Pommes de terre: sécheresse dans le nord-ouest européen!

Bien que la superficie des 5 plus grands pays «patatiers» du nord-ouest européen ait augmenté de 2,2% pour atteindre 611.190 ha – un record !– le Groupe des producteurs de pommes de terre du nord-ouest européen (Nepg) n'est pas convaincu que l’on se vers dirige vers une production ou des rendements «dans la moyenne».

Les cultures se présentent bien, mais, dans presque toutes les zones de production du Nepg, la sécheresse et les ressources en eau (pour ceux qui ont les moyens d’irriguer) sont de plus en plus préoccupants pour les producteurs.

Davantage de surfaces

A l'exception de la Grande-Bretagne, tous les pays ont augmenté leur superficie de pommes de terre de consommation, l'Allemagne se classant en tête avec une croissance de 3,6% C'est en Basse-Saxe que la croissance a été la plus forte. En Grande-Bretagne, la disponibilité en plants a modifié la tendance attendue pour de plus grandes superficies, avec les prix des plants et les conditions difficiles des saisons précédentes freinant une extension des surfaces.

Les plantations se sont déroulées à temps et dans de bonnes conditions, avec de bons enracinements, mais les premières semaines de croissance ont souffert de conditions trop froides.

Les conditions culturales actuelles sont bonnes – bien que les premiers signes de sénescence apparaissent –, mais la pluie, le niveau des nappes phréatiques, la chaleur et le manque de capacité d'irrigation sont de vrais sujets de préoccupation. Dans notre pays en particulier, le degré d'irrigation des pommes de terre très faible, ne représenant que 3 à 4 % de la superficie.

Premiers échantillonnages et arrachages en hâtives

Ces dernières semaines, les premiers arrachages de hâtives ont commencé et se sont poursuivis car les usines sont avides de la nouvelle récolte. Les premières indications montrent des rendements moyens en Allemagne et supérieurs à la moyenne pour les variétés belges à transformation précoce. Les derniers prélèvements du Pca/Inagro en Belgique montrent 38 t/ha sans irrigation, alors qu’en Allemagne, les cultures principalement irriguées, donnent une moyenne de 42 t/ha. Mais, avec la sécheresse, il apparaît que les premières pommes de terre récoltées (les meilleures, plantées tôt, ayant reçu le plus d’eau,...) pourraient bien s’avérer au final les plus productives. De fait, les autres champs connaissent un croissance moins favorable en raison des conditions sèches !

Les producteurs mais également le marché à terme de la pomme de terre indiquent la crainte que les 5 pays du nord-ouest de l’europe n'atteignent pas le rendement «moyen».

Le Nepg souligne que c’est en août et septembre que la plupart des kilos sont produits et que des rendements moyens sont encore réalisables; tout dépendra de la pluie dans les semaines à venir.

La saison d'approvisionnement des usines a commencé et l'industrie se dirige vers une longue saison d'approvisionnement (il n’y a plus de pommes de terre anciennes, contrairement aux années normales) demandant 8 à 10% de matières premières en plus.

Alors que le mildiou est maîtrisé dans les conditions climatiques sèches actuelles, les Pays-Bas, la Belgique et le Nord de la France signalent la présence du doryphore.

Rappelons encore que le Nepg (groupe des producteurs de pommes de terre du Nord-ouest européen) est constitué pour l’Allemagne de délégués du Reka, pour la Belgique de représentants de l’Abs, de la Fiwap (section pommes de terre de consommation) et du Pca, pour la France de l’Unpt, pour les Pays-Bas de délégués du Vta et pour le Royaume Uni de représentants de l’Ahdb.