Suite aux allusions négatives qui sont de plus en plus souvent faites à l’égard de la consommation de viande, il est important de redonner une image positive de notre viande bovine mais aussi de tous nos autres élevages.
Pour donner toute sa chance à une revalorisation en profondeur de notre viande bovine, celle-ci devrait se faire dans le cadre d’une autonomie fourragère totale au niveau de la ferme, c’est-à-dire en grande partie à partir de l’herbe sous toutes ses formes (fraîche ou ensilée et foin). Cette herbe est issue de prairies permanentes mais aussi et de plus en plus de prairies temporaires renouvelées tous les 4 ou 5 ans.
Qu’elles soient temporaires ou permanentes, elles doivent faire l’objet de soins importants et être composées d’un maximum de légumineuses, luzerne, trèfle blanc, etc. susceptibles d’apporter un maximum de protéines en remplacement du soya américain et les tourteaux industriels. Comme dit le CRA-W, il faut « rendre ainsi à la prairie ses lettres de noblesses ». Plus question donc de retourner un are de prairie.
Entre deux rotations les prairies temporaires retournées devraient recevoir des mélanges variés de céréales, pois, triticale, avoine, épeautre, lupin… tous riches en protéine.
Ces différentes pratiques peuvent remplir 3 fonctions essentielles :
– Produire une viande de toute première saveur et qualité ;
– Se passer des interventions d’intrants chimiques tant engrais que phyto ;
– Jouer un rôle essentiel au niveau de la biodiversité et du captage du CO2.
Pour atteindre une telle qualité de viande avec exclusivement des productions fermières en autonomie fourragère totale, certaines races bovines donnent plus de possibilités. Elles peuvent arriver à une finition adéquate à la fin de l’engraissement uniquement avec les aliments de la ferme signalés plus haut.
Une valorisation
en circuit court
Vaches mais aussi
cochons, poules et moutonsL’élevage bovin n’est pas la seule branche de l’agriculture wallonne. Même si elles sont moins développées les productions porcines, avicoles, ovines existent. Et certaines se sont malheureusement quasi totalement industrialisées. Notamment, le secteur porcin où, dans beaucoup de cas l’industrialisation est totale, avec des conséquences parfois dramatiques pour les éleveurs. Rares sont les petits éleveurs avec quelques truies et quelques dizaines de porcs à l’engrais qui ont résisté notamment grâce à des structures coopératives. Très souvent d’ailleurs des producteurs de porcs familiaux ont abandonné face aux mesures administratives excessives imposées par l’Afsca.
Mais heureusement dans les 3 ou 4 secteurs que nous venons d’évoquer, des initiatives de coopératives et de boucheries à la ferme ou circuit court laissent entrevoir des pistes favorables pour la sauvegarde de notre agriculture paysanne Wallonne.