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Voulez-vous un peu de positif?

Chaque fois qu’on nous parle d’oiseaux, c’est toujours très négatif et surtout très culpabilisant pour les agriculteurs. On nous dit par exemple que l’hirondelle a perdu 80 % de ses effectifs… Ce qui lui manque : de la boue et des insectes. De la boue et des insectes, voilà bien deux choses que les citadins et néoruraux ne supportent pas, ils font d’ailleurs tout pour s’en débarrasser. Voilà bien deux choses qu’on ne trouve plus guère qu’aux alentours des fermes. Donc si 20 % des hirondelles ont survécu, c’est grâce aux agriculteurs et surtout aux éleveurs tant critiqués. Il y a de quoi être fier…

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Je vous parlerai ensuite de la belle histoire de la bergeronnette printanière. La littérature nous dit que cette espèce était dans les années 60 à la limite de la disparition. En cause, la raréfaction de son habitat d’origine, les prairies de fauche tardive. Et puis, un jour, quelques individus se sont mis à nicher dans des champs de céréales. Ben oui, il y a beaucoup de points communs avec des prairies de fauche tardive ! Eh bien, ça a fonctionné, tellement bien fonctionné qu’aujourd’hui, c’est une des espèces les plus courantes de nos plaines agricoles et pourtant, c’est un oiseau exclusivement insectivore. Pour le trouver, il suffit de regarder sur les tas de fumier où il chasse les mouches… Tiens, on reparle des éleveurs qui fournissent gracieusement le gîte et le couvert…

On peut aussi parler du faucon pèlerin, rapace qui avait lui complètement disparu de notre pays dans les années 80. On accusait déjà à l’époque les produits phytos (je refuse ici d’employer le mot péjoratif qu’on entend tous les jours). Aujourd’hui, ce faucon se porte plutôt bien. Les efforts des utilisateurs de PPP auraient-ils porté leurs fruits ? Ça vaudrait la peine de le dire, question motivation. Cet oiseau niche sur des bâtiments élevés, par exemple, la tour de Ronquières ou le silo d’une sucrerie, et chasse les oiseaux comme les ramiers dans les milieux ouverts donc les zones agricoles… Tiens donc !

Il y a également les hérons qui chassent le campagnol dans les prairies et qui se portent plus que bien. La fauvette grisette qui niche de plus en plus souvent dans des parcelles de colza. Et on pourrait en citer bien d’autres.

Eh oui, la nature s’adapte, n’en déplaise aux pessimistes annonceurs de fin du monde qui nous fatiguent depuis des siècles. Bien sûr, tout n’est pas rose et violet chez les oiseaux mais de temps en temps, regarder ce qui va bien, et même s’améliore, c’est bon pour le moral…

Pierre Van Thorre

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