisation de pesticides comme le glyphosate, un herbicide controversé, ou d'autres produits phyto-sanitaires.

Une évolution vers le «zéro phyto» qui ne va pas sans susciter des inquiétudes dans le monde agricole, souvent contraint d'utiliser des produits chimiques dans certains types de culture. «L'idée d'une Wallonie zéro phyto est un projet inquiétant qui a été décidé sans aucune consultation du secteur agricole», a regretté le Joseph Ponthier mercredi à l'occasion de l'assemblée annuelle de la FWA, à laquelle assistaient les ministres wallon et fédéral de l'Agriculture.

La fédération agricole a pris l'initiative d'organiser une série de conférences sur la problématique ces derniers mois. Les agriculteurs se disent prêts à ne pas avoir recours à des produits dont il serait prouvé scientifiquement qu'ils sont nocifs pour la santé humaine, mais d'aucuns se disent démunis et soulignent l'absence d'alternative. Un appel à la recherche de solutions de rechange a d'ailleurs été lancé au Centre wallon de recherches agronomiques (Cra-W).

De son côté, le ministre wallon de l'Agriculture, René Collin, s'est voulu rassurant lors de son intervention devant les membres de la FWA. «La société veut aller vers une réduction des produits phyto-pharmaceutiques. Mais je voudrais vous rassurer: il ne s'agit pas d'interdire sans proposer d'alternatives efficaces et rentables qui tiennent la route. Il n'y aura pas de décision unilatérale imposée aux agriculteurs. Nous savons qu'une entreprise agricole doit d'abord être rentable pour survivre. Mais c'est aussi le rôle du politique de fixer des objectifs à long terme», a-t-il expliqué, tout en soulignant que «le Cra-W sera mis à contribution».

Quant à Willy Borsus, compétent pour la mise sur le marché des produits phyto-pharmaceutiques en sa qualité de ministre fédéral de l'Agriculture, il a rappelé les différents principes qu'il applique en la matière, à savoir: la santé publique, l'aspect économique, le principe de précaution et les avis scientifiques, fiables et recoupés. «Je continuerai à prendre mes responsabilités dans le sens que vous savez», a dit le ministre fédéral, qui avait été critiqué en 2016 après s'être prononcé en faveur du renouvellement, assorti de restrictions, de l'autorisation du glyphosate. «Mais cela ne veut pas dire qu 'on ne doit pas aller vers une réduction de l'utilisation des produits phyto-pharmaceutiques», a-t-il ajouté.

(Belga)

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