Europe: vers une offre plus étoffée en jeunes bovins?

En Italie, les prix restent stables début mars sur la bourse de Modène. Le JB mâle charolais de 700-750 kg cotait toujours 2,62 €/kg vif le 6 mars (-2 % par rapport à 2016). Le mâle limousin de 600-650 kg était à 2,75 €/kg, soit le même prix que l’année dernière, la femelle charolaise à 2,63 €/kg (-1 % vis-à-vis de 2016) et la femelle limousine à 2,98 €/kg, une cotation équivalente à celle de 2016. Le Croisé national restait à 2,43 €/kg (+1 % en regard à 2016). La baisse saisonnière des cours pourrait toutefois s’amorcer mi-avril, après les fêtes de Pâques.

Les disponibilités en mâles dans les ateliers d’engraissement italiens demeurent réduites. D’après la base de données nationale d’identification, les mâles de 1 à 2 ans étaient au nombre de 435.000 le 28 février, soit -19.000 têtes en moins que l’an dernier à pareille époque, et ceux de moins d’un an 772.000.

Les femelles sont en revanche plus nombreuses : +13.000 têtes pour les femelles de 1 à 2 ans et +38.000 têtes pour celles de moins d’un an. Ces statistiques englobent l’ensemble des génisses, dont les laitières de renouvellement, mais le cheptel laitier étant stable, la hausse des effectifs concerne essentiellement les génisses à l’engraissement.

La hausse est significative depuis août dernier pour les femelles de moins d’un an et se répercute depuis fin décembre dans les effectifs de femelles de 1 à 2 ans. Elle correspond à des mises en place abondantes de laitonnes importées l’an dernier depuis la France.

Les premières femelles supplémentaires auront 18 mois fin juin. Les sorties pourraient être anticipées au printemps, ce qui accentuerait la pression sur le marché, ou retardées à l’automne, ce qui pourrait ralentir la reprise saisonnière des cours.

Pologne : +11 % de mâles de 1 à 2 ans

En Pologne, l’enquête cheptel de décembre a enregistré une hausse record de 11 % du nombre de bovins mâles âgés de 1 à 2 ans. La précédente enquête (datée de juin) révélait une hausse de 8 % d’un an sur l’autre. Cette hausse conduira nécessairement à une nouvelle et très forte augmentation de la production polonaise de jeunes bovins en 2017.

Les abattages de taureaux et taurillons en Pologne ont totalisé 848.000 têtes en 2016. Ceux de génisses, mises en place principalement pour le débouché italien, ont atteint 275.000 têtes.

La cotation du JB O se situait fin février à 13,51 zlotys/kg de carcasse (+5 % vis-à-vis de 2016) ou 3,14 €/kg (+7 % par rapport à 2016), un niveau finalement très proche de celui du JB O français. Cette hausse des cours devrait continuer à encourager les mises en place en Pologne. Celles-ci seront toutefois limitées par les disponibilités en petits veaux, tant en Pologne que dans les pays voisins.

Saison creuse en Allemagne

En Allemagne, la consommation de viande de JB est traditionnellement calme à cette période et 2017 ne semble pas faire exception. Les abattages ont été ajustés à cette faible demande, et étaient donc en retrait sur les 8 dernières semaines (-5 % par rapport à 2016). La demande devrait toutefois repartir à l’approche de Pâques et rester soutenue avec les premiers beaux jours qui ouvriront la saison des grillades. Les abattages seront alors un peu plus dynamiques.

Face à cette inertie, les prix ont entamé leur baisse saisonnière. Ceux des JB les mieux conformés ont perdu 8 à 9 centimes en un mois, se situant début mars sous les niveaux atteints les 2 années précédentes, à 3,76 €/kg de carcasse pour le JB U (-4 % en regard de 2016) et 3,71 €/kg pour le JB R (-3 % par rapport à 2016). La cotation du JB O a perdu 3 centimes depuis début février, à 3,41 €/kg (-6 % par rapport à 2015 et 2016).

Après plusieurs années de baisse, l’enquête cheptel de novembre révélait une stabilisation des effectifs de mâles de 1 à 2 ans en Allemagne, à 956.000 têtes.