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Cadco – actualité – céréales: protection des froments et escourgeon: s’informer, observer et opter pour une stratégie

Comme présenté dans l’édition du Livre Blanc des céréales de février dernier, la protection des cultures se raisonne en fonction de la pression des principales maladies, de la météo annoncée et de la variété emblavée.

Temps de lecture : 4 min

Les moyens de protection chimique sont de plus en plus restreints et il est essentiel de combiner toutes les stratégies disponibles pour atteindre les rendements souhaités. L’évaluation des pathogènes présents sur sa parcelle permet d’estimer si l’infection est préjudiciable ou non.

Les avis du Cadco apportent un éclairage sur la pression en maladies observée dans un réseau de parcelles distribuées en Wallonie. Ils sont un outil pour guider chaque producteur dans la stratégie de lutte à appliquer. Celle-ci devra impérativement être optimisée sur la base des conditions phytotechniques et des observations de l’état sanitaire des parcelles concernées.

En culture de froment , les maladies telles que le piétin-verse , la septoriose et l’ oïdium sont communément détectées dans les champs et c’est leur sévérité qui va indiquer les risques encourus par les plantes. La septoriose, quoique plus discrète ces dernières années, peut entraîner des dégâts et est à surveiller sur les variétés sensibles à partir du stade 32 (2e nœud). Sur les variétés tolérantes, il n’est pas nécessaire d’envisager un traitement contre cette maladie avant le stade dernière feuille. Les rouilles doivent être surveillées dès les premières détections notamment sur les variétés sensibles et un traitement spécifique est parfois nécessaire au stade 31 (1er nœud) pour ces variétés sensibles.

La stratégie en froment…

Pour décider de la stratégie de protection fongique, il faut donc identifier l’état sanitaire de chaque parcelle en tenant compte de la variété, évaluer les pathogènes par ordre d’importance : le positionnement du/des traitement(s) sera fonction de cette analyse. Une ou deux interventions suffisent généralement pour contrôler l’ensemble des maladies.

Les années antérieures ont montré que les traitements hâtifs avant le stade 31 ne sont pas utiles. L’intérêt ou non d’un traitement en montaison n’est à envisager qu’à partir de ce stade. En fonction des variétés et de leurs comportements face aux maladies, des stades clés seront à surveiller et les diagrammes décisionnels repris dans le Livre Blanc des céréales permettront d’orienter vos choix à chaque étape de la saison.

… et pour l’escourgeon ?

En orge d'hiver à 6 rangs, la protection phytosanitaire vise à contrôler la rhynchosporiose, l’helminthosporiose, la rouille naine et l’oïdium. Trois leviers agronomiques permettent de diminuer la lutte chimique :

– privilégier les variétés résistantes ;

semer à une densité peu élevée car la levée est souvent rapide et permet au tallage de démarrer tôt ;

– ne pas intensifier exagérément la fumure azotée.

Un traitement unique au stade « dernière feuille » est en général conseillé. Une première intervention (dose fractionnée) est parfois recommandée en présence d’une forte pression sur les variétés sensibles. Les conditions ultérieures de la saison détermineront de la pression phytosanitaire et des stratégies à mettre en œuvre.

Escourgeon : début de saison

Comme mentionné dans les deux derniers avis, les champs semblent débarrassés des populations de pucerons. Les dégâts de jaunisse sont faibles vu la très maigre proportion de pucerons porteurs du virus. La mosaïque de l’escourgeon – maladie virale transmise par un microorganisme du sol – est parfois observée et le seul moyen de lutte contre celle-ci reste les variétés résistantes.

Utilisation de semences traitées

Lors du semis de semences traitées avec un produit phyto, une zone tampon de 1 mètre (non traitée) doit être respectée par rapport aux eaux de surface, pour protéger les organismes aquatiques.

La mesure s’applique à tous les types de produits phytos (insecticide, fongicide…) et doit être mentionnée sur l’emballage des semences.

Non-renouvellement du flurtamone et du quinoxyfen

L’évaluation de la demande européenne de renouvellement de ces deux substances actives s’est soldée par un refus. En conséquence, l’utilisation du Bacara (250 g/l flurtamone + 100 g/l diflufénican) et du Fortress (500 g/l quinoxyfen) est autorisée jusqu’au 27 mars 2020. À cette date, ces produits de protection des plantes deviennent non utilisables et à ranger dans le local phyto partie « produits périmés » (PPNU).

A. Legrève, A.Nysten

, coordination scientifique maladies;

X. Bertel

, coordinateur Cepicop et Cadco

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