Accueil Maraîchage

En variétés maraîchères,une offre en constante évolution

Le choix variétal est très large pour les maraîchers. Entre variétés anciennes et nouvelles, dont le nombre augmente chaque année, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Comment faire la différence ?

Temps de lecture : 4 min

D epuis quelques décennies, les sélectionneurs travaillent sur de nouvelles variétés visant à améliorer la conservation des légumes après cueillette. L’apparence du légume final, la résistance aux stress météorologiques (sécheresse ou froid) ainsi qu’aux maladies et ravageurs ont été d’importants critères pris en compte dans les axes de sélection. Ces progrès sont visibles dans les variétés proposées dans les catalogues professionnels. Celles destinées aux amateurs se sont également diversifiées et mettent en avant le goût, la texture et l’originalité du produit. Les sélectionneurs assistent ainsi à un véritable échange entre professionnels et amateurs, dont les progrès et les souhaits se rencontrent pour donner naissance à ces nouvelles variétés.

L’amélioration, un processus continu

Les variétés anciennes, quant à elles, sont celles présentes dans les catalogues des semenciers depuis le début du 20e siècle. Elles incorporent plusieurs siècles de sélections paysannes. Les brassages des plantes témoignent des mouvements des populations et échanges commerciaux. Les traces écrites les mentionnant peuvent remonter jusqu’au 16e siècle. Ces variétés étaient cultivées avec les techniques de l’époque (culture sous châssis, nombreux repiquages pour économiser les espaces, coûts de main-d’œuvre différents…). Mais le chauffage électrique du sol, les progrès en matière de fertilisation des sols, l’emploi de moyens chimiques et la lutte contre les maladies et ravageurs ont cependant orienté les demandes des maraîchers au fil du temps.

Ce dernier point a retenu l’attention des sélectionneurs. Certaines résistances sont tellement généralisées dans un bassin de production que l’on ne peut pas se rendre compte de leur efficacité, pourtant excellente. Alors que d’autres variétés, ayant évolué dans d’autres conditions agro-écologiques, peuvent s’avérer décevantes après seulement quelques années de culture. La sélection doit donc évoluer en fonction des changements au sein des populations de ravageurs et des substances immunisantes injectées.

Ces variétés sont-elles complémentaires ?

La création de nouvelles variétés et la biodiversité cultivée sont en effet complémentaires pour le sélectionneur, la diversité mène à la biodiversité. Les nouvelles variétés sont construites avec le patrimoine génétique des anciennes. L’offre dans les catalogues s’élargit en fonction des besoins à la fois des grandes surfaces et des maraîchers travaillant en circuit court. Ces derniers ont d’ailleurs travaillé main dans la main avec les sélectionneurs dans un contexte de sélection participative dans plusieurs centres de recherche européens.

Les semences paysannes

La question des semences paysannes est encadrée juridiquement. La loi évolue en fonction des besoins et possibilités des semenciers et des producteurs. L’agriculture bio est également réglementée selon un cahier de charge stipulant que les semences doivent provenir de l’agriculture bio ou éventuellement de l’agriculture conventionnelle mais non traitées et avec une demande de dérogation.

En pratique

Le choix variétal est guidé selon le débouché du produit, circuit court ou circuit long. L’idée est de ne pas tomber dans une simple comparaison de prix.

Pour la vente directe, l’originalité dans les couleurs et la forme du légume ainsi que le goût des variétés anciennes permettent de se distinguer des filières en circuit long. Celles-ci, grâce à leurs débouchés plus importants, peuvent se spécialiser et ainsi acheter des machines qui allègent la pénibilité du travail. Il est cependant important que le choix variétal soit coordonné et aligné sur celui des collègues du secteur. D’un côté comme de l’autre, rien n’est jamais acquis. Souplesse et réactivité sont les maîtres mots.

Il est possible de consulter les listes de variétés recommandées par les organismes de recherche. Plusieurs rapports de comparaison variétale sont disponibles sur le site www.agriculture.wallonie.be ou encore sur le site du Centre de recherche légumière de la Flandre orientale (PCG) www.pcgroenteteelt.be. Pour l’agriculture bio, un tableau des variétés recommandées est disponible gratuitement sur le site www.biowallonie.be. Ces documents sont accompagnés de commentaires qui nuancent les chiffres avec des observations de terrains et en prenant en compte divers critères agronomiques (circonstance, précocité…).

Évaluer la qualité d’un légume

Il s’agit d’apprécier les qualités agronomiques, gustatives et la présentation du produit à l’aide de différents tests. Ceux-ci visent à définir la préférence du consommateur. Les lots testés diffèrent par leurs conditions de culture ou leurs états de maturité. La prise d’échantillon est donc une étape très importante car les produits examinés sont différents par nature.

L’appréciation d’un lot remplit un double objectif : choisir les variétés qui conviennent le mieux et identifier les conditions de culture les plus adaptées. C’est quelque chose de très complexe à mettre en œuvre car un classement n’aura de valeur que s’il se répète d’une année à l’autre, or les conditions de culture varient. Constituer des panels de jury est également difficile car il faut refléter des goûts d’une population et non d’un individu.

F.

A lire aussi en Maraîchage

Maximiser les bienfaits du bâchage à plat au printemps et en automne

Maraîchage L’usage du bâchage à plat des cultures maraîchères est largement répandu. On en attend principalement un gain de température au sol, en particulier dès le début du printemps, en vue d’élargir la plage de commercialisation des produits frais. Dans un contexte de rentabilité, certaines précautions et mesures permettent d’améliorer leur efficacité et d’en réduire le coût par culture et par an.
Voir plus d'articles