Les vignobles français durement frappés par le gel
Une semaine après la première forte attaque du gel, pendant la nuit du 19 au 20 avril, qui a frappé toute la moitié est du territoire français, notamment le Jura par son intensité, et l’Hérault par son étendue, le froid nocturne persistant laisse apparaître ses effets destructeurs sur tout le vignoble français.
Les chiffres concernant l’Occitanie sont impressionnants par le nombre d’hectares touchés : « 20.000 ha de vignoble dans l’Hérault, 13.000 ha dans l’Aude », a rapporté le 27 avril Robert Verger, vice-président de la commission viticole de la Fnsesa. Les atteintes au potentiel de production peuvent être estimées à un million d’hl de vin dans l’Hérault, selon lui.
Plus au nord, le Chablis a été touché pour la 3e année consécutive et le Jura a été anéanti pour près de la moitié de son potentiel. Les dégâts dans le Beaujolais ont plus de chances d’être réparés « parce que le gamay qui y est implanté est un cépage dont les bourgeons peuvent se restaurer », a noté Robert Verger. En Bourgogne, la Confédération des appellations viticoles signale les zones les plus touchées : le nord de la Côte-d’Or est gelé à plus de 80 %, la côte châlonnaise à 30 %, le Chablis à 40- 50 %, compromettant près de la moitié de la vendange à venir, selon Thomas Nicolet, porte-parole de la Confédération.
Le Bordelais aussi
Après un premier épisode de gel survenu les 20 et 21 avril, le gel « a durement frappé », dans la nuit du 26 au 27 avril, les 65 appellations du Bordelais, soit 111.000 ha, selon l’Interprofession du vin de Bordeaux. « C’est un épisode de gel sévère. On a des taux allant de 20 % selon certaines propriétés à 90-100 % dans les zones les plus exposées, mais il est trop tôt pour une évaluation exhaustive et précise. On s’attendait pour cette nuit à avoir des températures négatives de l’ordre de -1ºC mais elles sont descendues à -3 et -4ºC dans certaines zones », a déclaré Allan Sichel, président de l’Interprofession. « À ce stade, on peut déjà dire que le volume global de la récolte 2017 sera entamé », conclut-il.
En pays de la Loire, l’interprofession Inter Loire n’est pas encore en mesure d’évaluer les dégâts du gel de -2ºC dans le pays nantais (Muscadet), en Anjou-Saumur et en Touraine. « Mais une température comme celle-là peut faire griller les bourgeons si le soleil les chauffe brutalement juste après », indique le service technique d’Inter Loire.
