Accueil pommes de terre

Pommes de terre: contre les doryphores, on fait quoi?

Si la gestion des repousses de pomme de terre dans les autres cultures est d’une grande importance vis-à-vis du mildiou, elle l’est tout autant dans la lutte contre les doryphores.

Temps de lecture : 3 min

Le doryphore, grand dévoreur de feuillage, se déplace très peu de parcelle à parcelle. Les repousses permettent, lorsque les conditions sont réunies, à ce coléoptère au stade adulte, de pondre. Les larves ainsi produire auront ainsi le loisir d’effectuer tout leur cycle sur des plantes levées généralement tôt, indique la Fiwap dans son avis du 20 juin. Arrivées au 4e stade larvaire ou quand il n’y a plus assez de nourriture disponible, ces larves colorées s’enfouissent dans le sol pour s’empuper et prendre la forme adulte. Ces adultes vont ensuite rejoindre les parcelles de pomme de terre avoisinantes. C’est ce qui se passe actuellement.

Le maintien de ce ravageur dans les autres cultures conduit tout naturellement à la situation à laquelle on assiste actuellement dans les champs de pommes de terre :

– hiver et printemps secs (pas ou très peu de destruction naturelle des larves dans le sol) ;

– plantation plutôt précoce ;

– temps chaud et sec (pourcentage élevé de larves par rapport aux nombres d’œufs pondus et très peu de larves tombées au sol à la suite de pluies d’orage) ;

– forte probabilité de voir apparaître une deuxième génération cette année.

La lutte ? Détruire les larves !

Peu d’adultes ont hiverné dans les parcelles de pomme de terre, mais les larves sont en plein développement. Une femelle peut engendrer jusqu’à 200 larves, lesquelles ne vont pas tarder à s’enterrer pour devenir adultes. Si le temps reste sec et chaud, une seconde génération pourrait intervenir dont les adultes s’enterreront en août-septembre pour hiverner.

La lutte efficace passe donc par la destruction des stades larvaires sensibles aux insecticides. Mais à partir de quel seuil de dégât faut-il intervenir ? Les essais récents du Centre wallon de recherches agronomiques (Gembloux) et du Carah (Ath) ont montré qu’on peut tolérer – en fonction des variétés – entre 5 et 10 % de perte de feuillage en situation poussante, et de 2 à 4 % en situation de stress (sécheresse). Il fait savoir que 2 % de pertes correspondent à 1 plante sur 50 complètement ravagée.

Lorsqu’il s’avère utile d’intervenir, le traitement localisé est toujours à privilégier quand il est réaliste. Trois groupes d’insecticides sont disponibles, rappelle la Fiwap :

1. les pyrethroïdes de synthèse : moins efficaces à haute température (25-30 ºC) et dégradés par la lumière. Il convient dès lors de les appliquer par temps frais et couvert, le matin ou le soir. Efficaces sur les jeunes larves, moins sur les adultes et pas du tout sur les œufs. Si plusieurs stades sont présents simultanément, le traitement devra être répété. Utiliser beaucoup d’eau (300 l/ha). Ils sont peu sélectifs de sorte que les populations d’insectes auxiliaires sont fortement diminuées, et de ce fait des infestations potentielles de pucerons sont à gérer par la suite ;

2. les néonicotinoïdes : seul Actara est agréé contre le doryphore, avec une rémanence de 2 à 3 semaines. À appliquer après la floraison !

3. Le spinosad et le chlorantraniliprole : agréés seulement contre doryphore. Ils agissent via l’ingestion des feuilles traitées et sont donc très sélectifs pour les auxiliaires. Ils sont à privilégier dans le cadre de la lutte intégrée  !

A lire aussi en pommes de terre

Voir plus d'articles