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Les cultures de pommes de terre sous la pression de la sécheresse

Le manque d’eau n’est pas sans impact sur les cultures et requiert une surveillance accrue des parcelles.

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Dans un communiqué, Phytoweb informe que plusieurs produits à base de chlorothalonil (500 g/l) ne sont plus agréés en culture de pommes de terre, culture de plants de pommes de terre, en tomate, scorsonère, arbres et arbustes ornementaux (plein air) et en céréales contre les rouilles et l’helminthosporiose depuis le 4 juin 2018. Il s’agit de Bravo (N° d’agréation 7003 P/B), Bravo 500 (N° d’importation 960 P/P et N° d’importation 982 P/P). Ces usages n’ont pas été défendus lors de la ré-agréation de ceux-ci. Ces modifications doivent toutefois être respectées dès maintenant même si les étiquettes des produits présents sur le marché n’ont pas encore été adaptées. Les usages qui restent agréés pour ces produits sont renseignés sur Phytoweb.

Calibre et poids sous eau des variétés marché du frais

Si ce n’est pas déjà fait, il est temps de prélever des échantillons dans vos variétés à chair ferme et à chair tendre, ainsi que dans vos grenailles, conseille la Fiwap, dans son avis du 10 juillet.

En chair ferme, comme tout évolue plus vite avec la sécheresse, certains lots ont des PSE déjà entre 345 et 360 g/5kg. Il manque parfois du calibre et du poids, mais pas toujours ! La saison avance très vite, et certaines parcelles seront bonnes à défaner plus tôt qu’on ne le croit !

Apports d’azote et autres éléments en foliaire

Quand il fait chaud et sec, on a tendance à vouloir « aider » ses pommes de terre… C’est bien compréhensible, mais attention aux excès ! La Fiwap attire l’attention sur les apports d’azote trop importants réalisés l’an passé, parfois tout au long de l’été (en général on estime qu’il faut arrêter les apports d’azote « à la fête nationale »), avec les précipitations allant en crescendo de fin juillet à fin août (et les chaleurs de fin d’été ayant favorisé les minéralisations), puis les croissances excessives et rapides de fin août – début septembre.

Ces croissances ont mené à des problèmes de qualité: infections de mildiou sur (nouvelles) feuilles, voire sur tubercules, difficulté pour défaner (les patates étaient trop vigoureuses), peaux mal faites, problèmes de conservation, certains n’étant apparus qu’en février, mars ou avril de cette année !

Alternariose ou pas

D’après la Chambre d’agriculture du Nord – Pas de Calais, des symptômes ressemblant à de l’alternariose ont été observés la semaine passée sur différentes variétés, y compris des cultivars sensibles comme Markies ou Innovator. Les tests en labo ont toutefois indiqué que ce n’était pas de l’alternariose. Il s’agissait de brûlures dues aux concentrations élevées en ozone et/ou de carences apparaissant suite au stress hydrique et calorique. Le Carah et le Pca en Flandre rappellent qu’il n’y a pas lieu de traiter actuellement.

Contrats 2018 – 2019

La Fiwap recommande d’inspecter les parcelles et les buttes. Dans certains cas, on voit des tubérisations assez bonnes (15 à 20 tubercules/mottes, voir plus) et des calibres comme des œufs d’oie, mais parfois, c’est beaucoup moins réjouissant et préoccupant… Les premiers signes de sénescence (voir de dépérissement dans le pire des cas) apparaissent dans certaines parcelles particulièrement affectées par la sécheresse, le manque d’eau et encore plus les buttes parfois « bétonnées » à la suite d’orages après plantation. N’attendez pas le mois d’août pour informer votre acheteur de l’état de la culture, et du fait que vous ne pourrez peut-être pas livrer les tonnages contractés !

Suivi des températures dans les buttes

Le Centre wallon de recherches agronomiques mesure l’évolution de la température dans les buttes de pommes de terre dans ses parcelles d’essais à Gembloux. Sur la variété Fontane plantée fin avril, la température maximale constatée est montée à 24°C, et cela très brièvement. Dans une parcelle d’une autre variété avec des plantules repiquées plus de 3 semaines plus tard, avec une végétation moins développée et moins couvrante, la température a atteint ou dépassé le seuil de 26°C à 5 reprises depuis le 6 juin.

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