Un facteur important à prendre en compte en culture d’échalote est le nombre de bulbes récoltables par bulbe semencier planté. Les gros bulbes semenciers ont un taux de multiplication plus élevé que les petits bulbes. Les plants semenciers provenant de cultures moins denses donnent de meilleurs taux de multiplication. Ce taux est en lien direct avec le nombre d’écailles et donc de bourgeons à l’aisselle des écailles.
Comme l’oignon, l’échalote entre en repos végétatif depuis la période de mûrissement (environ à la récolte). La période de repos est d’autant plus longue que la température de conservation de 9ºC est maintenue. Elle se raccourcit à des températures plus basses ou plus hautes.
Après la plantation, la formation du bulbe plutôt qu’une hampe florale est liée à la longueur du jour. Une grande longueur du jour est nécessaire. La température joue également un rôle. La densité de plantation est un facteur qui peut aussi intervenir. Enfin, intervient aussi la température de conservation des bulbes semenciers : si la conservation se fait à températures élevées et qu’on plante tard en saison, la bulbaison ne se fera pas bien. Les températures basses durant la conservation ou peu après la plantation favorisent aussi la montée des hampes florales. Les gros bulbes sont plus sensibles à la montaison que les petits. En résumé, la qualité du plant et le respect de dates de plantation sont deux atouts pour réussir sa culture.
Une parcelle
saine et aéréeLes terrains sablo-limoneux ou limoneux conviennent à l’échalote. Une structure bien aérée et la rétention d’eau sont des facteurs importants. Le pH sera supérieur à 5,5. La parcelle doit être indemne de pourriture blanche (sclerotium) et de nématode des tiges. La rotation avec les Alliacées doit être d’au moins 5 ans.
En sols à drainage imparfait, la culture sur légers ados est conseillée.
Le sol doit être décompacté sur une profondeur d’au moins 8 à 10 cm. Pour l’échalote semée, le lit de semis doit être affiné pour permettre un contact franc entre le sol et la graine.

Côté fumure, il convient de savoir que 35 t de récolte exportent 160 unités d’N, 30 de P2O5, 270 de K2O, 100 de CaO et 13 de MgO. Pour l’azote, une analyse de profil permet d’ajuster les apports en tenant compte des reliquats et de la minéralisation attendue des matières organiques ; en pratique les apports seront de l’ordre de 80 unités, à ajuster.
Désherber
au moment opportunLe désherbage mécanique nécessite de grands écartements entre les lignes, une action sur sol bien ressuyé et concentrée sur la première partie du développement de la culture. Quand les échalotes s’étalent en largeur, seul le sarclage est encore possible. La plantation sur film plastique noir résout la question de désherbage de la ligne.
Plusieurs produits sont homologués en désherbage chimique avec des nuances importantes selon que la culture est semée ou plantée. Consultez https ://fytoweb.be/fr.
Maladies et ravageurs
L’échalote peut être victime d’une série importante de ravageurs et maladies. Il conviendra d’en tenir compte à la plantation.
Le nématode des tiges
Ditylenchus dipsaci peut provoquer d’importantes déformations comme des gonflements et la torsion de feuilles. Il peut survivre longtemps dans le sol. Une rotation de 6 ans est nécessaire, et même plus de 8 ans an cas d’attaque avérée. Le nématode peut aussi se transmettre par le plant et c’est la raison pour laquelle nous ne plantons que les plants certifiés et donc indemnes.
La teigne du poireau
Cette mite aux mœurs nocturnes, appelée
Le thrips du tabac
Le cycle complet du thrips du tabac (
La mouche mineuse de l’oignon
Delia antiqua hiverne sous forme de pupe dans le sol. Les adultes sont formés au printemps et la femelle fécondée pond ses œufs par groupes de 4 à 9 au ras du sol sur les parties émergentes de l’échalote. Après une semaine, les larves éclosent et pénètrent dans le bulbe de l’échalote. Plusieurs larves peuvent se développer dans un bulbe et une larve peut anéantir plusieurs plantules d’échalote semées. Les dégâts sont importants de mi-mai à fin juin. La deuxième génération se développe de début juillet à fin septembre. Les dégâts sont surtout sévères dans les régions spécialisées en cultures d’Alliacées ou dotées de fortes populations d’Alliacées sauvages dans l’environnement.
