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En France aussi, les céréaliers se disent en grande difficulté économique

À la veille de son congrès des 31 janvier et 1er février à Dijon, l’Association générale des producteurs de blé annonçait une ambiance morose vu les difficultés économiques des céréaliers. Les travaux devaient porter particulièrement sur le plan de transformation de la filière, conditionné à l’appui des pouvoirs publics.

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Le président de l’Agpb, Philippe Pinta déclarait, tout récemment « n’avoir jamais vu une telle situation économique, aussi compliquée financièrement. « Quelque 40 % des céréaliers affichent un revenu disponible négatif en 2017 ». Leur niveau moyen est estimé autour de 2.000 euros.

« Le vrai problème, ce sont les prix mondiaux, auxquels s’ajoute la difficulté de la parité euro/dollar », notait encore Philippe Pinta, qui dénonce par ailleurs des écarts d’aides européennes à l’ha, entre productions et d’un pays à l’autre, engendrant « des distorsions de concurrence ». En comparaison avec l’Allemagne, les céréaliers en Lorraine ou Bourgogne percevraient jusque 90 à 100 €/ha d’aides en moins, soit 12 à 15 euros la tonne de blé, d’après ses chiffres.

Lors d’une récente rencontre avec le ministre de l’Agriculture Travert, le président de l’Agpb s’est opposé à tout nouveau transfert de crédits du 1er vers le 2e pilier de la pac. « On en a marre d’être considérés comme les banquiers du système », a-t-il dit, soulignant que les céréaliers sont les moins soutenus.

Objectif: être rentable à 140 € la tonne

La compétitivité de la filière française était également au programme du congrès de Dijon. C’est un axe fort du plan bâti par Intercéréales lors des États généraux de l’alimentation. Un plan de transformation, conditionné à l’appui des pouvoirs publics, que l’interprofession chiffre à 10,2 milliards d’euros d’investissement pour les exploitations sur 15 ans.

Les céréaliers français appellent l’État à les accompagner pour les cinq premières années via le plan d’investissement et de modernisation de l’agriculture et de l’agroalimentaire de 5 milliards d’euros promis par le président Macron. Leur objectif est notamment d’atteindre un seuil de rentabilité de 140 euros la tonne de blé, contre aujourd’hui près de 170 euros. L’Agpb réclame l’appui des pouvoirs publics sur le maillon logistique, la fiscalité, l’innovation et la gestion des risques.

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