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Coup de gueule d’un exportateur de bovins furieux!

Exportation d’animaux vivants : quel jeu joue l’Afsca ? Nos politiques ont-ils encore le contrôle ?

Temps de lecture : 3 min

L’exportation d’animaux vivants n’est pas une chose simple à organiser… mais dans le contexte de crise actuelle, l’exportation (surtout hors de l’UE), en vidant le surplus de notre marché, est La SEULE solution pour rétablir rapidement l’équilibre entre l’offre et la demande et ainsi améliorer le prix perçu par les éleveurs. Le reste n’est que blabla !

Certains de nos Ministres l’ont compris et le répètent. L’objet de cet article n’est pas de reprendre le catalogue complet des embûches administratives mises par l’Afsca, ou plutôt par certains de ses contrôleurs, sur le chemin des exportateurs, cela serait trop long, mais d’expliquer l’anecdote qui nous est arrivée la semaine passée.

Avec un de mes collègues, nous avions rassemblé 60 bovins pour les exporter vers le Liban. Pour une question de simplification administrative, et sur base du conseil d’un vétérinaire expérimenté dans les procédures d’exportation, nous avons mis les bovins sur le nom d’un seul responsable sanitaire. À cette fin, les animaux ont été tuberculinés le samedi 18 avril. Les certificats d’exportation devaient être faits le lundi 20 pour prendre le bateau le mardi 21 fin de journée à la frontière de l’UE.

Le certificateur refuse de signer les papiers à 16h car la vérification de la tuberculination ne peut se faire que le troisième jour, soit à partir de minuit. Pour info, cela en fonction de la loi belge puisque les Libanais n’imposent aucun test tuberculose et précisent simplement que les animaux et les troupeaux d’origine ne présentent pas de signes cliniques… ce qui est évidemment le cas puisqu’en Belgique, pays indemne, la tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire. Bref, nous demandons alors au certificateur de revenir à minuit, heure limite pour ne pas louper le bateau. Celui-ci répond qu’il faut demander l’autorisation de l’ULC Afsca de Liège. Contactée, celle-ci répond qu’il faut demander la certification au moins 24H à l’avance, qu’elle ne peut donc rien faire pour nous. Nous nous tournons alors vers d’autres antennes provinciales de l’Afsca beaucoup plus serviables (comme quoi, il ne faut jamais généraliser !) et nous obtenons un accord de principe… jusqu’au moment où l’ULC de Liège intervient pour rappeler à leurs collègues que nous n’avons pas respecté les délais et qu’il serait malvenu de nous aider ! Tout cela alors que cette procédure d’exportation vers le Liban avait déjà été validée et utilisée auparavant…

Bref, les animaux ne sont pas partis et le client, dégoûté, a dû payer le bateau. Et puis je lis que les ministres vont plaider auprès de l’UE pour le stockage privé de viande bovine aux frais du contribuable… de qui se moque-t-on ? N’aurait-il pas été plus logique de commencer par laisser partir les bovins ? C’est déjà tellement compliqué de conquérir de nouveaux marchés… pourquoi ne veut-on pas nous aider ? Cela contrarierait-il Gaïa ?

Il y a quelques mois, nous étions sollicités par l’Awex pour ouvrir des marchés ou Moyen-Orient pour la viande, nous avons investi du temps et de l’argent dans plusieurs missions commerciales et pendant ce temps le Ministre Di Antonio et le gouvernement wallon publiaient une loi interdisant les abattages rituels musulmans… Cherchez la cohérence !

Que ceux qui nous cassent aient au moins le courage de leurs opinions en nous interdisant directement de travailler… plutôt que de nous faire perdre autant d’énergie ! Quelle mesquinerie !

Cet exemple illustratif est riche d’enseignements ! Il est temps de se mettre à table et de trouver des solutions !

Frédéric Pirard

, Président des marchands de bestiaux

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