La mouche des Alliacées
Phytomyza gymnostoma s’attaque aux échalotes. Nos éditions des 20 mai 2016 et 16 juin 2017 lui ont déjà consacré des articles. L’échalote y est très sensible.
Les virus
Plusieurs virus se transmettent via la multiplication végétative par bulbes et se propagent par les pucerons ailés. OYDV provoque l’apparition de stries jaunes sur le feuillage. La lutte consiste à l’achat de plants certifiés.
Fonte des semis
Plusieurs champignons peuvent induire une fonte des semis en échalote semée. Une rotation de 6 ans et un drainage satisfaisant du sol permettent d’espérer de bonnes conditions de levée et donc peu de pertes.
Botrytis squamoza
Botrytis squamoza peut provoquer de lourds dégâts sur le feuillage des échalotes. Son développement est lié aux conditions météo. Quand le feuillage est mouillé plus de 10 à 12 heures, en fonction de la température, les spores peuvent germer et pénétrer dans le feuillage. S’il fait sec (moins de 70 % d’humidité relative) plus de 14 heures, le champignon ne sporule pas. Les températures entre 12 et 25ºC lui sont idéales, celles au-delà de 30ºC lui sont létales. Plusieurs fongicides sont homologués en cultures conventionnelles.
Le faux-mildiou
Peronospora destructor s’attaque aussi aux échalotes. Son développement est lié aux conditions météo. La sporulation se produit si l’humidité relative des 4 heures avant le lever du soleil est supérieure à 95 % avec des températures entre 4 et 24ºC. Les symptômes apparaissent 10 à 16 jours après l’infection.
Maladie des taches de papier
Phytophtora porri provoque des pertes importantes par ses attaques du feuillage lors d’années humides.
La pourriture blanche
Sclerotium cepivorum se transmet par le sol, ses sclérotes peuvent y survivre 10 ou 15 ans. Ceux-ci se réveillent sous l’influence des substances (dont le disulfite diallyl) émises par des plantes hôtes.
De la récolte à la vente
La récolte est envisagée quand deux tiers du feuillage sont desséchés. Les techniques dépendent du type de matériel disponible. Les machines sont du même type que pour la récolte des oignons. Le dépôt en bandes laissées à sécher au soleil est réalisé chaque fois que la météo le permet ; c’est la récolte en deux phases espacées d’une semaine.
Pour l’entreposage, nous comptons sur une densité apparente de 450 kg/m³. Pour 10 ares, il faut donc 7 m³ de volume de stockage. Comme pour l’oignon, il faut sécher le plus rapidement possible les tuniques extérieures.
Dès l’entreposage, nous envoyons donc de l’air réchauffé à 30ºC et sous une pression de ventilation de 300 Pa. Souvent, la masse est bien sèche après 3 ou 4 jours.
Nous ventilons alors deux semaines avec l’air extérieur pour refroidir et homogénéiser la température et ainsi éviter la condensation en haut de tas ou en haut de paloxes. Durant cette phase, veillons à ce que la température de l’air soit inférieure à celle du tas d’au moins 3ºC.
Les normes de l’Union européenne sont les standards de commercialisation. Les calibres 20/40 et 40/55 mm sont utilisés. Les filets de 250 ou 500 g sont très demandés. Le choix de la couleur des filets d’emballage est guidé par la couleur de la variété pour accentuer le rouge (variétés rouges) ou le jaune.
Les variétés de semis se distinguent par leur couleur de tunique (jaune ou rouge), leur forme et leur précocité.
Les variétés à planter sont traditionnelles ou des améliorations des variétés traditionnelles : Elisor, Jermor, Golden Gourmet, Longor, Mikor, Red Sun, Santé, Delicato. Nous plantons 40 kg de plants/are si le calibre est inférieur à 9 cm, 50 si le calibre est entre 9 et 13 cm et 60 kg si le calibre est supérieur à 13 cm.
Parmi les variétés à semer nous avons entre autres Ambition F1 ou Conservor F1. Nous visons 170 plantes/m² et semons à une profondeur de 1,5 à 2,5 cm.
Lors du stockage de longue durée, les échalotes commencent à germer. L’hydrazide maléïque est utilisable en culture conventionnelle, quand 10 à 20 % du feuillage sont desséchés naturellement.