Cadco - actualité - céréales: l’heure a sonné pour la protection de dernière feuille en escourgeon
Au début de la semaine, de nombreuses parcelles d’escourgeon avaient atteint le stade 39, sous une faible pression parasitaire. Il va falloir penser à les protéger. Pour les froments, l’heure est aux régulateurs de croissance.
Rien sur les étages supérieurs
L’helminthosporiose a été observée dans 16 des 21 parcelles du réseau cette semaine. Elle est donc un peu plus présente par rapport à la semaine dernière mais elle ne touche aucun des deux niveaux foliaires supérieurs. Sur les F-2 (3e niveau foliaire supérieur), sa fréquence oscille entre 3 et 35 % pour une gravité des symptômes d’à peine 1 % au maximum. Les escourgeons les plus touchés sont ceux des variétés Tequila à Ath et Beclers, Etincelle à Rixensart et Quadriga à Assesse.
La rhynchosporiose est également en évolution et touche à présent une dizaine de parcelles du réseau. La maladie n’est pas observée sur les deux niveaux foliaires supérieurs et n’est visible sur les F-2 que dans trois parcelles, sur la variété Rafaela à Beclers (Hainaut), Quadriga à Pailhe (Liège) et Tonic à Namèche (Namur) à une fréquence d’infection de 5 % et une sévérité inférieure à 1 %.
La pression en maladies est relativement faible actuellement. Les parcelles atteignent petit à petit le stade 39, stade auquel il est recommandé de réaliser la protection fongicide afin de protéger les étages supérieurs des plantes contre la rhynchosporiose, l’helminthosporiose, la ramulariose, la rouille et l’oïdium en fin de végétation.
Ce traitement fongicide à base de strobilurine + triazole + chlorothalonil ou de SDHI + triazole (et/ou strobilurine) reste donc conseillé. L’expérimentation montre qu’il est possible de réduire les doses si les prix annoncés de l’escourgeon sont très faibles et les maladies peu présentes.
Rappelons également que si un traitement fongicide a été réalisé lors de la montaison, il doit être relayé par un second traitement maximum 4 semaines plus tard.
Régulateur en froment
Les régulateurs de croissance renforçent la tige des plantes. Ils sont pour la plupart d’entre eux utilisés à partir du stade redressement (stade 30) et jusqu’au stade 2 nœuds (stade 32).
Ces produits constituent un frein temporaire à la croissance de la céréale, ce qui implique qu’un traitement régulateur n’est efficace que si la céréale est en phase active de croissance. Dès lors, la culture ne peut à ce moment subir d’autres stress (faim d’azote, températures trop basses ou trop élevées, sécheresse ou excès d’humidité…) qui freineraient également son développement. Dans le cas contraire, le régulateur risque, d’une part de n’avoir que peu d’effet sur la résistance à la verse et, d’autre part, d’avoir des effets négatifs sur le développement et le rendement de la culture.
Parcelles globalement saines en froment
Les observations menées le 24 avril sur les variétés Albert, Anapolis, Avatar, Edgar, Henrik, Kws Smart, Lyrik, Matrix, Mentor, Reflection, RGT Reform, Sacramento, Tobak, réparties dans le Hainaut (Ath, Ellignies-Saintes-Anne), le Brabant wallon (Glimes, Thorembais-Saint-Trond), les provinces de Liège (Eben Emael, Ligney, Mortroux, Pailhe) et de Namur (Assesse, Lonzée, Marchovelette, Thy-le-Château) confirment que toutes les parcelles ont atteint le stade épi 1 cm (30), près de la moitié est au stade 1er nœud (31) et quelques-unes sont au stade 2e nœud (32).
Sur le front des maladies, la septoriose est bien présente dans toutes les parcelles du réseau dans le bas des plantes mais aucun symptôme de cette maladie n’est observé sur l’étage foliaire supérieur actuel. Des symptômes sont visibles sur les F-2 quasi dans l’ensemble des parcelles, excepté à Eben-Emael, Mortroux et Thorembais-Saint-Trond.
Sur les parcelles ayant atteint le stade 32, la septoriose est observée sur les F-2 à des fréquences ne dépassant pas 20 %. Il convient néanmoins de les surveiller attentivement. En effet, une infection sur cet étage foliaire (F-2) à ce stade peut conduire à une contamination de la future F2 définitive. Pour éviter cela, un traitement juste avant ou directement après les prochaines pluies de plus de 0,6 mm par heure sur les variétés sensibles ayant dépassé le stade 32 et présentant des symptômes sur les F-2 peut être envisagé.
L’oïdium est observé sur les F-2 des variétés Sacramento, Tobak, Reflection, Albert et Edgar à Ath, Ellignies-Sainte-Anne, Pailhe et Ligney. Cette maladie est également signalée sur les F-2 à Mortroux (variété Sacramento), à Glimes (Avatar) et Thorembais-Saint-Trond (Edgar). Ailleurs, il n’est présent que dans le bas des plantes.
La rouille jaune est moins présente que la semaine passée mais doit néanmoins être surveillée. Elle est signalée sur la variété Reflection à Pailhe, Glimes, Lonzée et Marchovelette et à Thy-le-Château sur Matrix. Dans tous les cas, il s’agit de petits foyers situés dans le bas des plantes ou sur les F-2. La rouille brune est observée sur les F-3 de la variété Edgar à Lonzée.
Quelques ocelles de piétin-verse sont présentes sur les maîtres talles des variétés Sacramento à Mortroux et sur RGT Reform et Edgar à Thy-Le-Château.
À Thy-Le-Château sont également observées des attaques de fusariose sur tiges des variétés Henrik (10 % des maîtres talles) et Edgar (50 %).
On ne traite pas, sauf cas particuliers
Pour les parcelles aux stades 30 et 31, il est encore trop tôt pour envisager tout traitement, sauf si la rouille jaune est visible au stade 31 sur la dernière feuille formée d’une variété sensible à cette maladie.
Pour les parcelles au stade 32, seules les parcelles dont les F-2 (F4 définitives) seraient touchées par la septoriose ou par la rouille jaune pourraient faire l’objet d’un premier traitement sur variétés sensibles.
coordination scientifique « maladies »
coordinateur du Cadco
